Les yeux rivés sur un San Diego ensoleillé depuis les vitres de son office qu'il a fermé à clé, Isaac me câline par derrière. Sa peau est brulante et, malgré l'éreintement visible sur chaque parcelle de sa mine et ses récents maux de tête, il a tenu à venir au travail ce matin. Je ne suis pas épuisée de l'intimer de prendre congés de ses obligations, mais cette fois, je n'ai rien dit, espérant qu'il se rende compte comme une personne responsable du mal qu'il s'inflige.
— Regarde ce beau soleil, on pourrait en profiter plutôt que d'être là...
— Tu aurais préféré rester dans les draps toute la journée ? demande-t-il, le ton malicieux.
— Dans tes bras.
Je sens son sourire se former.
— On passe encore... euh, il se tait en inspirant doucement. On passe ce weekend ensemble, me rassure-t-il. Chez toi, cette fois... Pour l'heure... travaillons. On a une réunion dans une heure.
— Ah ! le travail !
— ... est la meilleure chose qui soit.
Je resserre doucement ma prise sur ses bras, levant le menton pour le regarder. Ses paupières tombent de fatigue, mais dès qu'il croise mon regard, il se redresse et m'embrasse sur le front.
— On se voit plus tard, d'accord ? me glisse-t-il en se détachant.
Ses actions empreintes d'une grande mollesse et ses bégaiements m'alarment plus qu'au début de cette journée. Cette fois, j'expose ma colère.
— Je veux que tu rentres chez toi, tout de suite. Tu ne dois pas travailler dans ces conditions.
Il marche vers son poste de travail et rassemble ses affaires.
— Je t'accompagne jusqu'au parking, dis-je.
— Non, va à cette réunion... me dit-il. Nous sommes à la dernière ligne droite... Avant de pouvoir être côté en bourse.
Je le fixe, lui demandant dans la fermeté de mon regard de me faire la promesse qu'il tiendra parole.
— Je t'écris quand j'arrive, dit-il en s'en allant vers la porte.
Rassurée, je traverse l'antre pour aller regrouper tous les documents utiles à cette réunion, qui se tient à l'autre bout de la ville. Le directeur général de l'entreprise m'accompagne. C'est la première fois que je devrai parler, mais après avoir vu Isaac à l'œuvre tant de fois, je suis confiante en mes compétences.
Pendant la soirée, lorsque j'ai un moment de libre, je réalise que cela fait longtemps qu'Isaac n'a pas répondu à mes SMS. Le soleil est déjà couché. Je me dis qu'il s'est peut-être simplement endormi en rentrant chez lui, mais le doute s'installe.
Je pousse ma chaise en arrière et traverse l'antre. Mes talons claquent nerveusement contre le sol.
Quand j'arrive dans le coin salon du bureau, mes battements frénétiques se calment. Il est allongé dans son canapé de toute sa longueur, sur le dos, une bouteille de scotch sur la table, des dossiers sur le torse et sous son dos, les jambes croisées et les yeux rivés vers le plafond.
La déception me ronge, mais je la ravale.
— Hey, dis-je doucement en m'avançant.
Aucune réponse. C'est en regardant de plus près que je réalise pourquoi. Il s'est assoupi. Mon cerveau me demande de m'en aller tout de suite pour ne pas déranger son sommeil, mais mon cœur guide mes pas jusqu'à la bibliothèque dans mon bureau. J'y prends un plaid et retourne près de lui avec. Je le débarrasse de tous les documents sur son torse avant d'étaler délicatement le drap douillet sur son corps.
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Helium
RomanceAyan Carlson est une jeune femme radieuse ayant des ambitions qui la poussent à aller chercher un emploi auprès d'Isaac Moreno, sans savoir qu'avec autant de persévérance, elle est déjà en train de mettre leur relation à rudes épreuves. ...