Chapitre 46

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{point de vue Raquel}

J'ai hâte de revoir Pablo, il me manque tellement. J'ai envie de le serrer dans mes bras, de lui dire à quel point je l'aime et que nous faisons tout notre possible pour le récupérer au plus vite. Et surtout, lui présenter sa petite sœur, Hanoï. Je m'imagine déjà lui poser dans ses petits bras de grand frère. Je suis derrière Sergio. Il n'est plus au téléphone, il a dû avoir un rendez-vous!

Moi : « Sergio mon amour! Tu les as eu au téléphone? Alors? Ils t'ont dit quoi ? On va revoir notre fils quand ?! »
Dis-je enthousiaste et impatiente.

Sergio reste dos à moi, il ne bouge pas, et ne me répond pas. Je m'approche de lui et pose ma main sur son épaule.

Moi : « Sergio? »

Sergio se tourne. Il me sourit.  Je souris aussi.

Moi : « alors? »

Sergio baisse la tête.

Moi : « On peut pas le revoir c'est ça...? Il veut pas nous voir ni sa petite sœur...? »

Sergio relève sa main, il pose sa main sa main sur ma joue et caresse cette dernière avec son pouce. Il m'adresse un petit sourire.

Sergio : « Si... si bien sûr qu'il veut... c'est juste que... l'école militaire a eu un petit problème, les visites sont interdites pour au moins une semaine... mais, pour ne pas empêcher les enfants d'être coupé de leurs parents totalement, on pourra lui envoyer des lettres. Il nous répondra quand il pourra. Mais ils font au plus vite pour arranger le problème. »

Je baisse la tête puis la relève.

Moi : « Et c'est quoi ce problème hein? Au point de nous empêcher de voir notre fils? »

Sergio : « C'est un père qui est venu voir son fils et qui s'est battu avec des militaires surveillants des visites. Vu qu'ils sont à l'hôpital maintenant, il n'y a plus assez de militaires pour surveiller les visites. Alors le temps qu'ils soit soignés et reviennent, les visites sont annulées. Mais elles vont peut-être reprendre bientôt car ils ont demandés à d'autres militaires qui ne travaillent pas de venir. Ils nous tiennent au courant. »

J'hausse les épaules.

Moi : « Une semaine de plus à attendre c'est pas un drame... ça fait plus de six mois qu'il nous veut plus... on peut bien attendre une semaine... »
Dis-je tristement.

Je pars m'assoir sur le canapé.

Sergio : « Je reviens... je vais voir Marseille. »

Moi : « D'accord... »

Sergio s'en va. Je mordille ma lèvre, je m'imaginais déjà prendre mon fils dans mes bras. Et ce ne sera pas possible pour de suite.

{point de vue Sergio}

Je monte dans la voiture et roule, je ne vais pas chez Marseille, je vais juste m'isoler dans la nature. Être seul un peu. Je me gare puis monte des collines face aux montagnes. Je m'assois dans l'herbe, et repense à ce que j'ai dis à Raquel a propos de Pablo et l'école militaire. Je viens de lui mentir sur quelque chose de gros. Mais si je lui disais la vérité, elle aurai été dévastée. Elle est déjà assez mal comme ça...  je verse quelques larmes, puis j'hurle des injures sur le Général, mais aussi sur moi-même. Si j'avais pas mis mon fils dans cette école, je n'aurai pas besoin de me battre pour le récupérer, qu'il grandisse loin de nous, de mentir à Raquel, de la voir malheureuse. De la voir pleurer tous les soirs. C'est ma faute. Je m'en veux. Je ne sais rien faire. Tout ce que je fais finit toujours mal. Le braquage à la fabrique : mon frère, Moscou et Oslo sont morts. Le braquage à la banque : Nairobi a bien failli mourir. J'ai cru que ma femme s'était fait tuée, elle s'est fait torturée par ces connards de flics, et elle a perdu notre bébé. Ils ont torturés Rio.
Si je n'aurai pas fais ces putains de braquages, je n'aurai pas besoin de vivre caché dans un pays lointain, et que mes enfants et ma femme soient obligés de vivre cachés eux aussi. À devoir faire attention à tout.

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Que pensez-vous de ce chapitre ? Raquel? Le mensonge de Sergio ? Sergio?

~Tu es mon autre, l'heure de la vérité~ {TOME 3} {SERQUEL}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant