Chapitre 58 TAÏS

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TAÏS


Et ben, pour un trip incognito, c'est raté.

Debbie a réclamé les images, elle va en faire une vidéo à nous, quitte à ce que ce soit diffusé. Ça m'a gonflé de voir Madison, les yeux tout brillants d'envie de se jeter dans mes bras, devoir se retenir de le faire... Cette histoire de violeur qui ne doit pas savoir que Mathis existe me casse les pieds, c'est pas mon truc, faire profil bas... Il va falloir réfléchir. Enfin pas tout de suite, on se remet à peine de la vidéo...

Mon taxi se gare et la voiture de police ouvre sa porte. Ma merveille et son loulou montent en vitesse et nous redémarrons. Mathis est cuit à point, il vient se blottir entre sa mère et moi et somnole.Madison ne me lâche pas des yeux.

Oh j'aime ce regard... plein de promesses...

Il y a le petit et nous sommes dans un taxi, on se contrôle Ducon!

Je lui prends la main et l'embrasse, j'embrasse chacun de ses doigts... je vois sa respiration s'accélérer.... mmm...

Je demande au taxi de nous ramener à l'appart. Mathis dort, à présent, et moi... je ne tiendrai pas l'après midi avec le feu au corps comme ça.

Madison me sourit comme une reine. Elle a compris mon plan et approuve. Elle me précède dans l'escalier, ouvre la porte. J'ai porté le dormeur et je vais le poser sur son lit. Je ressors et ferme la porte.

Je suis seul dans le salon. Oh, l'eau coule dans la douche!!! Une merveille toute nue m'y attend.

- j'ai envie de toi... souffle t elle.

Et ben, moi aussi ma poulette, je bande à mort!

- tu veux comment?

- je veux fort.

Cette femme c'est Venus en personne. Elle m'a sorti ça en papillonnant des cils... un fantasme incarné. Elle me jette un regard de lave en fusion et me tourne le dos. Parfait. On va faire l'impasse sur les préliminaires. Je la pilonne et constate que ça lui plaît, elle vient au devant de mes coups de reins... il me faut toute ma volonté pour ne pas lâcher prise tout de suite. Ma merveille succombe la première au plaisir et m'emporte avec elle.

- bordel, comme c'est bon l'amour avec toi...

D'accord, je manque de poésie mais c'est un cri du cœur... Mad flotte encore, je la sens vaciller sur ses jambes... on finit une fois de plus assis par terre dans une douche.

Et les semaines suivantes seront sur le même thème, on a bien profité de Paris puis on a enchaîné sur Londres. Mon loft ne me semble plus ni vide ni froid quand Mad et Mat sont là. Je leur ai trouvé ces surnoms et ça m'amuse. La famille a vu notre prestation à Paris, Mathis est fier comme un pou.

Il pleut non stop depuis notre arrivée au loft. La date de la convention arrive et on est ravi de partir retrouver le soleil. On est parti trois jours plutôt pour jouer aux touristes.

Dubaï, c'est parfait pour faire les andouilles dans le désert. Hier après midi, c'était quad. Madison se débrouille très bien et notre Mathis aussi. Nous avions pris trois quad et sommes partis en balade. Il a géré comme un pro. Quand Madison le regarde, elle semble si fière.

Il change notre asticot. Il est tout bronzé et il s'étoffe. Il n'a toujours pas un gramme de graisse mais prend de la masse musculaire, il n'a plus ses cuisses de mouche et ses petits bras fluets. Sa façon de bouger aussi s'est modifiée, il se tient droit, regarde les gens bien en face. Fini le petit bonhomme timide replié sur lui même.

Là, il est avec des copains du club pour enfant, parti pour une après midi au monstrueux centre aquatique.

Et nous? On a profité d'avoir notre suite pour nous tous seuls pour tester les galipettes dans le jacuzzi et nous voilà à présent en mode love au bar avec Debbie et le coach.

Tout semble prêt pour l'exhibition... Madison précise que Mathis doit resté flouté. On en arrive à la raison de ce besoin d'anonymat. Mais Debbie a une autre vision de la chose, nous appelons Stan notre avocat. Il glandouillait dans sa suite, ça le réveille un peu.

Ils écoutent les arguments de ma fiancée. On est tous d'accord que si l'un des trois sort du bois, il récoltera des marrons.

- écoute Madison, réfléchit Stan, ils n'ont aucun moyen de savoir lequel a conçu ton fils, on est d'accord?

- ben oui.

- alors, si ils veulent te faire des ennuis, ils vont devoir se regrouper et venir te parler en groupe... et ainsi admettre qu'ils t'ont violée... en réunion. C'est trente ans de prison.

- oh.

- et oui. Sinon, tu n'as qu'à demander un test de paternité et ils ont une chance sur trois de passer pour des cons, ajoute Debbie.

- je crois, moi, reprend l'homme de loi, qu'au contraire, il faut parler de ta vie privée. Vous vivez une belle romance tous les deux... pas de raison d'en avoir honte... et Mathis, tout le monde saura que c'était lui à Paris, pareil, c'est comme une histoire pour midinettes, ça va faire un buzz pas possible. Et par contre, on va paramétrer ton téléphone, Madison, pour qu'il enregistre et nous transmette tout. Si ils sortent du bois, on leur coupe les couilles.

Une fois encore, ma fiancée me sidère par son courage. Elle accepte mais demande une sécurité pour Mathis, ils pourraient le kidnapper. Nous appelons le doc de l'équipe et le responsable de la sécurité. Ils sont tous d'accord sur l'idée d'un implant de géolocalisation. Ils disent que c'est rien à mettre et que, pour être surs, il en faut deux. Un qui émet fort et un autre qui n'émet que si nous, on le cherche. Un truc qu'on activerai 10 secondes pour localiser l'otage et qu'on ré-éteindrai tout de suite. Après discussion, vu l'ambiance lors de nos dernières apparitions, on décide que Mathis, Madison, Debbie et moi, nous serons équipés dès ce soir.

Une fois de plus, notre asticot me scotche. Quand on le récupère à la descente du bus, on lui explique l'idée de révéler son existence pour ne plus avoir à se cacher en ayant peur mais qu'il y a des risques.

- OK, si ça te rassure maman, d'accord, on fait ça. Et puis, si c'est à toi qu'ils veulent faire du mal, Taïs saura te retrouver. C'est une bonne idée.

On va tous ensemble à l'infirmerie. Le doc prend le temps de bien tout expliquer à Mathis, il se sert de moi comme exemple. Je reconnais qu'avec la petite anesthésie locale, je ne sens rien. C'est plus petit qu'un grain de riz, on en aura un dans le bras et l'autre dans la cuisse. Mathis serre les dents et se laisse faire. Madison est un peu pale mais survit. Je n'aime pas la voir prendre sur elle. Ce n'est pas raisonnable mais je le supporte de moins en moins. Je la veux heureuse H 24 mais il y a encore du boulot avant d'atteindre cet objectif.

Ce soir, on retrouve Anahéra, Cameron, Willow et Joane au restaurant. L'envie de venir faire les cons avec nous étaient trop forte, tous mes cousins ont rappliqué... Enfin, sauf Mia. Willow, la jumelle de Cam nous rassure, elle a passé du temps chez eux dans leur nouvelle maison et le moins qu'on puisse dire c'est qu'Axel a compris le message, il est aux petits soins pour sa femme. Willow est si calme si douce, Mia a beaucoup apprécié sa présence. Bien sur, le doc n'a pas autorisé qu'elle vienne ici mais par Skype on lui transmet un peu de nos délires. Elle annonce que bébé Lili va mieux... Ouf de ouf... On appelle ensuite l'Argentine. Il y a là bas, notre autre cousine Émilie qui bosse à l'hacienda des parents d'Anahéra comme institutrice. Je suis fier de leur présenter ma fiancée. Ma tante Tomine insiste il faudra venir les voir. Milan le petit frère d'Anahéra râle, lui, il voudrait venir avec nous faire du quad!!

C'est vrai que dans la pampa, on se fait vite chier... enfin, c'est mon avis...

Le lendemain, c'est du grand n'importe quoi... nous faisons du chameau... Mathis a failli vomir tellement il riait... Il faut avoir vu Cameron juché sur ces bestioles!!! Quand on a fini de faire notre promenade le long de la baie, Madison pleure de rire et moi, je ne sens plus mes joues à force de me marrer...

Comme la vie est belle!

Pouvoir y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant