Chapitre 5 Clara

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Je m'étire, les bras lever vers le ciel en étant heureuse que les cours ennuyeux soient terminés. J'étais morte d'ennui à écouter mon professeur de monde et finance (en dernière heure en plus) blatérer les mêmes conneries sur la finance à chacun de nos cours. Je comprends qu'il y a des cervelles de moineaux dans chaque classe, mais il y a une limite à ne pas passer... c'est à dire, ne pas répéter dix millions de fois la même maudit chose à chaque cinq minutes.

Il nous prend pour qui, bon sang! Des tarés!

Après être rapidement passer à mon casier, je rejoins Maggie devant le sien alors qu'elle est encore absorbée par son bouquin. Je m'accote sur le casier à côté du sien alors qu'Aya passe près de nous avec ses meilleures pestes.

– Je ne rentrerais pas avec toi, dit ma sœur en s'arrêtant à ma hauteur. Je vais faire les magasins avec les filles, Léo m'a donné un peu d'argent de poche.

Un peu pour elle, ça veut dire, au-dessus de cent piasses.

– Tu devrais peut-être envisager de te trouver un job plutôt que de chialer contre Léo et Louisia pour qu'ils te donnent de l'argent.

– Il y a que les pauvres pour se salir les mains, dit Elizabeth en nous regardant de haute, Maggie et moi... même si Maggie est plus absorbée par la langue ancienne que par le temps présent.

– Et il n'y a que les crétins pour croire que toutes les expériences de la vie ne servent pas à nourrir un être naturellement au-dessus des autres par le labeur qu'ils doivent endurer pour ceux qui ne regarde que leur nombril. N'écoutez-vous pas dans vos cours d'histoire, les petites princesses finissent soit par se suicider soit par être assassinés... ah et j'oubliais, vous croyez vivre dans des contes, mais j'ai une fausse tristesse de vous apprendre que dans ceux-ci, les princesses ne sont que des potiches, exactement ce que vous allez être si votre si beau et si fort prince ne vous réveille pas avec une bonne claque en pleine face. Je vous conseille donc d'utiliser votre peu d'intelligence pour savoir comment gérer votre vie et votre temps sans dépendre de qui que ce soit si vous ne souhaitez pas de cet avenir décoratif et superficielle.

– Clara, franchement, ne dit pas des ingratitudes à mes amies, elles ne t'ont rien fait de mal, dit ma sœur en prenant, comme toujours, la défense de ses sainte-nitouches.

Elizabeth et ses trois larbins partent en me snobant alors qu'Aya secoue la tête en les suivants et que je lève les yeux au ciel. Que des incompétentes, comme dirait Kat.

– J'ai adoré ton petit discours et je suis sûr qu'Épicure en aurait pensé autant, dit Maggie en me jetant un regard en coin, un sourire aux lèvres.

– Laisse tomber, dis-je. Je ne mérite pas de recevoir des fleurs pour si peu.

– Si tu ne travailles pas, nous pouvons passer voir grand-maman Kat, pour lui parler de ton pouvoir de voir les marqués.

– Ouais, pourquoi pas, j'n'ai rien de mieux à faire, de toute manière, à part poiroter dans mon coin ou aller au gym.

– Parfait! Je range mes trucs et j'arrive.

– J'ai enfin payé ma moto... enfin, plutôt la moitié, dis-je alors que Maggie enfouit méticuleusement ses livres et ses cahiers dans son sac, puis ferme son casier.

– Vraiment, dit-elle alors que nous marchons vers la sortie (ou l'entrée) des élèves. Elle ressemble à quoi?

– Tu verras, dis-je avec un petit sourire.

Nous sortons à l'extérieur alors que j'envoie un texto à Léo pour lui dire que je passe voir la grand-mère de mon amie. Il me demande de ne pas rentrer trop tard. Je me retiens de lever les yeux au ciel, puis range mon téléphone portable dans la plus petite poche de mon sac noir. Nous nous dirigeons vers ma moto et Maggie en reste bouche bée d'admiration.

Tome 1 Nirci Les marquésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant