IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)

𝐃𝐎𝐔𝐙𝐄

Lila.

– Tu n'as pas su réagir ? je hoche la tête. Et tu as préféré rester dans ton coin plutôt que m'en parler ?

– Tu sais à quel point c'est compliqué pour moi de parler, j'ai...

– T'as eu un bon réflexe, même si ça m'embête que ça ne soit pas vers moi que tu te sois tournée. Tu n'étais pas seule et, Dieu merci, il ne t'es rien arrivé, elle soupire en fermant les yeux.

– Je suis désolée... je me noyais. Je sais pas pourquoi j'ai pensé à lui, je...

Hier, j'étais rentrée à l'appartement en fin de journée après que Nabil m'ait ramené. J'étais tellement fatiguée et je n'avais pas récupérer alors j'ai filé dans ma chambre et j'ai dormi quatorze heures d'affilées. Clémence avait passé quelques jours avec son frère et elle venait de rentrer. Je n'avais pas de nouvelles de Nabil et je n'en donnais pas non plus, hors de question de me confronter au problème.

– Parce que sous ton énorme carapace, tu l'aimes bien et ça te tuerait de l'avouer, elle balance.

– C'est pas ça, je grogne, c'est simplement que... Laisse tomber.

– Ouvre les yeux et repasse-toi le fait qu'il ait dormi ici. Rien que ça. Tu te sens comment ?

– Ça va, je hoche la tête.

– Et honnêtement ? elle croise les bras sur sa poitrine.

– Je suis peut-être dans le déni mais j'ai vraiment l'impression d'aller bien.

– Est-ce que tu l'as appelé lui parce que t'as eu peur de venir vers moi ?

– Quoi ? Non, bien-sûr que non ! dis-je précipitamment.

– Avec les années qui viennent de passer, Lila, je sais que je ne sais pas tout mais je sais surtout quand ma meilleure amie me ment, elle s'assied.

– J'aurais pas supporter voir la déception dans tes yeux, Clémence, tu es la seule personne qui m'estime vraiment.

– Une rechute, elle lève l'index en l'air, une seule, en trois ans ! Oui, ça aurai été mieux sans, mais c'est normal. Tu as le droit de ne pas aller bien, je croyais que t'avais dépassé ça ? Est-ce que je t'ai jugé une seule fois depuis qu'on se connaît ? Lila, tu as dormi dans mon lit, je t'ai douché un nombre incalculable de fois, je t'ai fait manger à la cuillère même lorsque je devais te forcer, je vais le répéter pour toi parce que tu n'es pas capable de le faire : je t'aime. Tu es ma sœur et je me fiche de ne pas tout savoir, rien ne remettra en cause tout ça, c'est clair ?

Après toutes ses années, je n'étais toujours pas habituée à son franc-parler : elle n'était pas du genre à étaler ses sentiments et son amour pour les autres mais elle savait le faire lorsqu'elle estimait que c'était nécessaire. Je ne savais pas faire ce genre de choses, je ne savais pas parler, même un câlin était de trop. Elle m'avait beaucoup appris, j'avais appris à prendre sur moi pour accepter ses compliments et ses je t'aime de temps à autre, mais j'avais encore un gros travail à faire pour pouvoir le dire de moi-même. Clémence avait été mon encrage, elle m'avait sauvé la vie, m'avait montré ce qu'était un véritable soutient physique et émotionnel et avait su remplacer ce que je n'avais plus. En quelques mois, elle était devenue ma meilleure amie, ma sœur, presque une mère. Aujourd'hui, cette femme était la seule personne pour qui je donnerais ma vie s'il le fallait. Elle a donné tant de temps et d'énergie pour la mienne.

– J'avais peur de te décevoir mais je n'avais pas peur, je t'assure.

– C'est rien. Raconte-moi avec Nabil, elle lâche d'un coup, tu traînes avec des rappeurs, maintenant ?