Dragons Reaper

Chapitre 3

A la sortie de l'aéroport, la chaleur nous prend par surprise toutes les trois. Dans nos jeans et nos sweet nous faisons un peu tâche. Comme dirait ma mère nous sortons du lot. Sophie et moi pouvons retirer une couche de vêtement sans soucis car nos petits t-shirt peuvent passer pour des débardeurs. Cependant ma mère râle car elle n'a rien sous son sweet.

« - Dépêchons-nous de trouver notre voiture de location, nous presse-t-elle en courant à moitié vers le parking de réservation. Elle possède la clim. »

Malheureusement pour elle, j'ai besoin de me rendre aux toilettes. Je n'ai le temps que d'ouvrir la bouche que déjà elle me fusille du regard. Mes mains se lèvent d'elles-mêmes en signe dinnocence.

« - Je n'ai encore rien dit, je proteste. »

Ma mère lève les yeux au ciel, tic que je tiens d'elle dailleurs, et soupire en s'essuyant le front luisant de sueur. Du coin de l'il, je capte le discret sourire de ma meilleure amie. Elle nous connait suffisamment pour deviner la suite de la conversation.

« - Ma fille, ça fait dix-huit ans que je t'élève. C'est moi qui t'ai faite. Qu'est-ce que je t'ai dit à l'aéroport avant notre vol ? »

Je fais semblant de réfléchir. Mais je vois parfaitement de quoi elle est en train de parler. C'est plus fort que moi, je déteste qu'elle ait raison. Ce qui est problématique lorsqu'on sait qu'une maman a systématiquement raison.

« - Mia, me rouspète-t-elle en croisant ses bras.

-Maman, je l'imite. »

Ma répartie préférée lorsque j'avais huit ans. Maintenant que j'en ai dix de plus, ça ne sonne plus vraiment de la même façon. Ça à au moins le mérite de faire rire Sophie. J'aperçois aussi le léger rictus que ma mère essaye de camoufler par un froncement de sourcils peu naturel.

Elle ne fronce jamais les sourcils. Quand elle est énervée, il suffit simplement qu'elle me fusille du regard en silence. Une technique qui a toujours fonctionné sur moi. Je déteste le silence pesant qui précède les reproches. A chaque fois que je fais une connerie, j'aimerais qu'elle me crie dessus une bonne fois pour toute, plutôt que de passer deux jours entiers sans qu'elle ne m'adresse la parole.

« - Je t'ai dit d'y aller avant qu'on monte dans l'avion. »

Je hausse les épaules.

« - Mais à ce moment-là, je n'avais pas envie dit aller, je déclare avec nonchalance.

-Oh Mia, soupire-t-elle une énième fois. »

Elle me lance une perche que je suis obligée de saisir. Aussitôt je m'insurge.

« - Ce n'est quand même pas de ma faute. Ma vessie n'était pas prête à aller au toilette. Je l'avais pourtant prévenu, « Attention, tu sais que lorsqu'on sera arrivé, tu ne pourras plus te retenir. Ça va mettre maman en colère et on ne veut pas mettre maman en colère ». Mais que veux-tu ? Elle a refusé de m'écouter. Les enfants, je te jure. »

Le rire de Sophie résonne à présent dans tout le parking. Elle se tient les côtes et des larmes perlent de ses yeux. Ma mère sourit franchement. Même si elle secoue sa tête et me regarde en se demandant clairement si je suis bien sa fille. Manque de beau pour elle, nous nous ressemblons suffisamment pour que ce soit évident.

« - File aux toilettes Sauterelle, capitule-t-elle. En revanche, ne compte pas sur nous pour t'attendre en plein cagnard. Nous allons récupérer la voiture avant que je ne fonde pour de bon.

-Tu vois Sophie ? Elle cherche constamment à me perdre et de façon purement intentionnel. Mais saches maman que le petit poucet a toujours trouvé un moyen pour retourner chez lui.