Point de vue de Mia
Ce matin, ce sont les léchouilles d'un petit chaton en pleine forme qui me sortent du sommeil. Depuis que je l'ai sortie de l'arbre, il ne me lâche plus. Bien sûr, quand ma mère a appris pour mon sauvetage version Robinson Crusoé, je me suis pris un savon. Elle m'a menacé de me fracturer elle-même ma pauvre tête étant donné qu'elle n'abritait aucun cerveau, puis qu'elle me soignerait après.
Oui ma mère peut se montrer effrayante parfois.
Mais elle a fondu tel de la neige au soleil devant la petite bouille du chaton. D'un pelage entièrement noir, il a néanmoins une petite tache blanche au niveau du museau et sur son ventre. Il est à croquer. Nous avons décidé de l'appeler Miaou car, après tout, ce sont ses miaulements qui nous ont alerté.
Ma mère a pris rendez-vous chez le vétérinaire pour cette après-midi. Mais elle ne pourra pas venir avec nous car son nouveau patron souhaite la voir et lui faire visiter l'hôpital avant qu'elle ne commence à y travailler. Si Miaou n'a pas de puce électronique et qu'aucun propriétaire n'a lancé une recherche pour le retrouver, maman a accepté qu'on le garde. A condition qu'on sen occupe comme il faut Sophie et moi.
Je crois sincèrement que ma mère a l'espoir que devenir les maitres d'un petit être dépendant nous feras gagner en maturité. L'espoir fait vivre comme on dit. Nous sommes déjà en train de chercher un moyen d'intégrer Miaou à nos sorties à vélo et roller. Imaginer la tête de ma mère quand elle le découvrira me fait sourire de bon matin.
Sophie n'est plus dans son lit. Je la retrouve dans sa chambre au téléphone avec ses parents.
« - Je monte déjeuner et voir si ma mère est réveillée, je lui indique. Les déménageurs doivent arriver pour neuf heure, il reste une heure donc tu as le temps.
-Merci, articule-t-elle en me souriant.
-Dis-leur que je les embrasse. »
Une fois à l'étage, ma mère m'accueille avec une certaine fatigue évidente. Elle n'a pas du bien dormir. Encore une fois. Je ne fais aucun commentaire et la laisse boire son café tranquillement. Ça ne fait que deux mois, il lui arrive encore souvent d'avoir des mauvais jours. Dans ces moments-là, mieux vaut se faire discrète et attendre que ça passe. J'ai déjà essayé de la rendre plus joyeuse une fois et croyez-moi, j'en ai pris pour mon grade.
Je me sers un café et attrape deux brioches, mon petit déjeuné habituel depuis deux ans. Le plateau de fruits sur le bar attire mon attention. Ma mère m'explique que la voisine nous la apporté hier en fin d'après-midi. Miam, je pioche un abricot et une petite grappe de raison. Quoi ? Les fruits sont bons pour la santé.
Après le petit-déjeuner, la matinée passe à toute vitesse. Les déménageurs ne tardent pas à arriver et ils sont d'une efficacité incroyable. Ils s'occupent des meubles les plus encombrants et lourds en premier. Nous nous contentons de leur indiquer où chacun vont, ainsi que pour les cartons. Vers midi, ma mère nous assure qu'elle peut s'occuper de ce qu'il reste et nous laisse partir pour rencontrer la fameuse Daisy.
« - Vous voulez prendre la voiture ? nous propose-t-elle. »
D'ordinaire nous aurions refusé d'emblée. Mais après notre désastreuse mésaventure d'hier avec les Dragons Reaper, disons qu'être en voiture nous offrirais une meilleure opportunité de les semer qu'en vélo. Nous débattons silencieusement en se regardant durant une courte minute. Puis nous décidons qu'il n'ait pas question de changer nos habitudes pour des motards qu'on ne croisera sans doute plus jamais.
Nous refusons donc poliment et partons enfiler une tenue respectable pour un entretien d'embauche. Des jeans noirs, sans troues et encore moins des taches, des t-shirt blancs à manches courtes et des baskets noirs nickels. C'est un restaurant/bar de quartier, pas un cinq étoiles, nous détonerions trop avec des robes ou des tenues sophistiquées.
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Dragons Reaper
AdventureUne horrible découverte, Un déménagement, Une rentrée à l'université, Un nouveau job, Et des motards absolument partout. Mia, dix-huit ans, pensait avoir une vie d'une ennuyante normalité. Mais en quelques semaines, la jeune fille se dit que finalem...