En ce mois de la sensibilisation à la santé mentale, prenez soin de vous et écoutez-vous. Et si c'est trop dur (parce que c'est pas grave si ça l'est) sachez qu'il y aura toujours une oreille qui sera là pour écouter à votre place.Prévention Suicide (dispo 24h/24 - 7j/7) : 3114
SOS Amitié : 09 72 39 40 50love you all, take care ♡
– À ton avis, Nabil ? Tu pensais que je me droguais juste parce que j'étais accro ?
– T'as déjà...
– Ouais. À sa mort et à notre rupture, peu de temps après mon overdose, dit-elle sans émotion. L'overdose, c'est souvent une tentative de suicide.
– Ça, je savais, il fronce les sourcils, mais comment ça, après ?
– Je n'ai pas arrêté de parler uniquement pour ça, elle se met en tailleur et Nabil s'appuie sur la tête de lit, j'ai essayé de voir de moi-même si on pouvait vraiment attraper quelque chose si on nageait dans la Seine.
– Arrête de prendre ça à la légère.
– C'est pas beau à expliquer...
– J'en ai rien à faire. C'est toi, je peux tout entendre.
Après un moment de silence, elle soupire avant de prendre la parole.
– J'étais sur un pont, c'était en pleine nuit et je m'étais barrée de l'appart sans que Clémence le voit. Je me rappelle des lampadaires qui se reflétaient sur l'eau, j'avais l'impression qu'ils dansaient, sûrement à cause de ma prise de médicaments... Mon corps ne voulait plus dormir. Depuis que j'étais rentrée de l'hôpital, j'étais incapable de fermer les yeux plus de dix minutes, ma tête ne voulait pas se taire, c'était horrible, elle fronce les sourcils, le regard dans le vide. C'est là que j'ai commencé à perdre le fil du temps, je n'avais plus d'émotion, je ne ressentais plus rien. Je crois que j'ai toujours eu peur de redevenir celle d'avant mais me sentir comme ça prouvait au moins que j'étais en vie. Ma tête se n'arrêtait pas, j'ai rapidement compris quand ils disaient qu'on avait pas besoin de mourir pour perdre la vie. J'ai sorti mon téléphone, j'étais désespérée mais ça y est, je n'avais plus rien. Je ne sais plus ce qu'il s'est passé mais je me suis mise debout en sachant que si le vent se levait, je tomberais tête la première et je ne me rattraperai pas si ça arrivait. J'étais épuisée, mon cerveau balançait entre deux mondes et mon corps pesait lourd dans la balance et... j'ai compris que j'avais envie de crever. C'est cru, mais je te le raconte avec les souvenirs ce qui me restent.
– Continue, il garde les yeux fermés.
– En une seconde, j'ai entendu Clémence hurler mon prénom et je suis remontée à la surface en un éclair. En me retournant, elle n'était pas là, c'est mon téléphone qui sonnait, comme si ma tête m'avait fait entendre sa voix pour me donner l'alerte. J'avais besoin de me prouver que j'étais encore là, que j'avais le droit d'être là, que je pouvais encore me battre, elle lève enfin les yeux vers lui. La suite s'est faite toute seul.
– Tu sais quoi ? J'ai compris pendant la rupture pourquoi j'étais comme ça, toujours triste. Le truc qui ne te quitte jamais, qui te met un poids énorme sur le cœur, qui détruit. Je connais ce genre d'idées qui te brouillent, qui te bouffent, cette douleur qui donne envie de vomir, cette manière de toujours foutre la merde pour avoir des réponses ou pour donner à la personne les clés pour partir. Pourquoi tu penses que je te comprends autant, Lila ? il lui essuie une larme sur la joue. C'est fini tout ça, t'auras plus à vivre ce genre de trucs.
– En y réfléchissant, je pense que c'est ma manière à moi de me rassurer sur le fait que je ne suis pas la seule à avoir souffert. Je sais pas doser mes sentiments, faire semblant, j'aime ou je déteste de la même façon et sur la même échelle mais les émotions négatives restent les plus compliquées. C'est pour ça que je ne m'approche pas des autres, je te l'ai déjà dit mais un cœur brisé blesse toujours plus quand il n'est pas soigné. Mais ça, t'aimer toi-même parce que t'as trouvé quelqu'un qui t'aime, c'est pas le genre de relation que je veux. C'est ce que j'ai avec toi que je veux, je t'aime toi pour ce que tu es, pour ton passé, ta façon d'être tous les jours, elle lui caresse la joue. On sait d'où on vient sans savoir où l'on va, ça a résonné dans ma tête et je me suis dit que j'avais besoin de savoir où je pouvais aller.
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IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)
Fanfiction" Perdre son premier amour, c'est comme si le monde s'écroulait. C'est avoir l'impression que le cœur est condamné à une souffrance éternelle, que la blessure ne guérira jamais. C'est enchaîner les longues nuits sans sommeil, les longs jours sans so...