Chapitre 43

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MADISON


Finalement, j'adore jouer devant mon étoile...

Au début, je n'osais pas, même si ça me manquait. Il a fallu que mon loulou fasse un gros cauchemar et qu'il me réclame sa chanson pour que je me trouve le dos au mur sans pouvoir reculer...

Et le regard... époustouflé que Taïs m'a lancé quand j'ai fini la chanson et que j'ai osé lever les yeux vers lui... ça vaut une salle de concert en standing ovation!!

C'est super parce que j'ai du temps libre, pas ma mère dans les pattes, donc la possibilité de jouer plus souvent... et c'est ce que je fais...

Bon, j'ai fini et Mathis va finir par être en retard. Ils sont sur l'ordinateur de Taïs à la recherche du moment du film où on entend ce morceau...

Je les laisse à leurs recherches et commence à tout préparer, nous avons prévu de déposer Mathis en voiture cette après midi, comme ça, nous irons voir papa directement... Taïs et moi, nous y allons tous les jeudis après-midi... pour pas grand chose au final, il ne me reconnaît pas... mais bon, je passe du temps avec lui. Taïs m'accompagne et, ensuite, il va papoter avec Mia.

Comme toujours, quand nous entrons, papa a l'air dérangé. Il nous regarde d'un air interrogateur. Alors, je lui parle pour le tranquilliser, je me présente, présente Taïs et lui demande comment il va. Comme à chaque fois, il ne sait pas quoi me répondre... alors, je raconte ma semaine, ce que nous avons fait hier. Taïs est super, il ajoute deux ou trois détails, nous parlons de Mathis. Et comme chaque fois, il demande qui c'est et ça me fait de la peine...

Je me secoue.

- Taïs, ça va être l'heure de la pause de Mia...

- alors, je vous lâche, à tout à l'heure.

- à tout à l'heure...

Il y a un long silence quand Taïs sort... Une infirmière arrive. Elle, papa la reconnaît. Elle lui parle un peu de moi, nous discutons toutes les deux.

- mais où est ta mère? Nous coupe papa.

- OH??

- elle est en maison de retraite, papa.

Ma voix tremble.

- ah bon, elle est devenue folle?

- elle ne pouvait plus vivre avec nous, papa, elle urinait partout, nous insultait...

- oh lala... et Mathis il est où?

- à l'école, mais il viendra te voir...

- vous ne reconnaissiez personne, ce n'était pas la peine qu'il revienne... ajoute l'infirmière.

- et toi, tu ne travailles pas?

Mon père et son style direct de militaire...

- je ne suis plus serveuse, mon patron faisait partie de la mafia bulgare. Là, on va ouvrir des boutiques de vêtements, et moi, je vais gérer la vente par correspondance et le magasin de Monaco, mais pour l'instant, je suis dans les tracasseries administratives pour l'ouverture...

- leurs vêtements sont si beaux!! s'extasie l'infirmière.

- qui ça, 'on'?

- mon fiancé et moi, papa.

- il était là, il y a dix minutes, vous ne vous souvenez pas? Demande l'infirmière.

- non...

Pouvoir y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant