𝐃𝐈𝐗

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Nabil.

J'ai rabattu la capuche de mon sweat-shirt sur la tête de Lila dès notre sortie des toilettes de la boîte de nuit avant de poser ma main sur l'arrière de sa tête, sa main gauche agrippée à mon tee-shirt. À moitié endormie dans la voiture, je m'étais résolu à ne pas poser de question sur sa révélation. J'ai choppé son téléphone pour envoyer un rapide message à sa pote, lui disant qu'elle était avec moi après qu'on se soit croisés et j'ai passé le chemin à faire attention qu'elle ne s'endorme pas plutôt qu'à regarder la route.

– Lila... je chuchote doucement, mes doigts sur sa joue. On est arrivés.

Elle couine, renifle pour ravaler ses larmes et tire sur les cordelettes de la capuche. Je retire les clés du contact, fais le tour de la voiture, ouvre la portière côté passager puis m'abaisse à sa hauteur.

– Allez, Bébé...

Elle lie ses doigts aux miens sort enfin de la voiture. Dans l'ascenseur, elle fonce dans mes bras et renifle encore quand je lui attrape le menton.

– Je suis désolée, elle bafouille. T'aurais pu me laisser avec Clémence, je serais rentrée à un moment.

– Les gens peuvent aussi être là pour toi. Il aurait pu t'arriver n'importe quoi, putain.

– Où est-ce que je vais dormir ?

– Avec moi.

Elle se tait jusqu'à notre entrée dans l'appartement. Dès que j'ai fermé la porte, Lila se retourne vers moi, les yeux écarquillés. En un seul regard, je comprends qu'elle est sérieuse, quelque chose ne va pas.

– J'ai chaud.

– Tu veux prendre une douche ?

– Je crois que je vais vomir, elle dit soudainement.

– Première porte à gauche dans le couloir.

Lila s'y précipite et j'attrape une bouteille d'eau sur la table avant de la suivre. Devant la porte entrouverte, j'entends un sanglot ; elle est appuyée au-dessus des toilettes, accroupie, ses mains de part et d'autre de son visage. Je pose la bouteille devant la porte et soulève doucement ses longs cheveux.

– Je suis désolée, elle répète après avoir tiré la chasse d'eau.

– On s'en branle, Lila. Tu veux prendre une douche ?

– Attends...

– Tiens. Bois.

– J'ai rien pour prendre ma douche, dit-elle après un frisson.

– Viens voir, je lui demande et elle glisse sur le sol.

J'attrape l'élastique à mon poignet et attache ses cheveux comme je peux alors qu'elle vide la bouteille en fermant les yeux. Mes mains se referment automatiquement contre son corps, son nez dans mon cou. La peau gelée, elle passe ses mains sous mon tee-shirt pour tenter de trouver de la chaleur, ses ongles faisant de léger aller-retours sur mes reins.

– Je te prête des vêtements et tu vas dormir ? elle hoche la tête. Va dans la salle de bains, j'arrive.

Je l'aide à se remettre sur ses deux pieds et me dirige vers la chambre. Dans ma commode, j'attrape un tee-shirt et un jogging, elle gardera mon pull si elle a froid. La nuit va être longue.

– T'as mon téléphone ? elle demande quand j'arrive.

– Plus de batterie, j'explique en le sortant de ma poche. Tiens, je lui pose les affaires sur le lavabo, tout est dans la douche. Si tu as besoin, je suis à côté.

IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant