Chapitre 13

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Point de vue de Mia

Je n'arrive pas à dormir.

Dans mon lit depuis plus d'une heure, je ne cesse de me tourner et me retourner dans tous les sens. Mais mon esprit est surchargé et m'empêche de me reposer. Je pense à pleins de choses à la fois et en même temps à rien. C'est compliqué à expliquer. Cependant, ce qui est certain c'est qu'à chaque fois que je ferme les yeux, une pensée surgit et fait fuir le sommeil très loin.

Il est une heure du matin et je désespère de réussir à entamer ma nuit. Je me retourne une nouvelle fois. Malheureusement mon geste est un peu trop brusque et ma cheville blessée vient cogner contre le mur.

Les larmes me montent aux yeux sur le coup de la violente douleur qui m'envahit. Une floppée de jurons sur les bords des lèvres, je me force à les ravaler. Sophie doit se lever dans moins de six heures pour aller à l'université. Elle ne m'en voudrais pas de la réveiller. Néanmoins, je connais l'importance de ses six heures minimum de sommeil par nuit afin que son cerveau fonctionne correctement.

Résignée, je me redresse et allume ma lampe de chevet.

Délicatement, en faisant attention à ma cheville cette fois, je sors de mon lit. J'attrape mon carnet à croquis ainsi que ma trousse de crayons préférée et me rends dans la pièce ouverte. Mon boitement est toujours présent, bien que j'arrive plus facilement à m'appuyer sur mon pied.

Je n'allume aucune lumière et me contente d'une des guirlandes qui entourent l'ilot centrale de la pièce. Nous l'avons acheté avant la rentrée. Il est exactement tel que nous voulions qu'il soit. D'une hauteur d'un mètre et demi, nous devons nous assoir sur des tabouret pour l'atteindre ou alors nous pouvons travailler debout. A chaque angle, il y a des tonnes de rangements organisés par des longs tiroirs.

Cette nuit, je décide sagement de m'assoir sur l'un des tabourets. J'aime beaucoup dessiner debout. Mais ce n'est pas le moment de se la jouer rebelle. Ma cheville doit rester au repos. J'ouvre l'un des tiroirs qui m'est réservé et sort ma vieille boite en fer. Elle contient une bonne centaine de crayons de couleurs. La majorité datent de plusieurs années déjà et beaucoup sont en fin de vie. Cependant, j'adore l'idée de les garder jusqu'à ce qu'il me soit impossible de les utiliser.

Miaou, heureux de me voir, vient immédiatement s'installer sur mes genoux. Son ronronnement est le meilleur des médicaments pour se sentir mieux. Je le laisse donc là où il est et attrape une feuille vierge.

Sans savoir ce que je vais dessiner, ce qui est le cas la majorité du temps, je trace les premières lignes au crayon à papier. La magie opère et je sens ma tête se vider de toutes ses pensées qui la polluent cette nuit. Toute mon attention se focalise sur les couleurs, les contours et les détails de mon dessin. Quand mes paupières deviennent impossible à maintenir ouvertes, je me laisse finalement happer par le sommeil.

Plusieurs heures plus tard, la lumière du jour me réveille avec délicatesse. Ma nuque est douloureuse, ainsi que mon dos et je comprends vite pourquoi. En effet, dormir sur un tabouret avec pour coussin une table, ce n'est pas vraiment recommandé. Les tables ne sont pas réputées pour leur confort.

Je me redresse et étire mes muscles douloureusement noués. Mes yeux piquent un peu devant le jour qui a envahi toute la pièce. Cependant, ma vue se rétablit complétement et je découvre pour ma plus grande joie une petite surprise laissée par Sophie.

Un plateau se trouve au milieu de notre grand bureau. Il y a un thermos dessus, ainsi qu'une assiette composée de raisins, d'une clémentine et d'une tranche épaisse de brioche. Miam. Mon ventre gargouille devant mon petit déjeuné. J'attrape le plateau et le fait glisser jusque devant moi, ce qui attire l'attention de Miaou.

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