Chapitre 16 Clara

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Je me retourne pour prendre un grand verre et une tasse en porcelaine. Je fais couler le café dans la tasse pendant que je fais le lait frappé dans le verre. Je me retourne une seconde vers la dame et son garçon.

– Est-ce que l'un de vous deux est allergique ou à une intolérance au chocolat, à la cannelle ou la noix de coco?

La femme regarde un moment son fils, et du coin de l'œil, je vois le Forès sourire. Dommage qu'il n'ait duré qu'une micro seconde.

– Non. Aucun de nous.

Je hoche la tête et retourne près des préparations. Lorsque le café est à ras bord, je le mets de côté et y ajoute généreusement de la crème fouettée, même si les autres employés avec qui j'ai eu l'occasion de travailler trouvent que je donne toujours trop. J'y ajoute secrètement un rouleau de cannelle. Lorsque le verre de lait frappé aux fraises et bananes est bien remplie, j'y saupoudre un peu de chocolat noir et de noix de coco. Avec un sourire légèrement forcé, je mets sur le comptoir les deux boissons.

– Ça fera six et quatre-vingts, s'il-vous-plaît.

Je me penche légèrement vers eux tout en leur tendant deux suçons à l'érable.

– J'ai mis des suppléments, ai-je chuchoté en faisant un clin d'œil au petit garçon. Et ceci, c'est un cadeau de la maison pour les tous petits. Normalement, on en donne un par enfant, mais le vôtre est si adorable que j'en fais une exception.

– Tu dis ça à tous les enfants, soupire Steven qui semble m'avoir quand même entendu.

– Oups.

La femme et le garçonnet me font un sourire radieux et je leur rends. La femme paye et part s'asseoir à une table avec son fils.

– Heureusement que c'est presque toujours avec moi que tu travailles.

– S'il-te-plaît, dis-je en faisant semblant de le supplier. Ne dit rien à Boss!

Il secoue la tête, un sourire aux lèvres, alors que l'autre policier éclate d'un rire franc et que le Forès lève les yeux au ciel.

– Qu'est-ce que tu allais me dire, tout à l'heure, souffle se dernière près de mon oreille.

Je tente difficilement de réprimer le frisson que son souffle chaud fait naître sur ma peau. Je me tasse d'un pas avant de le regarder. Ses yeux bruns à la lumière rouges sont hypnotisant. Je n'arrive pas à regarder ailleurs... ni même à penser.

– Alors?

Je cligne plusieurs fois des yeux avant de bredouiller:

– Oh... euh... bein...

– Tu es prêt, dit l'autre policier à son acolyte. Notre pause est presque terminée.

Celui-ci me salue de la tête puis regarde le Forès avant de se diriger vers la sortie. Le Forès me jette un dernier regard avant de disparaitre avec son collègue. Je pousse un soupir de déception. Quelle idiote!

– C'est lui, ton coup de cœur, me demande Steven avec un léger sourire.

Je fais une grimace.

– Je ne connais même pas son nom.

Steven hausse les épaules alors qu'un nouveau client entre.

Plus tard, lors de ma courte pause, vers quatorze heures et demie, j'envoie un message à Aya, Maggie et Keven pour leur apprendre mes nouvelles heures. Les deux derniers disent qu'ils passeront me voir après les cours... ma sœur... aucun signe de vie. Je fus soulagée de la voir arriver avec mes deux amis vers seize heures et demie... malgré sa mauvaise humeur.

Tome 1 Nirci Les marquésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant