Pouvoir y croire

Chapitre 72 TAÏS

TAÏS

Debbie est là, je ne sais pas d'où elle sort mais elle est là. Et elle se fout de ma gueule, elle me demande si elle doit m'inscrire au prochain tournoi de pétanque du camping de Aups...

Je me sens pas trop bien, toute cette excitation a donné à mon corps le besoin de sa dose d'adrénaline... et cette pauvre course à 2 à l'heure n'a pas enclencher la moindre production d'hormone...

Je me rends compte à quel point je suis comme un drogué en manque... Madison, comme Debbie, a un petit sourire en coin, elle, elle comprend que j'ai fait ça et y ai pris du plaisir rapport à la famille... Son regard me scanne, elle remarque mes gestes tendus...

Le maire de Venise s'approche et me remercie de donner de la visibilité à cette compétition pas trop suivie par les jeunes, il a une attente dans le regard, comme si je ne pouvais pas me contenter de ça.

Madison arrive et passe son bras autour de ma taille.

- tu ne vas pas en rester là, pas vrai mon héros?

Ohhhh...

Debbie et elle échangent un regard. Debbie a les yeux qui clignotent. Elle articule 'Assassin creed', le jeu vidéo et me désigne un gros drone.

Ça explose dans moi, le kif intégral, elle me suggère de courir de toit en toit dans cette ville superbe. Mon corps est prêt, plus que prêt. Je regarde autour de moi, oui je peux grimper par l'échafaudage de l'hôtel de luxe en rénovation à coté du palais des Doges... et ça fera une magnifique vidéo... j'ai de bonnes baskets, c'est bon. Je tremble tellement j'ai besoin de ma dose d'adrénaline. Le digne élu est aux anges.

Debbie récupère le droit de piloter le drone de surveillance et, lui, il réquisitionne celui de la télé. Nous exigeons de posséder chacune des images en contre partie la ville de Venise pourra utiliser la vidéo à sa guise. C'est bon.

- tu vas faire attention, n'est ce pas? Me chuchote mon doux merveilleux pompon en m'embrassant.

Oui bien sur, en même temps, à part tomber dans l'eau, il peut pas arriver grand chose ici.

Le maire prend la parole pendant que moi, je me dirige vers l'échafaudage du Danielli.

Les écrans qui retransmettaient la course montreront en direct ce que Debbie et le gars de la télé vont filmer, brut avant montage . Là, le public jeune prend le relais et s'égosille. Moi, je suis déjà parti. Je connais bien cette ville, je visualise très bien mon itinéraire...

Le truc en fer bouge un peu, ça y est, je produis cette hormone qui m'est si nécessaire... Le public crie de peur, je suis pendu par un bras, mais je l'ai fait exprès pour augmenter ma dose... D'un bond, je suis en haut, je respire un bon coup, le calme habituel avant ma performance m'envahit, les drones arrivent.

Je mime à Debbie 'attrape moi si tu peux', voilà ce que je vais faire, je vais la semer!! L'autre drone sera le témoin de notre course poursuite. J'entends le maire qui passe le micro à mon assistante, elle explique le scenario.

Les gens crient pour moi! Je me place devant le drone témoin et lève les bras pour les inciter à applaudir en rythme. Je prends une bonne inspiration et hop, je pars à fond!!

Quel bonheur!

Je me régale comme un gosse qui joue à chat et je devine que Debbie  aussi! Le drone est rapide mais moi, je suis réactif. Plusieurs fois, Debbie m'attend au bout d'un toit et je la feinte en sautant de coté, où en utilisant les gouttières comme toboggan. Je m'éloigne de la place Saint Marc alors les cris du public se font moins présents mais je remarque, au fil de ma progression, qu'il y a des personnes massées aux points stratégiques de la ville.