Dragons Reaper

Chapitre 30

Point de vue de Mia

« - C'est lui ! s'exclame Anna en tirant sur mon bras. »

Docilement, je la suis en trottinant. Il n'y a personne aux alentours à part un biker adossé à un bâtiment que je ne connais pas en train de fumer une cigarette.

Nous sommes sorties discrètement du bureau de Ice et la nièce de Poison nous a fait passer par une porte à l'opposé de l'entrée principale. Les bikers doivent tous penser qu'on est encore dans le bureau de leur président.

J'espère juste arriver à mettre tout en place avant que quelqu'un ne remarque notre disparition.

Le Dragons Reaper termine sa cigarette quand nous arrivons à son niveau. Il fait partie des bikers qui viennent plus le midi que le soir au restaurant. Le bandeau rouge dans ses cheveux est la première chose que j'ai remarqué la première fois qu'il est venu manger. Il le porte encore aujourd'hui.

J'adore ce bandeau. Malheureusement le seul que je possède est devenu le jouet préféré de Miaou et comme je suis faible face à mon chaton préféré, il l'a encore.

Son sourire est engageant. Finalement, peut-être que ce ne sera pas si difficile de le convaincre de nous aider.

« - C'est Mech. Mech c'est Mia, me présente Anna avec une fierté adorable. Il est mé...ca...mi...cien. Ça veut dire qu'il répare les motos et les voitures. »

J'échange un regard amusé avec le fameux Mech. La fillette semble si contente d'être parvenue à dire « mécamicien ». Laissons-lui profiter de cet instant.

Elle apprendra bien assez tôt que c'est un "n" et non un "m".

Le biker me tends la main après avoir partagé un check complice avec Anna.

« - Ravit de rencontrer officiellement la célèbre gamine, déclare-t-il. »

Son sourire narquois me confirme qu'il sagit bien d'un Dragons Reaper. Il n'y a pas de doute à ce sujet.

Je m'apprête à répliquer clairement le fond de ma pensée quand quelqu'un d'autre décide de s'en charger à ma place.

« - Elle s'appelle Mia, M-I-A, épelle Anna. Tu es sûr que cet homme fait partie de ma famille ?»

Elle me lance un regard désespéré tellement hilarant que je suis obligée de me mordre l'intérieur de la joue pour ne pas rire. J'aperçois le biker camoufler son rictus en attrapant une nouvelle cigarette.

« - Malheureusement ma puce, tu apprendras assez vite qu'on ne choisit pas tous les membres de sa famille. Mais vu la dépendance qu'il semble avoir aux cigarettes, tu n'as pas trop de soucis à te faire. »

La remarque est sortie toute seule. La partie raisonnée de mon cerveau s'insurge parce que ce ne sont pas nos affaires et que c'était malpolie de lui faire la remarque.

Cependant, les sermons de ma mère sur les dangers des 2500 composés chimiques contenus dans chaque cigarette sont ancrés dans mon cerveau. A force de me le répéter, à présent dès que j'aperçois une cigarette aussitôt les mots : gaz toxiques, métaux lourds et nicotine se mettent à clignoter derrière mes yeux.

La première « intervention » de ma mère à ce sujet a eu lieu quand Soph et moi n'avions que douze ans. Une camarade de classe nous avait invité à une boom.

Une boom !

Elle a commencé à quinze heure et s'est terminée à vingt heures. Nous avons passé la fin d'après-midi (parce qu'on ne peut pas vraiment qualifié cela de soirée) à manger des sucreries et à jouer à actions ou vérités. Oh, et il n'y avait que des filles.