Chapitre 71 MADISON

45 5 0
                                    


MADISON


Il doit être assez tard... Quelle soirée!!

On a convenu avec les copines que je me suis fait à la soirée de se retrouver au bord du canal de la Guidecca pour assister à la course.Ça sera sympa.

Taïs dort profondément. Il va sûrement avoir un peu mal au crane, on a un peu forcé sur la boisson hier... Moi, ça va mieux que je le craignais... je me dégage doucement des bras de mon mari...

Mon mari... oh lala...

Je me suis collée sur le rebord de la fenêtre de la cuisine, juste au dessus d'un oranger dont les fleurs sentent si bon, et je déguste une infusion à la pêche... qu'est ce que je suis bien... Mathis arrive tout à l'heure, ça me fait vraiment plaisir...

Oh, zut! Jo a parlé de venir chercher mon chéri pour s'entraîner ce matin, il est bientôt 10 heures...

Je retourne dans la chambre. Mais mon homme endormi me détourne de ma mission. Il est si beau... tout nu, étendu de tout son long sur le dos... Ma copine Liliana m'a dit hier que j'avais de la chance d'avoir un mari si séduisant... et je suis d'accord avec elle... à fond, je suis d'accord!

Il bouge et ouvre un œil.

- salut merveille...

- salut beau gosse.

L'intérêt d'avoir ton homme nu devant toi, c'est que tu devines aisément à quoi il pense... hi hi... Notre timing est parfait, quand Jo frappe à la porte, nous sortons juste de notre douche-redescente du 7eme ciel.

Il n'est pas dupe de notre mine extatique mais on s'en fout après tout, nous sommes en lune de miel encore jusque ce soir!

Nous convenons qu'ils reviendront ici se doucher avant de partir manger au petit resto du coin que Jo connaît. Moi, je vais retrouver Natacha au marché derrière le Rialto et nous irons visiter la fondation Peggy Gugenheim, ils ont des œuvres majeures de pas mal d'artistes, ça m'intéresse. Et je m'y régale. Natacha se révèle très cultivée et d'une compagnie agréable.

Au restaurant, on ne manque pas de sujet de conversation, les organisateurs n'ont pas résisté et ont annoncé que Taïs participerait à la course... le nombre de journalistes augmente de façon exponentielle. En ces temps de crise, ça ne fera pas de mal un peu d'animation. En sportif bien entraîné, mon homme a vite retrouvé le coup pour avancer sur les canaux. Jo est content parce qu'il est efficace. Ils ont bon espoir de ne pas se ridiculiser voir même de finir dans les premiers.

Après manger, nous allons à Burano ramener le bateau et passons l'après-midi à glandouiller dans le jardin en face où la famille Malket se prélasse depuis trois générations. Cela sent si bon... Taïs a sa tête sur mes genoux, je lui caresse les cheveux... on est juste bien... terriblement bien. Il y a très peu d'avion dans le ciel mais chacun me rappelle mon petit loup qui va arriver tout à l'heure dans l'un d'entre eux.

D'un coup, mon ventre se crispe... Je viens de réaliser que cette formidable semaine, cette parenthèse magique est finie...

Mon homme est un détecteur impossible à berner en ce qui concerne mes coups de blues, il se redresse et prend mon visage en coupe dans ses mains.

- ne t'inquiète pas, mon étoile... c'est juste que je viens de... comprendre que notre lune de miel est finie.

Et là, il me scotche. Il me sourit, fossettes à fond, et me sort qu'il n'est pas d'accord, qu'elle ne sera finie que si on le décide, qu'on a qu'à vivre toute la vie comme ça.

Pouvoir y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant