– Est-ce que tu arrivais à distinguer les marqués, toi aussi?
Elle réfléchit un moment, puis me fait un doux sourire tout en me caressant les cheveux, même si aucune de nous peut sentir le contact de l'autre.
– Comment le perçois-tu, me demande ma mère.
– Par les yeux, pourquoi? Ce n'était pas comme ça, toi?
Elle secoue doucement la tête.
– Ton père aussi distinguait les marqués de cette façon. Moi, c'était par les odeurs... du moins, une odeur que même les Odos n'arrivaient pas à distinguer.
– Vraiment, dis-je, surprise.
Elle penche légèrement la tête en levant un sourcil, un sourire aux lèvres.
– Dois-je te rappeler que nous percevons les choses que personne ne peut distinguer. C'est ce qui nous caractérise en plus d'être des êtres invisibles. Ni bruit ni odeur ni contact... comme si nous n'existions pas.
Je fronce les sourcils. Même le toucher?
– C'est bizarre d'y penser comme ça.
– C'est vrai, dit-elle avec un petit rire qui me fait penser à Aya. Au moins, nous savons que nous existons grâce au fait que les autres Invis peuvent se reconnaître, même sous camouflage.
– Ah... c'est plutôt incroyable.
Ma mère stoppe ses caresses, puis hoche la tête.
– Ton père et moi adorions explorer nos dons ensemble... j'espère que tu trouveras quelqu'un pour t'aider aussi.
– Comment il va, dans l'au-delà où je ne sais pas trop comment on appelle ça.
– Toujours aussi entêté et autoritaire, dit ma mère avec un rire cristallin.
À ce moment-là, quelqu'un frappe à ma porte. Je jette un regard à ma mère qui me fait signe d'aller ouvrir. Aya entre en coup de vent avec un oreiller et un doudou que notre grand-mère paternelle avait tricoter à notre naissance. La mienne est bien pliée sur le coin de mon lit... un rectangle gris argenté sur une douillette sombre. Celui d'Aya est d'un mauve pâle et brillant, comme si notre grand-mère savait d'avance ce qui nous caractériserait. Aya regarde partout dans la pièce, comme si elle sentait la présence de notre mère sans pouvoir la voir. Elle se tourne un moment vers moi, avant de regarder autour de nous.
– Tu ne parlais pas toute seule, si?
Je lui souris et tapote mon lit pour qu'elle s'y assoit après m'être redresser. Sans le savoir, elle est à côté de notre mère. Aya eut un frisson causé par la caresse de notre mère. Celle-ci la regarde avec tendresse, comme si Aya était un joli petit chaton endormi. Soudain, ma sœur eut les larmes aux yeux (elle en a encore!), comme la majorité des fois où notre mère vient nous rendre visite.
– Tu es là, n'est-ce pas, murmure Aya d'une voix tremblante.
– Oui, dis-je. Maman est là.
Elle se laisse de nouveau emporter par les larmes alors que je lève les yeux au ciel. Elle est vraiment trop sensible. En la voyant comme ça, notre mère pleure à son tour. Complètement pareil. Mentalement parlant, moi je ressemble à mon père.
Nous passons le reste de la soirée à bavarder, alors que je sers d'intermédiaire entre ma mère et ma sœur. Après le départ de notre mère, Aya se met à l'aise dans mon lit. Il était près de vingt-deux heures.
– Je pourrais passer mes pauses avec Maggie et toi, demain, me demande Aya tout en baillant devant sa main.
Je fronce les sourcils.
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Tome 1 Nirci Les marqués
ParanormalJe n'aurais jamais pensé que ma vie pourrais finir en un rien de temps, moi qui peux être invisible aux yeux des autres... ou devenir le centre de tous les malheurs. Quelqu'un en a contre moi... contre ma famille... contre mon clan... On m'arrache t...