Chapitre 35

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Point de vue de Ice

Je vais finir par buter quelqu'un avant la fin de la semaine.

Allongé sous la voiture dont je répare le pot déchappement, j'aperçois les chaussures de l'un de mes gars trainer dans le garage.

Encore.

Putain, ils font chier. Depuis mon pétage de plomb avec la gamine, les gars passent leur temps à me surveiller. Rien de flagrant. Pas de questions directes. Pas de regards inquiets. Pas de reproches. Mais ils trouvent toujours un moyen pour qu'il y ai l'un d'eux dans mes pattes à longueur de temps.

Bordel, deux jours de surveillance rapprochée et je suis à deux doigts de commettre un massacre. Le seul moyen de m'échapper de leur attention étouffante et inutile m'a obligé à coucher avec une brebis deux soirs d'affilés.

Résultat, ce matin j'ai du remettre à sa place cette petite garce qui avait dormis toute la nuit dans mon lit. On les baise deux fois d'affilés et elles pensent être nos régulières. Putain. J'en ai profité pour leur rappeler à toutes que nettoyer le clubhouse fait partie du deal.

Elles sont logées, nourries, baisés, en contrepartie elles peuvent bien passer un coup de balais de temps en temps.

Une nouvelle paire de chaussure apparait dans mon champ de vision et je pète un câble. D'un geste brusque, je glisse hors de sous la voiture. Puis j'envoie sans ménagement les outils dans mes mains sur une des étagères du garage où elles s'écrasent violemment. Le boucan d'enfer de cette collision ne me perturbe même pas une seconde tandis que je foudroie le nouvel arrivant d'un regard glacial.

Rock.

Mon attitude explicitement hostile ne le déstabilise pas le moindre du monde. Super. Où est passé mon autorité ?

« - Barres-toi, je grogne. »

Puis sans attendre de réponse, je lui tourne le dos et pars ranger le bordel que j'ai mis. Je commence par récupérer tous les outils par terre et grince des dents quand mon frère se joint à moi.

« - Je n'ai pas besoin d'une foutue baby-sitter. Alors si tu ne veux pas finir avec plusieurs trous dans le corps, dégages de là. »

Un certain soulagement m'envahit quand Rock repose les outils dans ses mains par terre et se relève sans un mot.

Voilà ! Enfin l'un de mes gars se rappelle qui est leur putain de président. C'est pas trop tôt bordel.

« - Profites-en pour les prévenir que le prochain qui me suit au chiotte n'aura plus jamais à y aller de toute sa vie, j'ajoute complétement sérieux. »

Heureusement pour Wolf qu'il a la place qu'il a dans ma vie car n'importe qui d'autre m'aurait suivi dans les chiottes pour me surveiller ne serait plus de ce monde. Un simple cocard n'est pas cher payé pour cette connerie de surveillance rapprochée qu'il m'inflige depuis quarante-huit heures. Beaucoup dirait que j'ai fait preuve d'une certaine patience.

« - J'suis pas son père. »

La déclaration du nomade me prends de court. Le manque de sommeil accumulé ces-derniers jours fait tourner mon cerveau au ralentis. Quand je comprends enfin de quoi, et plus précisément de qui, il parle, mes mains se resserrent sur les outils qu'elles tiennent.

Le soulagement et la joie que je ressens à cette annonce ne me surprennent pas autant qu'ils le devraient.

Je garde une expression neutre avant de me tourner vers mon frère. Il est appuyé contre une pile de pneus et ses yeux m'observent avec un peu trop de perspicacité.

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