Chapitre 4

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Point de vue de Mia

Nous passons l'après-midi à nettoyer la maison. Aspirateur, poussière, serpillière, le plus important est fait. Nous organisons nos lieux de vies et nos chambres pour que demain la répartition des meubles se fassent facilement et sans encombre. Il faut aussi gonfler les matelas pneumatiques sur lesquels nous dormirons cette nuit en attendant nos lits.

Sophie et moi décidons de faire une mini soirée pyjama et installons nos deux matelas gonflables dans l'air ouverte. Occupée à installer les coussins et ouvrir les sacs de couchages, nous en profitons pour finir les derniers arrangements.

Enfin, nous nous disputons légèrement plutôt

« - Je te dis que ma chambre me suffit amplement, répète pour la énième fois ma meilleure amie. Mes études ne me demandent pas autant d'espace que les tiennes. Mon bureau et mes étagères sont tout ce qu'il me faut et tout ce dont j'ai besoin.

-Tu te rends compte de la grandeur de cette pièce Sophie ? je l'interroge comme si elle était aveugle. »

Elle me rétorque sur le même ton.

« - Parfaitement ! Je suis d'accord pour qu'on fasse un dressing commun dans le fond à gauche. Mais tout le reste est pour toi.

-Ce n'est pas possible d'être aussi têtue !

-Tu existes donc si. »

Le coussin que je tiens à la main vole dans les aires direction mon insupportable meilleure amie. Elle se le prend en pleine face. Sans grande surprise, une bataille d'oreillers éclate et j'ai l'honneur de la remporter. Sophie, hilare, finit par me supplier d'arrêter après que j'ai réussi à prendre le dessus. Clouée au sol et ruée de coups de coussin, elle déclare forfait.

Epuisées, nous restons allongées à même le sol côte à côte.

« - Aucun espace ne sera jamais assez grand pour tout ce que tu as à offrir. »

Je ne dis rien et me contente de sourire. Recevoir des compliments n'est pas une activité avec laquelle je suis dès plus à l'aise. Je suis consciente que je dessine plutôt bien. Mais comparé à l'intelligence de Sophie et de Max, il m'est souvent arrivé de me sentir, comment dire, légèrement bête.

« - On va installer mes gros pouffes dans cette pièce et une sorte de bureau/îlot centrale avec des rangements en dessous. Ainsi, si je veux réviser, faire des calculs ou tout simplement me reposer un peu et me changer les esprits, je profiterais de cette espace moi-aussi, finit-elle par me proposer.

-Ça me va. Je veux juste que tu te sentes chez toi ici. »

Ma meilleure amie m'offre un clin d'il complice.

« - Je me sentais déjà chez moi dans votre ancienne maison. Aucune chance que ça change dans celle-ci. »

Elle a raison. Dans mon ancienne chambre, il y avait presqu'autant d'affaires à elle qu'à moi. Nos cahiers de cours, nos manuels, parfois même nos ordinateurs et nos sacs, nous partagions tout. Cette année, ces habitudes devront changer car nous serions malignes, moi en cours d'art plastique armée d'une calculatrice et Soph en cours de mathématique avec des pinceaux !

A cette vision, un gloussement m'échappe et je partage mes pensées avec Sophie. Nous nous amusons ensuite à imaginer toutes sortes de situations semblables. Notre hilarité commune retombe comme un soufflet lorsque mon portable sonne. Une sonnerie qu'on a choisie il y a deux mois et que je redoute à chaque fois.

« - Ton père, murmure Sophie d'un ton neutre. »

Mais je sais qu'elle le déteste pour ce qu'il a fait vivre à ma mère et moi ces dernières années et surtout ces derniers mois. Cependant, en tant que meilleure amie, elle me soutient dans tous mes choix. Si je veux lui reparler, le revoir ou inversement l'envoyer promener, elle sera là pour m'aider. Aujourd'hui, je penche pour la deuxième option. Bon honnêtement, le silence est mon choix de prédilection depuis notre dernière interaction.

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