𝐃𝐈𝐗-𝐍𝐄𝐔𝐅

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Dans une génération où la douleur est de celle qui éduque les jeunes, le grand amour était au second plan. On a pour habitude de dire que le grand amour nous tombe dessus qu'on le veuille ou non, sans qu'on s'y attende. Du moins, c'est ce que les plus vieux aiment à nous dire. Dans un confort qui n'appartient qu'à une certaine catégorie, d'autres étaient oubliés : ceux qui se battaient depuis tout jeune pour s'en sortir, ceux qui courraient dans les rues pour échapper à leurs démons, ceux pour qui la violence avait été la seule marque d'affection que l'on avait daigné leur accorder. Certains s'oubliaient pour ne plus entendre leurs souffrances, qui donnaient tout ce qu'ils avaient à ceux qu'ils aimaient. Dans une génération où la douleur est de celle qui éduque les jeunes, certains tombaient si bas qu'ils n'attendaient qu'une seule chose ; que quelqu'un leur vienne en aide. Et, en fin de compte, les plus vieux n'avaient pas tout à fait tort, tout nous tombe dessus lorsque l'on ne s'y attend pas.

Nabil avait été le positif de Lila. Ce soir encore, il en était la preuve vivante. Deux semaines s'étaient écoulées depuis leur retour du le Sud de la France, deux semaines pendant lesquelles les deux ne s'étaient pas vu, faute à beaucoup de travail. Nabil enchaînait les sessions d'enregistrement avec Tarik sans vraiment savoir si tout ce qu'ils faisaient aboutirai à quelque chose tandis que Lila travaillait deux fois plus que d'habitude pour mettre le maximum de côté avant de quitter son travail. Les frères avaient envie de prendre leur temps pour ressortir quelque chose et Tarik avait besoin de profiter de sa nouvelle vie. Pourtant, depuis une bonne heure, Lila était venue toquer à la porte de l'appartement de Nabil et il avait su lire dans ses yeux qu'elle allait mal.

– Tu veux rester dormir ici, ce soir ? il propose en chuchotant et, sans mot, elle hoche la tête.

– J'ai tout raconté à Clémence.

– Et ça s'est mal passé ?

– Pas vraiment, elle marmonne. C'est douloureux de remuer tout ça.

– Tu l'as fait avec moi, non ?

– Je ne t'ai pas tout dit d'une traite, j'ai pu me remettre de chaque information que je te donnais.

C'est à son tour de hocher la tête en posant sa main sur la nuque de Lila. Il la fait glisser doucement et elle ressert ses bras autour de lui qui s'allonge.

– Pourquoi t'es partie si ça s'est bien passé ?

– Lucas est arrivé, dit-elle simplement.

– Le bâtard ! Il chine ta pote et il m'a rien dit ?

– J'en sais rien, elle hausse les épaules, elle ne m'en parle pas. J'étais en train de pleurer et je ne supporte déjà pas ça alors quand Lucas a sonné, je suis juste partie sans réfléchir.

Comme connectée à sa copine, son téléphone vibre sur la table basse.

– C'est Clémence, indique Nabil.

– Je veux pas... elle hoche la tête fortement et tourne le dos au brun.

– Viens là, il soupire en attrapant ses hanches pour se coller à son dos.

– Je suis fatiguée d'avoir toujours mal comme ça, Nabil... ça m'épuise, elle murmure.

– Entre tout ça, le boulot et le fait que tu sois aussi têtue à vouloir travailler tout ton programme avant de reprendre, tu vas me faire un burn-out, Lila. Il faut que tu t'arrêtes.

– J'ai besoin de quitter cet endroit pourri.

– Tu t'es fait emmerdé au taf ? Nabil se redresse, les sourcils froncés.

– Laisse tomber, souffle Lila, c'est une habitude.

– Tu vois pas où est le problème ? C'est une habitude, il répète. Je sais que j'ai pu être un gros connard avec certaines filles mais ce genre de phrases, c'est pas normal.

IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant