Dragons Reaper

Chapitre 34

Point de vue de Mia

« - Ta vie est comme une série. Sérieusement Mia, on ne s'est pas vus pendant quoi ? Un weekend. Et j'ai l'impression d'avoir raté une saison toute entière. »

La comparaison de Jalen me fait rire. Ce qui attire l'attention de l'intervenant.

Oups.

Rougissant devant son regard réprobateur, je me ratatine autant que je le peux sur ma chaise. Evidemment, Jalen se marre.... et il reçoit la même remontrance visuelle. Nous nous retrouvons donc comme deux idiots à essayer de se fondre dans le décor en espérant que le sol s'ouvre sous nos pieds. Quelques-uns de nos camarades nous lancent des regards compatissants tandis que l'intervenant reprends là où il en était.

Ce n'est pas de notre faute si cet homme est aussi soporifique qu'un somnifère.

Depuis huit heures ce matin, nous l'écoutons parler et parler et encore parler. Si au début, on a tous essayé de réellement s'intéresser à ce qu'il tentait de nous apprendre, à présent il est midi et demi. Tout le monde commence à avoir faim. Sans parler des personnes qui ont sortis leur téléphone et même de ceux qui se sont endormis en cours de route.

Cet homme n'a pas de notes ou de photos pour s'appuyer dessus pendant son cours. Non il a un diaporama. Un diapo qu'il a affiché et sur lequel toutes les informations qu'il nous donne sont écrites.

Un diapo qu'il a mis en ligne sur le serveur de notre classe et que j'ai déjà enregistré sur mon ordinateur.

« - Il est vraiment stupide, marmonne Jalen en baillant. »

J'acquiesce en souriant occupée à terminer mes fiches de révisions d'espagnol.

Oui.

Vous avez bien compris.

Je ne suis pas en cours. Il n'est pas dimanche. Pourtant, je fais de l'espagnol.

On ne peut pas sortir de cette salle. Plusieurs étudiants sont partis vers 10h, et l'intervenant a marqué leurs noms sur un papier pour le donner à notre prof principal. Même si les chances que ce dernier les punisse sont faibles, il vaut mieux éviter de se faire mal voir.

Du coup, bloquée dans cette salle, je suis obligée de faire ces stupides fiches. Pourtant, j'ai tout essayé afin d'éviter de réviser ma matière préférée.

Notez l'ironie.

Pour commencer, j'ai tenu pratiquement une demi-heure à écouter l'intervenant. Un record. Je prenais même des notes.

Puis il a lâché l'information qui lui a fait perdre toute notre attention : la mise en ligne du diapo.

Mais je n'ai pas lâché pour autant. Après l'avoir téléchargé, j'ai fait le trie entre les choses à retenir et ceux qui ne me serviraient pas. Une heure et demie et trois fiches de révisions plus tard, le travail pour cette séance était terminé.

Malheureusement, je n'avais pas mes affaires et mes croquis de mon cours de mode. J'aurais pu m'avancer pour notre projet de fin d'année : le défilé avec les vêtements dessinés et imaginés par nous-même. Notre prof attends qu'on ai terminé les croquis pour nous mettre en relation avec sa classe de troisième année. C'est eux qui nous aideront à coudre les vêtements.

A la place, j'ai terminé des exercices d'anglais pour le cours de jeudi. J'ai réfléchis et commencé à noter des idées pour un exposé sur la mode durant les années 80. J'ai même eu le temps de faire des recherches pour nos cours de digitalisation.

Mais il me restait encore une heure et demie avant la fin de cette matinée. Un lundi matin que je ne pensais pas devenir aussi productif. Cependant, il me suffit d'observer les fiches cartonnées sur ma table pour être fière de mon travail.