Chapitre 78 TAÏS

48 5 0
                                    


TAÏS


Je ne trouve rien à lui répondre...


Je suis sur mon nuage rose de bonheur... ma licorne pédale dans le bonheur... Bonheur, bonheur...

Mais la petite commence à s'agiter, alerte rouge, elle gigote comme un asticot mécontent, je panique!! Une panique modèle géant!!!

Heureusement mon pompon est une experte, elle la reprend et la balade dans la pièce en lui tapotant le derrière.

What???

Je reprends mes esprits et ouvre la bouche pour me fiche d'elle quand Océane rote comme un camionneur?!?!?

Je me retrouve comme un con, la bouche ouverte, stupéfait.

Madison rigole et la pose dans le petit lit, bricolé dans une caisse en fer. De Munition? Ah, les célèbres berceaux de US navy!!! Elle pose près d'elle le petit doudou volé par le sergent machin, vérifie que rien ne peut la déranger et se redresse.

Ma merveille revient vers moi et vient se caler sur mes genoux.

- les bébés ont besoin de roter pour évacuer l'air qu'ils ont avalé en tétant...

Mais ses beaux yeux verts me disent 'fais moi l'amour, je t'en prie'. Moi, je suis en apnée et j'avoue assez emmerdé... je vais certainement exploser dans mon froc mais je ne vois pas de moyen pour... enfin, ma jambe est...

- ne bouge pas... et attention à ne pas réveiller Mathis...

Problème résolu, ma femme s'agenouille devant moi et me libère de ce falzar vraiment trop étroit. Elle bouge doucement, son dos doit être douloureux mais...

Oh putain... sa bouche est sur moi...

Oh putain de merde... J'avais tellement besoin de ça...

Un froncement de sourcil me rappelle à l'ordre en mode pompon en colère quand je lâche un grognement sûrement trop fort...

Même la bouche pleine... elle arrive à me rouspéter, hi hi!

Je ne résiste pas longtemps à ses aller et retour terriblement, fantastiquement... Comment dire.... Je n'avais jamais, dans ma vie d'avant, réfléchi au principal avantage de la monogamie... tu connais intimement ta partenaire et réciproquement... mon pompon sait exactement ce que j'aime qu'elle fasse avec sa langue, ses lèvres... et ses dents...mmmm... elle m'envoie direct au paradis!

Relève toi merveille - attention à ton dos - j'en ai pas fini avec toi...

Je la hisse contre moi sans une pensée pour ma jambe, je prends ses lèvres comme un affamé et je savoure son cri quand elle se laisse tomber sur moi d'un seul coup!

Oh oui! Mon pompon volcanique, tu en as autant besoin que moi...

Elle voudrait bouger, se redresser mais moi, je suis tellement bien, tout au fond d'elle, je la contrarie un peu sans cesser de l'embrasser, je sens sa respiration accélérer, son cœur battre à fond... son baiser est fébrile...

J'aime sentir l'effet que je te fais, ma femme...

Ne pas bouger devient une torture, je la soulève sur moi, puis la relâche. Elle prend appui sur ses pieds et bouge sur moi à fond... le plaisir monte, c'est si bon... mais elle arrête tout et se lève en me regardant avec son sourire de déesse. J'ai du mal à retrouver mon souffle et je vois bien qu'elle aussi.

Elle me fait un clin d'œil et me tourne le dos. Elle revient s'empaler sur moi, tout doucement, dos à moi... ohhhh... je craque et prends le contrôle des opérations à un rythme rapide... vraiment rapide... et c'est moi qui lui fais la morale quand son orgasme lui arrache un cri. Puis un autre quand je lâche prise à mon tour, tout entier en elle...

Qu'est ce qu'on est bien, elle est toute détendue, sur moi, sa tête est en arrière dans mon cou...

Mais tout d'un coup, l'enfer de ces dernières heures me monte à la gorge comme une nausée... Elle le sent, sans me regarder cette merveille le sent, elle se lève doucement et se tourne pour s'asseoir sur moi, mais face à moi cette fois...

- j'ai eu si peur...

J'ai pu articuler que ça, avant d'éclater en sanglots et de la serrer contre moi à l'étouffer.

- moi aussi...

Sa voix secouée de pleurs répond à la mienne.

Nous restons ainsi... je ne saurais dire combien de temps... son doc en France a dit de la laisser pleurer si elle en a besoin... je vais m'appliquer cette règle à moi aussi...

Petit à petit, on s'apaise... bordel, la gueule que je dois avoir...mais ça ne compte pas pour la merveille dans mes bras... Elle me sourit, me caresse le visage et les cheveux...

- c'est pas passé loin, tu sais...

Il faut que je lui avoue que son enfant aurait très bien pu ne pas s'en sortir... Elle a sa mine sérieuse.

- je le sais.

- ...

- j'ai vu contre quoi tu t'es battu pour le maintenir en vie... j'ai vu ton courage et ta détermination... j'ai cru mourir quand la voiture vous a percuté... et encore quand je vous ai perdu de vue... J'ai réussi à atteindre l'immeuble et je me suis dit que si je sauvais beaucoup de gens, si quelqu'un là haut décide, il aurait peut être pitié de moi, pour une fois, et veillerais sur vous... mais, je me trompais, il n'y a personne là haut, c'est en toi que je dois avoir foi...en toi et moi, en nous deux... juste nous deux...

Merveille...

Un petit grattement à notre porte nous fait sursauter. Rangement du matos de monsieur et réajustement de la tenue de madame en un temps digne des JO et mon mignon pompon rose, un peu plus rose que d'habitude va ouvrir.

C'est Ben. Il entre, regarde notre petit blessé, la plus jolie des bébé en chocolat et nous invite, si on veut, à venir manger au mess, ou a recevoir ici un plateau.

- j'ai la flemme de me traîner jusque là bas...j'avoue.

- tu as très mal?

- ça va mieux, rapport à la morphine... mais bon...

Il note nos pauvres mines.

- je vais vous faire porter des plateaux et une infirmière pour la douleur.

- et pour vérifier que Mathis va bien, demande Madison d'une petite voix.

- et pour vérifier qu'il se remet tranquillement. C'est d'accord. et... Océane? Tu as tout ce qu'il te faut?

- oui mais je tiendrai pas longtemps... deux jours...

- dès que Mathis sera remis, on va vous renvoyer à la maison... via le Brésil... je ne sais pas où trouver des couches et du lait en attendant... sur l'île, c'est le chaos...

- et Cam? J'ose demander

- entier, le camp a été épargné, ils ont récupéré beaucoup de victimes mais maintenant, il y a des pillards... Ce têtu de gosse ne veut pas partir, pas laisser les gens dans la merde et le camp sans défense.

- on est assuré pour le matos. Envoie des gens le chercher... je lui parle si tu veux...

Le lendemain, après une nuit difficile entre drogue et poisson d'avril grognon, nous avons vu arriver Cameron avec soulagement. Il avait un carton plein de trucs pour bébé, ça aussi ça a été un soulagement... Madison ne va pas bien, elle passe beaucoup de temps la tête contre Mathis à attendre son réveil. Je lui en ai parlé et elle m'a expliqué que, de façon irrationnelle, elle craint de perdre Mathis depuis que nous avons recueilli Océane... Elle ne peut pas croire à deux bonheurs...

J'espère que tout ira bien... Du coup, moi aussi, je stresse pour notre loulou...

L'équipage a procédé à l'incinération de Maria...

Repose en paix Madame, on va prendre soin de ton enfant...

Pouvoir y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant