𝐒𝐈𝐗

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Nabil.

Lila était la fille la plus intrigante qui m'ait été donné de rencontrer dans ma vie, je ne pouvais plus faire semblant. D'une manière totalement différente que toutes celles que j'ai pu côtoyer, et de loin parce que c'était au-delà de la beauté de son visage ou de son physique. Elle m'a laissé seul dans le salon pour prendre une douche rapide et m'a dit de faire comme chez moi, je suis donc affalé dans le canapé à zapper sur la télévision. Je ne comptais pas lui dire tout de suite pour la musique mais c'était sans compter sur sa copine. Après tout, il fallait que ça arrive, j'aurais juste préféré choisir le moment. J'ai envie de la connaître, cela me paraît être un bon compromis. Lorsque j'appuie sur un énième chiffre sur la télécommande, le verrou de la salle de bains s'enclenche et je vois son corps dépasser du petit couloir. Lila revient avec ses cheveux bouclés tous mouillés et porte des lunettes de vue, un short, des chaussettes et un sweat à capuche.

– J'ai pas été trop longue ? demande-t-elle en s'asseyant à côté de moi.

– T'inquiètes, je souris. Tu portes des lunettes ?

– Je porte des lentilles, sauf chez moi.

– Ça te va bien.

Son sourire gêné s'étire un peu plus et je me surprends à analyser son visage démaquillé. Elle est plus jolie que les autres fois.

– Bon, reprend-elle en attrapant la télécommande, on mange ?

Elle appuie sur un bouton pour allumer l'écran télévisé et je hoche la tête. Elle se lève pour récupérer les pizzas dans le four et revenir avec les cartons.

– T'as fait quoi aujourd'hui ? me demande-t-elle.

– J'ai passé la journée chez mon frère et on a vu on des potes. Toi ?

– J'ai rangé tout l'appartement, aidé Clémence.

– C'est ta collègue ?

– C'est ça, et ma meilleure amie. C'est ma seule véritable amie, en fait.

– Elle a eu un souci pour venir chez toi ?

– L'appel qui m'a paniqué hier, c'est parce que son copain est le genre d'ordure d'une catégorie particulière et elle a dû y retourner hier pour récupérer le restant de ses affaires. On habite ensemble de nouveau depuis quelques mois, elle reste ici le temps de trouver autre chose, c'est bien assez grand pour deux. Je ne l'aurais jamais laissé rester là-bas. J'ai eu vraiment peur pour elle, lâche-t-elle. Ça me rassure qu'elle soit ici, je ne suis vraiment pas habituée à m'inquiéter pour les gens.

– T'as pas l'air d'avoir une famille qui fout autant le bordel que la mienne, je rigole. Je me lève tous les jours en me demandant quelle connerie sera faite.

– C'est pas trop un terrain sur lequel je veux m'étaler, marmonne-t-elle.

– La famille ? je fronce les sourcils.

– J'ai pas envie d'en parler du tout, même.

Clair, net, précis. Automatiquement, elle se referme et je le vois rien qu'avec son corps ; elle se tend et replie ses jambes au niveau de son buste. Très bien, je le saurais pour plus tard : ne pas en parler, sous aucun prétexte.

– T'avais une curiosité à assouvir, non ?

– Je ne sais pas trop quoi te demander, en fait.

– Le premier truc qui te viens en tête, vas-y, l'incitais-je.

– Mange, balance-t-elle, t'as pris une part sur la tienne.

– J'ai pas très faim, répondais-je.

IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant