i'll be gone

197 18 55
                                    

𝗃𝗎𝗂𝗅𝗅𝖾𝗍 𝟣𝟫𝟫𝟢

Eddie et Richie avaient passé la journée seuls tout les deux. Dès le matin le plus petit avait menti à sa mère disant qu'il allait chez Will. Il avait précisé qu'il y passerait peut-être la nuit. Évidemment, il n'allait pas passer la nuit chez Will. Ce dernier comprendrait et il avait déjà beaucoup à faire avec Mike et Jane.

Bev et Max étaient probablement ensemble en train de se rouler des pelles comme avait dit Richie.

Eddie, pour une fois, se fichait de ce que ses amis faisaient. Aujourd'hui était consacré à Richie et seulement Richie.

Il avait le droit d'être un peu heureux, lui aussi. Autant que les autres.

Alors, en chemin vers son bonheur, il suivait le brun vers la falaise.

Sa mère aurait désapprouvé; pas de casque, aller se baigner le soir dans une eau infestée de germes... Eddie aussi s'inquiétait pour ce genre de choses mais il était doué pour ignorer certains aspects de la vie. Il arrivait très bien à les ranger dans un coin de son esprit et fermer cet endroit à clef. Puis il jetait la clef, et pouf, il était à peu près anesthésié des pensées qui avaient rongé Stan et Richie.

Ce n'était peut-être pas le meilleur moyen de faire une croix sur son passé, sur ses sentiments, sur ses peurs... mais ça le soulageait. Ça endormissait ses peurs et il en était tellement reconnaissant.

Insouciant, il pédalait à toute allure avec ses petites jambes pour ne pas se faire distancer Richie. Sa banane bien accrochée battait contre son ventre, rempli de ses quelques médicaments et de son précieux inhalateur.

Parfois il trouvait le courage de ne pas ingérer ses médicaments habituels, il se battait le plus fort possible contre les complexes que sa mère avait créé au plus profond le lui. Mais il n'arrivait jamais à se passer de son inhalateur. A chaque fois qu'une situation devenait trop embarrassante ou qu'il commençait à stresser il avait le réflexe d'ouvrir sa banane, d'enfoncer compulsivement son inhalateur dans sa bouche et de respirer plusieurs bouffées de ventoline.

Eddie savait que la plupart de ses médicaments étaient des placebos.

Il n'arrivait juste pas à s'en passer.

C'était presque deux ans plutôt que Richie avait une remarque l'ayant profondément chamboulé; "Eduardo, tes médocs, c'est comme de la drogue. Tu sais que tu n'en as pas vraiment besoin mais tu ne peux pas t'en empêcher d'en prendre toujours plus parce que ça te fait quand même te sentir mieux."

Après, les sages paroles du binoclard Eddie avait essayé d'arrêter les médicaments

Il avait réussi, quelques fois. Mais les médicaments apaisaient la douleur dans son cœur et dans sa tête. Ils le faisaient se sentir mieux. Il avait essayé oui, mais tout ces qui se passait dans sa vie l'en empêchait. Il voulait arrêter autant qu'il voulait se sentir mieux.

Il voyait les regards accusateurs de Richie à chaque fois qu'il prenait sa ventoline, il voyait les coups d'œil implorants de Will lorsqu'il prenait ses cachets, les gestes de pitié du pharmacien le deuxième mercredi du mois.

Mais l'hypocondriaque rangeait tout ça dans le petit placard de son esprit qui commençait à déborder.

Bientôt les deux adolescents étaient arrivés au bord de la falaise, Richie dérapant sur les gravillons.

- Eh oh, Ed's ! A quoi tu penses ? A moi ?

Eddie soupira mais un sourire naquit sur ses lèvres.

- Oui, je rêvais de tout pousser tout habillé du bord de la falaise, ironisa-t-il.

- Tout habillé ? Vraiment ? T'es sûre ?

Eddie rougit furieusement. Non pas parce qu'il était gêné mais parce qu'en y réfléchissant bien, ça ne l'aurait pas dérangé. Pas du tout.

- C'est à préciser, c'était un peu flou, répliqua-t-il, les yeux brillants.

- Spaghetti ? Tu me dragues ? s'exclama Richie, surpris. J'aime ça !

Eddie pouffa, les joues roses.

Il était heureux, du moins pour le moment.

- Je te laisse le choix sur le nombre de vêtements que je garde, déclara Richie en retirant ses lunettes.

Eddie ne savait pas vraiment s'il blaguait. Et même s'il était sérieux, il se savait incapable de dire ce qu'il voulait vraiment.

- Allez choisis Eduardo...

Richie avait un grand sourire aux lèvres et il clignait des yeux sans ses lunettes.

- Non je te laisse choisir, dit Edward, soudainement timide.

- Ah mais la question ne se pose même pas alors !

En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire Richie retira ses vêtements et le plus petit eu juste le temps de voir une paire de fesses blanches dans la semi-obscurité, avant qu'il ne saute.

- Merde, jura Eddie, ça veut dire que moi aussi je dois entièrement me déshabiller ?

Il réfléchissait, essayant de comprendre ce qu'il voulait vraiment.

Il voulait Richie. Le sentir proche, l'embrasser, le toucher.

Alors à son tour, bien qu'un peu moins rapidement il se déshabilla. Et suivit Richie, criant en sentant l'impact de l'eau sur son corps entièrement nu.

Richie ne voyait pas grand chose sans ses lunettes. Qui plus est il faisait nuit et seule la lumière de la lune, haute dans le ciel les éclairait.

Pratique pour embrasser quelqu'un. Surtout que la grande gueule n'avait pas l'intention de se contenter de l'embrasser.

Une main chaude accrocha son épaule.

Eddie. Évidemment.

Une silhouette flou et blanche se détacha devant lui lorsqu'il se retourna.

Nu.

Enfin de ce qu'il pouvait en deviner.

- Tu vois rien, Richie, je me trompe ?

- Ahahah non, répondît-il en se rapprochant d'Eddie.

- Alors laisse moi faire.

Eddie posa ses lèvres sur celle de son ami. Au moins, dans l'eau il faisait presque la même taille.

Il recula, emportant Richie avec lui. Ils s'approchaient du mur de la falaise.

Le brun laissa Eddie guider ses mains, glissant dans l'eau.

La sueur commençait à s'ajouter à l'eau, et leur étreinte se faisait de plus en plus enflammée.

Richie reprenait confiance en lui, sans ses lunettes et il plaqua Eddie contre la parois de la falaise dont ils s'étaient rapprochés.

L'eau clapotait autour d'eux, l'air était presque silencieux. Seuls les gémissements d'Eddie étaient perceptibles.

take on meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant