IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)

𝐂𝐈𝐍𝐐

| suite à une erreur de ma part, le chapitre 5 a été posté avant le chapitre 4 alors faites attention à bien avoir lu celui d'avant !|

Nabil.

– Tu ne penses pas qu'on devrait faire une pause ? Pas partir trois ans comme pour Deux Frères mais partir en vacances, j'en sais trop rien.

– Je sais pas si c'est une bonne idée, Nabil. On a accumulé pas mal de retard...

– Je sais que celui-là c'est de ma faute mais on a du retard à chaque projet, et je n'écrirais rien de bon. Tu vas bientôt te marier et penser à faire des enfants, c'est maintenant ou jamais.

– Il se passe quoi ? Tarik écrase son mégot, fonçant les sourcils.

– Tu vas avoir ta vie de famille, je ne me vois pas être tout le temps avec toi quand tu seras papa.

– Le retard c'est une chose, c'est notre studio et nos équipes. Mais arrête de claquer des phrases pleines de sous-entendus. Je te le redemande, qu'est-ce qu'il se passe dans ta tête ? T'as vu Lila hier ou t'étais solo à cogiter comme un idiot ?

Lila. On a parlé presque toute la nuit comme des adolescents qui ont leur premier flirt au lycée et qui apprennent à se découvrir. Je dois avouer que j'ai aimé ça, ça ne m'était jamais arrivé. Elle qui m'a dit qu'elle n'aimait pas communiquer par SMS, elle l'a fait avec moi jusqu'à presque quatre heures du matin. Elle m'a glissé l'idée de freiner ce que je faisais si j'étais moins bon, sortir la tête de l'eau. Lila s'est même foutu de ma gueule en disant que j'avais peur de mon frère. Qu'est-ce qu'elle me veut, elle ?

– C'est elle qui m'a conseillé de te parler.

– Ça y est, elle sait que t'es N.O.S. ?

– Non, je fronce les sourcils, et elle ne le saura pas. Pas tout de suite, en tout cas. Mais je suis moins bon dans mes écrits, je suis loin d'être fier de ce que je produis. Tu peux continuer à bosser mais je préfère me calmer pour essayer de retrouver l'inspiration. Je ne peux pas continuer à faire de la merde, Tarik, et c'est le résumé de ma vie en ce moment.

– Je sais qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je te connais, ce n'est pas juste la musique. Dis-moi, grogne-t-il en commençant à perdre patience.

– Je suis tellement heureux pour toi et tout ce que t'as accompli, t'es la personne qui mérite le plus de bonheur sur cette planète et j'attends de recevoir tout ce que le monde a à nous offrir. Je suis énervé contre l'univers, je dois tout recommencer à zéro alors que j'aurais pu vivre ça aussi. Je crois qu'on me retire toujours quelque chose quand ça va trop bien, Baba quand on était petit et toi quand j'étais plus jeune.

– Je ne suis pas d'accord, je serais toujours là. C'est la seule chose sur laquelle t'as interdiction de douter, il claque son téléphone sur la table. T'y arriveras parce que je suis là et que je te relèverai, comme on l'a toujours fait. On n'attendra pas que le monde nous offre ce qu'il à offrir, on va le prendre de nous-même. Tu la trouveras ta putain de bonne étoile parce que t'es la mienne, mon frère. Tu veux une pause ? On prend une pause. Ensemble.

Ensemble. Toujours. Tarik a été la seule et unique personne indispensable à ma vie. Absolument personne, pas même un membre de ma famille, ne pouvait égaler la place qu'a mon frère. Il avait été et sera toujours irremplaçable. Il est mon frère, mon deuxième père, mon meilleur ami, mon âme sœur. Je n'ai pas besoin d'ami quand j'ai un frère comme lui à mes côtés. C'est lui, ma putain de bonne étoile. Il a su veiller sur moi, il est la personne la plus forte de ce monde de merde.

– Tu veux aller où ? reprend-il.

– Aucune idée.

– Réfléchis-y et dis-moi quand tu veux partir, je te suis où tu veux. Le monde nous appartient.