IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)

𝐍𝐄𝐔𝐅

Nabil.

J'ai passé la semaine entière au studio avec Tarik pour écrire parce qu'on n'arrivait à rien chacun de notre côté. Je n'ai pas revu Lila depuis la fois où j'ai dormi chez elle, je suis parti assez vite parce que Sabri avait besoin de moi et j'ai fini par passer la journée avec Karim. Bien évidemment, Lucas avait su pour ma soirée avec Lila et depuis plus d'une semaine, on me casse la tête avec ça. J'ai pris pas mal de recul pour voir un peu tout ce qu'il se passait en ce moment, notre rapprochement et cette espèce de complicité qui s'est créée toute seule, et j'aime ce qui est en train de se passer.

– Et si cette phrase-là, Tarik me pointe des mots du bout de son stylo noir, on la met ici et on change le reste de cette phrase-là ?

– Je suis d'accord, je hoche la tête, mets ça au passé.

C'est à son tour de hocher la tête avant de rayer pleins de trucs sur le carnet. Mon téléphone vibre sur la table basse et il relève les yeux à peine une seconde.

Lucas :
Votre père rentre quand pour venir chercher Yanis ?

Nabil :
Jeudi prochain, pourquoi ?

Lucas :
Il vient de faire une connerie, j'ai cru qu'il rentrait samedi.

– Putain, je soupire, Yanis a fait une dinguerie encore, je lui montre l'écran.

– Mais alors lui, il a oublié d'être intelligent, il grogne, s'il a pété un truc, c'est son crâne que je pète.

Il appelle notre petit frère en mettant en haut-parleur. Notre père est en Corse avec Sarah mais il revient tous les mois pour qu'on puisse les voir, Yanis est juste venu plus tôt.

– Allô ?

– Dis-moi ce que t'as fait espèce d'abruti, gueule Tarik.

– Putain, mais t'es une balance ! crie notre frère.

– La-ferme et remercie-moi, plutôt, on entend Lucas derrière.

– On ne va pas te le répéter, Andrieu, je gronde, elles coûtent combien tes conneries du jour ?

– Pourquoi on aurait besoin d'argent ?

– Parce qu'à chaque fois, tu finis par casser un truc à l'appart, continue Tarik. Donc sauf que si c'est quelque chose remplaçable, je vais te tuer.

– Mais qu'il est con celui-là, souffle Lucas. Donne-moi ça, débile. Ouais ? il prend le téléphone.

– Vas-y, balance, dis-je.

– On jouait à la console et il a perdu. On a une manette en moins et la vitre du meuble-télé est pétée.

– Je vais le défoncer, je souffle, repasse-le-nous.

– Attends, vous êtes là ce soir chez Karim ?

– Oui, il nous ramène sa meuf ou toujours pas ?

– Non, il n'assume pas encore, Lucas ricane, il ne veut toujours pas nous dire qu'il est avec.

– Il n'est pas le seul à ne pas assumer de kiffer quelqu'un, balance Tarik en me regardant du coin de l'œil et je lève les yeux au ciel.

– On te parle, Nabil, pouffe notre cousin.

– Toi, tu fermes ta gueule, je grogne. Yanis, tu ne touches plus à rien avant demain, j'ajoute, si ta connerie n'est pas réparable, on te balance, c'est clair ?

– Mais vous allez réussir, hein ?

– Faut toujours passer derrière toi, claque Tarik, t'as vingt ans, merde, t'es plus un gosse ! Tu vas racheter la manette, c'est toi qui paies. T'es là ce soir ?