𝐇𝐔𝐈𝐓

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Nabil.

La nuit avait été agitée. Après mon cauchemar, Lila était restée et m'avait tenu la main toute la nuit, la serrant de temps en temps. C'est seulement vers quatre heures qu'elle s'est profondément endormie, bougeant pour coller son corps au mien. Elle s'était mise sur le ventre, cheveux attachés, passant la main dans son autre main. Elle a lié nos doigts et les a posés sur mon torse, ce n'est que là que j'ai pu me rendormir correctement à mon tour. À mon réveil il y a une vingtaine de minutes, il m'a fallu quelques secondes avant de me rappeler où j'étais. Le genou de la brune sur ma cuisse et ma main libre sous sa nuque. Depuis que mes yeux se sont ouverts, je réfléchis. Lila a raison et il faut que ça rentre dans ma tête ; la vie n'est qu'une question de cycle. La douleur que j'avais à la poitrine s'était un peu estompée et j'avais envie d'aller mieux. J'appréciais Lila plus que ce que je devrais, elle était vraiment géniale. Depuis dix minutes, mes yeux passent du plafond à son visage, adoucit sans son éternel froncement de sourcils. Je pourrais m'éloigner mais j'étais assez égoïste pour rester là, dans cette position, et profiter de me sentir bien. En conclusion, j'ai compris quelque chose dès l'instant où son corps s'est posé à côté du mien ; sa présence m'apaise, comme jamais avec quelqu'un d'autre.

– Tu vas encore me regarder longtemps ? elle marmonne, sourire aux lèvres, et je sursaute.

La seconde suivante, ses yeux s'ouvrent grands et elle explose de rire en me voyant détourner la tête aussi vite que je peux. Elle se remet sur le dos en lâchant ma main et soupire légèrement.

– T'as bien dormi ? sourit-t-elle.

– Toi ?

– Ouais. Pourtant, je déteste dormir avec quelqu'un. En fait... je ne fais pas dans l'affectif mais... hésite-t-elle, non, laisse tomber.

– Lila, hier tu m'as balancé un truc ne que t'aurais jamais dû dire. Si j'étais toi, je parlerais.

– T'oserais pas ? elle écarquille les yeux.

– Bien sûr que si. Qu'est-ce que t'as ?

Lila est extrêmement chatouilleuse : si je peux utiliser ça pour faire du chantage, je vais le faire avec plaisir.

– T'es chiant... Tu peux me prendre dans tes bras ? elle baisse la tête.

– Quoi ? je demande précipitamment.

– Laisse tomber, c'était complètement con, elle ricane.

Elle se redresse et lorsqu'elle se pose sur ses genoux, j'attrape son poignet et elle stoppe tous ses mouvements. Couché sur le côté, j'ouvre les bras et elle fronce les sourcils.

– T'as peur ?

– Je n'ai jamais peur, Andrieu. C'est toi qui devrais, tu dors déjà chez moi, elle lève un sourcil.

– C'est parce que j'aime quand tu dors, tu fermes ta gueule, j'envoie un clin d'œil et elle ouvre la bouche en souriant, choquée.

Elle se jette sur moi pour me taper l'épaule en éclatant de rire et je récupère ses poignets pour la faire tomber sur mon corps. Je ne l'ai que peu entendu rire depuis notre rencontre. Pourtant, j'adore ça, elle illumine tout ce qui se trouve autour. Lila pose sa tête dans creux de mon cou, je place mes mains à plat sur son dos et elle s'enfonce un peu plus en soupirant, passant ses mains au niveau de mes épaules. Je jure qu'à ce moment, on partageait la même énergie.

– T'as peur de quoi ? je marmonne en fermant les yeux.

– Perdre encore quelqu'un. En faisant ce genre de chose, je te laisse entrer dans ma vie, m'explique-t-elle.

IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant