Dragons Reaper

Chapitre 41

Point de vue de Mia

L'alarme sur mon portable sonne.

Il est quatre heure de mat'. L'heure à laquelle on se retrouve avec Sophie et Jalen pour enquêter un jour sur deux depuis deux mois. Nous avons pas mal progressé et je suis certaine qu'avec les informations de Rose et de Cord, certains mystères seront résolus ce matin.

Pourtant, cette perspective ne m'enchante pas.

Je ne ressens aucune excitation. Aucune joie. Aucune émotion. J'ai l'impression d'être sous anesthésie. Mon cœur est à l'arrêt et entraine avec lui tout mon corps.

C'est pourquoi je laisse l'alarme sonner sans faire le moindre mouvement pour l'éteindre ou même me lever.

Purée. Je n'aurais jamais du dire ça.

Est-ce que je suis devenue un monstre ?

Instinctivement, je ferme les yeux de toutes mes forces dans le vain espoir d'effacer le regard blessé d'Ice de ma mémoire.

Mais qu'est-ce qui m'a pris de sortir une telle chose ?

Peu importe ce qu'il m'a dit il y a deux mois... lui il l'a fait dans l'unique but de me protéger.

Alors que je lui ai balancé la mort de sa femme et de sa fille à la figure en espérant le faire souffrir autant que je souffre.

Est-ce qu'après tout ce qui m'est arrivé, je suis en train de devenir une mauvaise personne ?

« - Mia ? »

La voix de ma meilleure amie perce le brouillard de culpabilité qui m'habite depuis que nous avons quitté le restaurant.

Je secoue la tête, puis la recouvre de ma couette.

J'ai honte et je veux que personne ne me voit.

« - Ma belle. »

La gentillesse de Sophie est une flèche qui transperce mon cœur en deux.

Je ne la mérite pas. Mon comportement n'est pas digne d'elle.

Pourtant, lorsqu'elle me rejoint sous la couette, je ne peux qu'accepter son étreinte.

D'une voix douce, elle me rassure.

Je m'accroche à elle, à chacun de ses mots. Elle est ce rocher qui m'empêche de me noyer alors que nous sommes seules au milieu de l'océan face à une tempête titanesque. J'absorbe son amour et le laisse aider mes plaies à cicatriser un peu.

Après ce qui me semble être une éternité, je sens le lit s'affaissr derrière moi et une troisième personne s'allonger.

Jalen ne dit pas un mot tandis qu'il rejoint naturellement notre étreinte. Il se contente de me caresser délicatement les cheveux en écoutant ma meilleure amie me parler calmement.

Entourée de ces deux personnes, une pensée s'impose dans mon cerveau.

Je ne suis pas seule. Et tant que Sophie et Jalen vivront, je ne le serais jamais.

« - Merci, je murmure en interrompant ma meilleure amie et d'une voix que je ne reconnais pas. »

Ma gorge est tellement nouée que j'ignore par quel miracle l'air parvient encore à rentrer. Quand à mes yeux, ils me brûlent.

Les larmes sont là.

Mais je refuse qu'elles coulent. Pleurer ne m'a jamais aidé dans le passé.

Et à ce moment-là, je n'ai pas de raison de pleurer.