Chapitre 2 Clara

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Je sais qu'un jour, Aya se perdra à cause de ses mégères... même si elle argumente toujours en disant que c'est moi la méchante parce que je suis trop insensible, tellement que parfois elle doute que je sois une véritable humaine et blablabla. Je ne l'ai jamais contredit en prétendant avoir une bonté d'âme grandiose, ça l'aurait été une perte de temps. De toute manière, je sais que j'ai une part cruelle en moi à chaque fois que je pense à des gens que je juge ne méritant pas de vivre, mais au moins, je l'assume pleinement. Je ne cache pas mon mépris, ma haine, mon orgueil. Ce que je cache est bien plus important qu'un sentiment.

De toute manière, je ne vais pas commencer à crier mes bons côtés sur tous les toits en espérant être apprécier, ça serait simplement de la vantardise.

Ce que fait les amies de ma sœur chaque fois qu'elles en ont l'occasion.

Et puis, se retrouver au poste de police, c'est un agréable passe-temps pour moi. Je sais que ça à l'air crétin, mais les policiers sont plus sympathiques que les potaches, les lycéennes, les écolières, les mégères, les moineaux, en gros. Et en plus, quand il y a des mecs canons en uniforme, c'est un régal pour les yeux. Bon en vrai, je m'en fiche pas mal de leur apparence, je vais les voir parce qu'ils sont accueillants... mais je m'y retrouve surtout pour une raison particulière... trouver le dossier concernant les meurtres de ma famille... et puis, je vole les dossiers de d'autres enquêtes du même coup.

Ce qui est badin, c'est que les policiers sont presque rendus habituer de me voir traîner dans les postes de la ville comme si j'étais l'une de leurs collègues, ce qui est évidemment impossible, mais flatteur. Complètement facile de glaner des infos quand on est rendu un habitué.

– Salut, dis-je avec dédain en m'approchant des nanas que je préfèrerais ne jamais croiser tant elles me donnent envie de leur vomir dessus.

Ça ne ferait que rendre leur grosse couche de fond de teint plus jolie.

Les amies de ma sœur me regardent de haut tout en figeant un sourire hypocrite sur leur bouche maquillée. Aya s'approche de moi comme si nous étions les meilleurs sœurs du monde, son sourire innocent aux lèvres.

– Clara, dit-elle en me serrant dans ses bras sans vraiment m'enlacer, avant de reculer. Elisabeth organise une fête vendredi soir, tu veux venir?

Je fronce les sourcils en me demandant pourquoi elle me le propose alors qu'elle sait pertinemment quel est ma réponse. Je jette ensuite un regard vers la gonzesse en question en me demandant si ce n'est pas un quelconque piège pour m'humilier devant ses larbins. La fille du crouton se démarque facilement des autres avec sa longue chevelure noir et ses yeux bruns pailletés d'un gris sombre qui, j'ignore comment, est fluorescent. Je sais que cette langue de vipère est un être semblable à moi. Rien que d'y penser, ça me répugne plus que la pire odeur qui soit.

– Non merci, dis-je en reportant mon attention sur ma frangine. Tu sais que, d'ordinaire, les fêtes, c'n'est pas trop mon truc.

Aya fait une moue attristée comme si je venais de lui briser le cœur... j'ignore si elle joue la comédie ou non. Depuis qu'elle s'est entourée de ce genre de mégère, je ne la reconnais plus. Je ne pourrais même pas dire qu'elle est ma jumelle.

Je la vois, chaque matin, passer ses cheveux bouclés dans le fer pour les aplatir comme une crêpe surchauffée et maquiller son visage légèrement hâlé pour ne plus me ressembler.

Je lui tapote l'épaule dans un semblant de consolation avant de reprendre mon chemin. Mon regard croise celui d'Elisabeth pendant une fraction de seconde qui me parut interminable avant que celle-ci ne mette son grain de sel.

– Je te l'avait dit Aya, ta sœur préfère être une insociable.

Je sens encore leurs regards dans mon dos lorsque j'arrive près de la sortie du parc. Elisabeth a tout à fait raison et ça m'enrage. C'est sûr que je préfère la solitude à la compagnie de ces prétentieuses petites princesses. Les seules filles que je trouve supportable, bon, en vrai, elles sont mes seules amies, c'est Maggie et sa grand-mère, Kat, avec qui je discute de tout et n'importe quoi... ah... et ma sœur, bien entendu, quand elle ne se donne pas des airs de sainte nitouche... et on pourrait dire Louisia aussi, celle qui s'occupe d'Aya et moi dorénavant, avec Léo, son conjoint.

Tome 1 Nirci Les marquésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant