take on me

in a day or two

𝗃𝗎𝗂𝗅𝗅𝖾𝗍 𝟣𝟫𝟫𝟢

Les losers étaient réunis à l'endroit où Will avait rencontré Richie et Eddie, deux ans plus tôt. Apparemment ces deux derniers avaient quelque chose à leur annoncer.

Mais tous les adolescents se doutaient de ce qui allait être dit, ils l'attendaient depuis tellement longtemps.

Eddie se leva, ouvrit la bouche puis la referma. Il se rassit sous le regard amusé de ses amis. Puis Richie se leva, prenant la main de l'hypocondriaque avec une grande inspiration, il lâcha:

- Je suis gay et Eddie est mon petit-ami.

Il embrassa l'heureux élu pour illustrer ses propos, l'attrapant par la taille.

Les coins de lèvres de Bev remontèrent jusqu'à ses yeux et elle ne put s'empêcher d'applaudir. Max, assise à côté d'elle leva les yeux aux ciel et répondît;

- Désolée de faire éclater votre bulle toute rose, mais on savait que ça allait arriver un jour ou l'autre, Rich'.

- Max laisse les tranquille... murmura Bev, peine perdue.

- Ça fait une semaine que je suis ici, j'ai pu remarquer que vous vous tourniez autour, merde. Ça se voit autant que Mike aime Will ! Alors arrêtez de faire vos gamins, le fait que vous aimiez les filles ou les garçons changera rien. Ah si, faites quand même attention avec le SIDA.

- Max, ta gueule ! s'exclama Mike.

Richie et Eddie se regardèrent et se rassirent, un peu déçus du peu d'effet qu'ils avaient fait mais conscients que ce n'était pas le moment.

- Non, Mike, j'en ai marre que vous agissiez tous comme des gamins a vous tournez autour. Vous avez pas envie de blesser celui que vous aimez, putain c'est pire comme ça et en plus vous saoulez tout le monde avec vos conneries. C'est à cause de ça que Stan est mort, et Mike tu fais exactement la même chose à souffrir en silence et à t'ouvrir les veines tout les deux jours !

La rousse allait trop loin, Mike était venu seulement parce que Will avait insisté. Mais il aurait préféré rester pelotonné dans le vieux plaid que Will lui avait prêté, seul avec ses idées noires.

Il avait longuement repensé aux deux dernières années qui avaient semblé s'étirer indéfiniment.

Il y avait eu les jours où il ouvrait la bouche, assez rares. Ceux où il restait avec Max et regardait des films d'horreur ou de science-fiction. Et les pure, ceux où il posait le plateau de Donjons et Dragons sur la moquette du sous-sol, avec toutes les petites figurines et il les contemplait, mélancolique.

Il avait réalisé qu'il n'y avait pas eu un jour sans qu'il pense à Will.

- Mike ? demanda cet dernier, une hésitation dans la voix.

Lorsque le brun se tourna pour le regarder, il vit ses yeux remplis de larmes. Il prit soudain conscience de ce que Max venait de dire, du regard des losers sur lui. De la douleur palpable de Will face à ses révélations.

Il se leva brusquement et courut, slalomant entre les arbres, des branches craquant sous ses converse.

Michael aimait bien la forêt. Elle était calme et toujours moins effrayante que celle d'Hawkins.