Chapitre 36

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Point de vue de Mia

D'accord.

Entre les regards de reproches de mes amis et celui noir d'Ice on peut dire que je suis officiellement dans une sacrée merde.

Et oui, je viens de dire merde. Enfin, je viens plutôt de le penser. Ce qui revient un peu au même si vous voulez mon avis. Ok, je m'égare là....

Mais après le début de matinée que je viens de passer, la vulgarité a tout à fait sa place dans ma tête. Vous pouvez me croire. Même la partie raisonnable de mon cerveau ne proteste pas en l'entendant.

Il faut dire qu'après avoir passé une demi-heure à me hurler dessus de me tirer loin de ce stade, je ne suis pas certaine qu'elle retrouve sa voix un jour.

Une possibilité qui fait plaisir à ma petite voix. Cette dernière est toujours enchantée par notre « jogging » matinale. Les guillemets ont leur importance car ce que j'ai fait ce matin est aux antipodes d'un jogging.

Une heure plus tôt

Mon coccyx me fait mal.

Est-ce qu'on peut se casser cette partie de notre corps d'ailleurs ? Il faudrait que je pose la question à Doc.

Mhh...Après réflexion, je ne suis pas certaine que ce soit une si bonne idée que ça. Inconsciemment, je grimace en imaginant la réaction du motard et de ses frères après qu'il leur aura raconté. Ouai, évitons de leur donner une nouvelle raison de pouvoir se moquer de moi.

Maintenant, ce sont les démangeaisons de mes bras qui m'ennuient.

Je n'aurais pas dû gratter mes piqures d'orties. Je le savais pourtant que c'était la pire chose à faire dans cette situation. Mais sérieusement....qui parvient à ne pas le faire ? Sans mentir ? A présent, j'ai la désagréable sensation que mes bras m'appellent et me supplient de les gratter juste un peu.

Quoi ?

J'ai bien des voix dans ma tête en plus de la mienne alors pourquoi mes bras ne pourraient pas communiquer avec moi eux aussi ? Je ne fais pas dans la discrimination lorsqu'il s'agit de mon corps. Toutes les parties sont importantes...

Et oui, j'ai bien conscience qu'il me manque une bonne dose de sommeil car :

-1 : je suis en train de péter les plombs, c'est officiel ;

-2 : je suis ridicule à me cacher derrière des buissons telle une enfant de cinq ans jouant à cache-cache ;

-3 : je suis un peu folle d'avoir pensé que pour résoudre l'embrouille entre les bikers et Death il suffisait que je demande directement à ce dernier s'il a réellement tué la femme et la fille de Ice.

Non mais sérieusement qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

Imaginons une seconde que j'ai le courage (ou la stupidité d'esprit) de lui poser la question et qu'il me réponde par l'affirmative.

Qu'est-ce que je pourrais bien répondre à ça et quelles seraient les réactions à éviter ? Les gestes brusques ? La fuite ? Rester plantée bouche béante devant lui ?

Pff... L'école ne nous apprends vraiment rien de nos jours. La preuve : je ne saurais même pas comment réagir si un meurtrier me révéler ses crimes en face à face.

Bon d'accord, ce n'est certainement pas une situation qui arriverait à beaucoup de personnes dans la vie. Mais hé, il ne faut jamais dire jamais et à présent, je ne sais pas par quel miracle je vais me sortir de ce traquenard.

D'ailleurs entre nous, on est tous d'accord que cette expression est totalement frustrante. Comment pouvons-nous ne jamais dire jamais alors qu'on le dit deux fois rien que dans cette phrase ?

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