IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)

𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓-𝐂𝐈𝐍𝐐

Trente-trois ans. C'était l'âge que prenait Nabil aujourd'hui. C'était aussi aujourd'hui que tout le monde s'envolait pour la Grèce. Tous sauf Lila. Toute la famille était convoquée, la petite blonde dont Lucas était en train de tomber amoureux était aussi de la partie. Encore aujourd'hui, il était difficile pour certains des garçons de se remettre de la tornade qu'avait été Lila dans leur vie. La rencontre de deux âmes au cœur pur détruites par la vie ne pouvait que causer des dégâts, mais c'est en connaissance de cause qu'ils avaient tentés. Il était temps pour toute l'équipe de prendre des vacances bien méritées, Tarik et Nabil ne faisaient que de vivre au studio et personne n'était assez libre pour réussir à se faire quelque chose. La décision de partir pendant une semaine n'avait donc pas été très compliquée à prendre.

– T'es en train de me dire que la seule semaine de vacances que t'as depuis des siècles, tu vas la passer avec moi ? Et qui te dit que j'ai un billet, déjà ?

– Pour la première question, tu es ma meilleure amie, tu reparles avec moi depuis trois jours à peine et j'adore t'entendre me crier dessus, Clémence la pointe du doigt en souriant. Pour la deuxième question, je ne sais pas si t'es au courant mais il s'avère que ton ex-copain t'aime toujours et il m'a donné ça, elle attrape l'enveloppe au logo AirFrance sur le meuble, au cas où il te viendrai à l'esprit de venir avec nous. C'est toi qui choisit, elle hausse les épaules.

– J'ai le choix mais tu me mets la pression.

– Non, je te dis juste que partir avec toi me plairai vraiment. Par contre, c'est pas pour que tu remettes avec lui, je suis toujours totalement contre ce...

– Clémence, c'est bon, la brune souffle, pas besoin de refaire l'histoire. J'ai trop de travail avec les cours et les partiels arrivent bientôt. Laisse tomber.

– Le but des cours à distance n'est pas, justement, de pouvoir travailler de partout ?

– Qu'est-ce que tu chercher à faire, au juste ?

– Honnêtement, ton bronzage naturel n'est plus si bronzé, elle lâche.

– Allez, sors de là, elle sourit en pointant la porte.

– Ça va, je rigole, ricane-t-elle.

– Sors de là que je puisse faire une valise dans un temps record.

Clémence lâche un petit cri en sortant de la chambre et envoie un message à Lucas : Lila sera là en Grèce. Pendant ce temps, Lila cumulait quelques affaires dans son sac en essayant de comprendre ce qu'il l'avait poussé à dire oui aussi facilement. Qui sait, voir du pays lui fera peut-être du bien au moral ? Aucun des deux n'avait repris contact depuis que Lila était passée à l'appartement, elle avait besoin de temps et, à contre-cœur, il tentait de lui donner tout l'espace dont elle avait besoin. Cette histoire d'amour avait été désastreuse, Tarik le savait. Mais ce qu'il savait surtout, c'est que cette femme était le plus grand amour de son petit frère. C'était désastreux mais loin d'être voué à l'échec ; tout couple avait besoin d'un temps d'adaptation pour se comprendre. Il était au courant de ce qu'avait vécu Lila, Nabil n'avait pas pu le cacher pour expliquer ce qui s'était passé et la gaffe de Lucas qui avait annoncé qu'elle ne parlait plus.

– Lila vient avec nous en Grèce, elle est en train de faire sa valise, balance Lucas, les sourcils froncés par le choc.

– Hein ?

– Clémence vient de me le dire, il montre son écran de téléphone.

– Nabil, crie Yanis à travers le salon, viens voir. Faut lui dire maintenant, chuchote-t-il, qu'il s'en remette avant d'arriver à l'aéroport. Il risquerait de nous faire un AVC dans la salle d'embarcation.