Chapitre 12 TAÏS

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TAÏS


La soirée s'est terminée bien trop tôt... mais bon, Madison a semblé rassurée par mon histoire de rendez vous à Londres... et j'ai son numéro de portable!!

Je suis un putain de canard de jubiler ainsi pour un numéro mais, plus je passe du temps avec elle, plus elle me plaît... et il y a cette tristesse, cette certitude que je vais me sauver si je découvre son secret... Est ce qu'elle a vraiment tellement de mal financièrement qu'elle fait le trottoir??? non, je n'arrive pas à y croire... aurait elle un passé judiciaire??

Rien de ce que j'imagine ne me semble insurmontable...

Me revoilà dans le jet, Natalya n'est pas du voyage, ça me fait des vacances...

En arrivant chez moi, j'envoie un SMS à ma rouquine, comme prévu, elle ne répond pas... son plan était cramé mais, j'ai de la ressource et je suis très persévérant, tu verras Madison...

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Finalement, cette histoire de SMS sera notre seul lien... Les gouvernements ferment les frontières pour essayer d'endiguer ce virus... covid 19... je suis donc coincé dans mon loft comme un con alors que ma rouquine est confinée à Aix en Provence.

Je continue à lui envoyer des petits messages qui restent sans réponse mais mon application me signale qu'ils sont lus dans la minute où ils arrivent. Mmmm... plutôt encourageant.

Bon, voila trois semaines que je tourne en rond chez moi. Les gens meurent par douzaines dans les hôpitaux, Mia me fait tellement de peine quand je l'appelle, mon oncle Giovanni est en réa parce qu'il a chopé cette merde en bossant à l'hôpital de Padoue près de Venise où il vit, même mes grands parents sont contaminés, sans gravité pour l''instant, j'ai des ennuis avec la justice à propos de Mike, j'en peux plus de faire du sport 6 heures par jour et il n'y a plus ni café ni bière au magasin en bas de ma rue... JE VEUX QUE MADISON ME RÉPONDE.

Je viens de passer une heure, montre en main, à tabasser mon sac de frappe, il est éventré et moi, au bord de l'évanouissement mais je ne suis pas calmé.

BORDEL DE MERDE, UNE BONNE NOUVELLE EN TROIS SEMAINES, C'EST TROP DEMANDER??

Je m'arrête brusquement de tempêter et gesticuler.

Madison... si elle est celle que je crois, celle qui me rendra heureux comme dit maman... je vais tout lui raconter... et si elle s'en branle... alors BASTA.

Je me rends bien compte que je suis à cran... mais là, je n'en peux plus...

Je me pose sur un tabouret devant mon bar et j'attrape mon portable.

J'écris le plus long SMS de toute ma vie. Elle va me prendre pour un fragile. Merde. Et ben tan-pis.

Vider mon sac d'emmerdes me fait un bien fou, je me rends compte que j'en ai des montagnes de choses qui me prennent gravement la tête. Je tape, je tape... et finalement,  je valide pour envoi sans même relire.

Je reste un moment à regarder mon téléphone rageusement... il reste silencieux... merde et remerde... je vais me laver... et je rappellerai une des poufs que j'ai sauté il y a des années lumières avant que cette rouquine sans cœur m'hypnotise.

MERDE ET REMERDE.

Bon, après un rapide inventaire de mon cheptel de poufs, je me décide à tenter ma chance avec Betina ou Bellina je sais plus... je ne me rappelle que de sa bouche experte et ça sera déjà pas mal pour me changer les idées.

De retour dans le salon, j'attrape mon portable en espérant avoir gardé le numéro de cette artiste de la pipe... mais... il y a un point bleu sur le symbole des messages...

Madison m'a répondu... elle a même essayé de m'appeler pendant que j'étais sous la douche... à rêvasser à une pouf sans intérêt...Quel con!

Pouvoir y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant