IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)

𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓-𝐃𝐄𝐔𝐗

Nabil.
février.

– Grosse menteuse, t'es toujours dans tes bouquins comme si tu repassais le bac !

– On n'est pas tous rappeur, Andrieu.

– Tu sais bien que je rigole, je souris.

Vendredi soir, en FaceTime avec Lila. J'avais passé deux jours au studio et je n'aurai jamais cru que ça me fasse autant de bien. On était déjà en février et ça faisait officiellement deux mois que j'étais avec la femme que j'aimais sûrement le plus au monde. De nature dépendant aux gens que j'aime, j'avais eu du mal à voir Lila reprendre les cours et se mettre à bosser comme une dingue. Pourtant, quand je n'étais pas au studio, je pouvais passer des heures entières à la regarder disserter en appel visio, sans même parler, comme en ce moment. Mais en deux mois, j'avais pu constater à quel point on était différents. Je la regarde poser son stylo et soupirer en refermant son classeur et l'écran de son ordinateur.

– Tu me manques, souffle-t-elle.

– T'es malade ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

– Je fais des efforts de communication, sois content. Je suis désolée d'être aussi peu accessible en ce moment, commence-t-elle, j'ai bientôt mes premiers examens et tu restes là quand je suis insupportable.

– T'es pas insupportable, Lila, t'es stressée. En plus, ça me permets de passer du temps en studio comme je ne peux pas te voir toi.

– T'auras des trucs à me faire écouter ?

– J'ai mieux que ça ! Tu fais une pause et tu viens nous voir en showcase ce soir ?

– T'es sérieux ? elle sourit grandement et je hoche la tête.

– Lucas veut demander à Clémence mais il n'a pas encore eu les couilles.

– Elle fait comme si rien ne l'atteignait alors qu'elle passe sa vie scotchée au téléphone pour lui parler, attends... Clémence, hurle-t-elle, viens voir deux secondes !

– T'as vraiment une grande gueule ! j'éclate de rire et elle grimace avant de couper son micro.

Je l'observe parler à sa pote pendant bien une minute. D'un commun accord, on avait décidé de ne dire à personne pour nous, Lila ne voulait pas trop s'afficher et j'avais du mal à contenir l'information alors c'était compliqué pour moi. Dans un sens, c'était pas vraiment un mensonge mais elle et moi avions besoin de temps pour ce début de relation, tout était très intense pour nous, on voulait vivre ça dans une bulle qui ne regardait que nous deux. Ça allait finir par sortir parce que Lucas était le seul à être au courant, mais on avait le temps.

– C'est bon pour nous, reprend-elle, c'est où ?

– Lucas va venir vous chercher, on entre tous en même temps.

– Je vais jouer les cupidons, j'ai hâte, elle lève les yeux au ciel en souriant.

– T'imagine s'ils finissent ensemble ?

– Dinguerie, ricane-t-elle, on n'aurait pas misé sur nous deux et regarde, elle hausse les épaules.

– On dort ensemble ? proposais-je.

– Chez moi ?

– Sérieux ?

– On est toujours chez toi et je sais que Clémence restera avec Lucas.

– Donc ça va mieux avec Clémence ?

– Ça n'est jamais allé mal, c'est moi qui l'ignorait en pensant qu'elle avait pitié. On en a reparlé, c'est bon.