IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)

𝐓𝐑𝐄𝐍𝐓𝐄-𝐒𝐄𝐏𝐓

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Nabil.
février.

Aya ♡ :
Je suis passée chez Clémence, tu sais quand tu rentres ?

Il est plus de neuf heures du matin et ce message date d'hier soir, note importante est que je ne suis pas rentré à la maison depuis deux bons jours. Je suis passé voir Tarik au studio pour finaliser les derniers détails de l'album, il a décidé de rentrer assez tôt pour retrouver sa petite famille et j'ai préféré rester quelques heures de plus. Problème est qu'au vu de la position dans laquelle je me réveille, je me suis endormi sans le vouloir et je prie pour que ça ne déclenche pas une dispute. Lila se fiche complètement du temps que je passe dans nos locaux, elle veut seulement être au courant de ce que je fais, savoir si elle passe la journée ou la nuit seule, ce que je n'ai pas fait. Rapidement, je range ce qui traîne et récupère mes clés de voiture pour rejoindre l'appartement. J'ai besoin d'une douche, de manger et encore plus de retrouver ma petite brune, si tenté qu'elle soit rentrée de chez sa meilleure amie puisque je n'ai jamais répondu. J'envoie un message à Tarik, lui annonce que les derniers arrangements sont terminés et, comme je le craignais, la voiture de Lila n'est pas à sa place habituelle dans le parking. J'essaie de l'appeler en récupérant mes affaires à l'arrière mais tombe directement sur sa messagerie alors j'appelle directement Clémence.

– Nabil ? je l'entends froncer les sourcils de loin.

– Désolé de te déranger, tu peux me passer ma meuf ? Elle répond pas à son téléphone.

– J'aurai bien aimé faire ça pour toi mais elle est pas à l'appart, elle ricane. Lila n'a pas dormi ici, elle était hyper énervée contre toi.

– Il est dix heures du mat', Clémence.

– Bien-vu, Sherlock.

– Clémence, il est dix heures du matin et sa voiture n'est pas au parking.

– D'accord... ? J'en sais rien, Nabil, elle est sûrement partie faire des courses.

– T'as déjà vu Lila faire quelque chose avant midi quand elle est en vacances, toi ? Je tombe directement sur sa messagerie quand j'appelle, dis-moi qu'elle t'a envoyé un message pour te dire qu'elle était rentrée hier soir, je supplie.

– J'ai... Elle n'avait plus de batterie hier quand elle m'a quitté et je me suis endormie dix minutes après qu'elle soit partie, j'ai pas cherché ce matin, elle marmonne. Nabil, tu me fais peur, là.

– Donc son téléphone est éteint depuis hier soir et ça choque que moi ?

– Monte à l'appartement, elle me conseille, et tu me tiens au courant dans la seconde. Tu sais comment elle est avec son téléphone portable... Je récupère les clés de voiture de Lucas et j'arrive.

Je raccroche à la seconde où j'arrive sur le palier de notre appartement et, même si j'ai passé de mois à combattre sa manie de laisser les portes ouvertes, je ne peux pas m'empêcher de me prendre un énorme coup de pression à chaque fois que je rentre après une dispute ou quand elle ne donne de nouvelles à personne et qu'elle est seule, comme aujourd'hui. En insérant ma clé dans la serrure, je me force à croire ce que j'ai dit à Clémence ; Lila est une grosse dormeuse quand son sommeil est apaisé et avec les dernières semaines qu'elle a passé, elle doit sûrement encore dormir puisqu'elle était épuisée. La première chose que je vois en rentrant est sa paire de Nike, des Air Force 1 – paire qu'elle met absolument tout le temps – ainsi que ses hauts talons noirs. Tout est anormalement normal lorsque j'observe l'appartement : la télévision éteinte, la cuisine plongée dans le noir mais le volet de notre salon grand ouvert comme la porte vitrée. Elle est réveillée. Pourtant, pas d'odeur de café, aucune des plaquettes de ses médicaments sur la table basse, pas même un verre d'eau qui traîne. C'est quand la porte de notre chambre ouverte me fait découvrir des volets et des rideaux complètement fermés que la panique me gagne de nouveau : Lila ne dort jamais dans le noir complet, elle en est phobique, mais la porte est toujours fermée, plus encore si je ne rentre pas. Elle connaît cet appartement par cœur et je suis persuadé qu'elle a été capable de trouver des cachettes là où je n'en aurai pas l'idée. Je n'ai pas le temps ne serait-ce que de vérifier que le lit est bien vide qu'un microscopique gémissement se fait entendre au travers du silence de l'appartement.