Pouvoir y croire

Chapitre 4 TAÏS

TAÏS

- bon, je me suis ridiculisé... enrageait t il en rentrant chez ses parents après avoir déposé sa cousine juste à l'heure devant la faculté de médecine.

Pour un homme habitué à n'avoir qu'à claquer des doigts pour voir tomber à ses pieds une demi douzaine de femmes, la journée d'aujourd'hui avait été éprouvante. Il n'avait lu que de la peur et de l'incrédulité dans les yeux de la jolie serveuse... et lui, il n'avait rien trouvé de mieux à lui dire que cette phrase ridicule qui le faisait passer, au mieux, pour un nigaud et, au pire, pour un pervers.

Jamais une femme ne l'avait à ce point déstabilisé...

Et puis, comment cela se faisait il qu'il aie rêvé de cette belle rouquine sans jamais l'avoir croisée. Il n'avait jamais mis les pieds dans ce bar sordide et rien de présageait qu'il y retourne!!

Enfin, rien...

Il y avait quand même un mystère roux avec des yeux verts immenses qui l'y narguait...

Il gara la moto et partit à pied vers la boutique de sa mère. Il y avait toujours trouvé la paix. Comme toujours, Lola arrangeait ses bouquets en fredonnant.

- alors, comment va Mia?

- elle va bien, elle a un copain.

- je l'ai su, Anya l'a avoiné le pauvre, et maintenant, elle ne sait plus comment rattraper le coup...

- c'est tellement pas elle de jouer la mégère.

- ... avec cette histoire d'enlèvement...

- ouais OK, mais on ne peut pas nous mettre tous dans le même sac que cette ordure, si?

- non, bien sur... et toi, mon chéri, dans quel sac on te met? Bourreau des cœurs? Cœur à prendre?

- j'sais pas maman, ironisa t il, aujourd'hui, je dirai, 'gros blaireau'.

- pourquoi?

- le copain de Mia, il a une collègue trop belle et... bizarrement, j'ai eu l'impression de... enfin d'avoir rêvé d'elle cette nuit...

- oh... et ben?

- et ben? Et ben, je le lui ai dit et je suis parti comme un ado complexé, elle doit en rire encore... grinça t il.

- tu devais être trop mignon, se pâma sa maman. Elle a du fondre.

- j'crois pas, non...

- enfin, Taïs, tu sors avec plein de filles, tu dois savoir leur parler.

- 'parler'? Les chaudasses qui me courent après, un- j'ai rien à dire ou faire elle sont du tout-cuit, et deux- on peut pas leur parler tellement leur vocabulaire et leur cerveaux sont limités!

- mais qu'est ce que tu fais avec des filles pareilles?

- tu crois que les filles sérieuses rêvent de traîner avec moi?

- 'les filles sérieuses' je ne sais pas ce que c'est, décréta sa mère, mais je sais qu'un jour où l'autre, on croise forcement la personne qui peut nous rendre heureux, à nous de ne pas l'ignorer. Peut être que ce n'est pas une fille 'sérieuse' qu'il te faut, mais pas non plus une dinde, tu vaux mieux que ça!!

- ça t'embête pas vrai? se moqua gentiment le jeune homme, que Mia aie trouvé un copain avant moi?

- oh, tu te cherches un homme? Répliqua t elle sur le même ton, moi, j'aurais préféré une femme, rapport aux éventuels petits enfants, mais bon, tu fais comme tu veux.