IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)

𝐃𝐈𝐗-𝐇𝐔𝐈𝐓

– Mais tu te fous ouvertement de ma gueule !

– J'ai rien fait !

– Tu oses me dire que je peux te faire confiance aveugle et je te retrouve au téléphone avec ton ex petite-amie en sortant de la douche, Nabil ! elle hurle.

– Je n'étais pas au téléphone avec Margot, enfin si mais... Putain ! Lila, écoute-moi !

Nabil s'approche de Lila mais elle recule violemment en fronçant les sourcils.

– Dans tes rêves, elle claque méchamment.

– J'avais plus son numéro et j'ai décroché machinalement. C'est elle qui m'a appelé.

– T'as passé des années avec elle, ne me fait pas croire que tu ne connais pas son numéro.

– Mon cerveau oublie les choses de lui-même lorsqu'on me fait du mal, je pense que t'es bien placée pour le comprendre. Elle m'a appelé en croyant pouvoir me récupérer parce que le mec pour qui elle m'a quitté est parti, il continue, j'ai jamais voulu l'appeler et tu sais au fond de toi que je ne l'aurais jamais fait. Ça a duré trente secondes, j'ai raccroché en t'entendant arriver.

– Ça m'a fait du mal de te surprendre en train de dire dire son prénom, elle marmonne.

– Tu me crois ? il demande doucement.

– Tu ne m'as jamais donné l'occasion de douter de toi alors... je te crois.

– Pardon, Bambina, j'ai été maladroit.

– Plus jamais, Nabil, elle menace. Il est hors de question que ce soit toi qui me brise le cœur.

– Mais je ne veux pas te briser le cœur !

– Je n'ai pas dit que tu allais le faire, c'est de la prévention !

– Alors pourquoi tu réagis comme ça ? il crie.

– Parce que j'ai des sentiments pour toi ! elle crie à son tour.

Dimanche. Il faisait beau à Cassis même s'il avait plu hier et, ce matin, Nabil avait entendu son téléphone vibrer deux fois. D'abord, il n'a pas décroché puis, en voyant que le numéro persistait, il a décroché, pensant que c'était important. À l'autre bout de la ligne, il ne lui avait fallu qu'un mot pour comprendre qu'il s'agissait de Margot. En premier lieu, il n'avait rien dit, sous le choc d'entendre sa voix après tous ses mois de silence et la destruction qu'avait enclenché son départ, puis s'est vite repris lorsqu'elle a pensé s'excuser et pouvoir revenir. Il lui avait annoncé ce que Lila aurait dû entendre : il était passé autre chose avec celle qui était, et il en était sûr, celle de sa vie. Devant lui, Lila était paniquée d'avoir annoncé ses sentiments à Nabil, elle venait de le faire sans s'en rendre compte. Il lui fallait de l'air, de l'espace, elle avait l'impression d'étouffer, l'avouer lui avait fait monter les larmes aux yeux.

– Quoi ? il chuchote.

– Oublie, j'ai...

– Non, non, il lâche, arrête de vouloir toujours fuir, Lila.

– Je suis enfermée dans une maison avec toi, elle le regarde, je ne peux pas fuir !

– Alors parle-moi ! Qu'est-ce que ça veut dire ?

– J'ai besoin de prendre l'air, elle attrape son paquet de cigarettes et Nabil lui attrape le bras.

– Et t'es pas en train de fuir, là ?

– Laisse-moi au moins deux minutes, merde ! s'écrit-elle et il lui lâche le bras. Fais-moi confiance, elle chuchote, j'ai besoin d'avoir les idées claires.