𝐎𝐍𝐙𝐄

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Nabil.

– Nabil, t'es sérieux à...

– Mais la-ferme, je grogne, moins fort.

J'étais sur le dos, Lila endormie sur mon torse, enfouie sous la couette. Depuis une bonne minute, Tarik était entré en furie dans l'appartement puis dans ma chambre. Quelle connerie qu'il ait le double des clés.

– Qu'est-ce qui se passe ?

– On fait un foot, ça se voit pas ? la voix rauque de Lila brise le silence.

– Lila ? Tarik demande en fronçant les sourcils.

– Non, le Pape.

Elle souffle et me quitte pour retrouver le matelas, dos à moi, enfonçant sa tête sous l'oreiller et je maudis silencieusement mon frère. Je tourne la tête vers le réveil : 13h43.

– Hier, t'es parti précipitamment et tu répondais plus aux messages, il dit plus doucement.

– Je suis désolé, j'ai pas pensé.

– C'est rien, je panique juste pour rien maintenant.

Je sais. Et je m'en veux. Mais je m'occupais de Lila et j'y ai pas du tout pensé.

– Tarik, Lila gronde, je t'aime bien mais là, tu prends la confiance en dérangeant mon sommeil.

– Je vous laisse, il sourit, Nabil ? il me forme un téléphone de ses doigts.

– Dans la journée, je hoche la tête.

Tarik est seule personne dans ma vie que j'autorise à être aussi intrusif. Quand la porte d'entrée claque, mon téléphone vibre sur la table de chevet et je baille en me frottant le visage. Lila bouge doucement à côté de moi et dix milles questions me viennent en tête, qu'est-ce qui va se passer après la nuit qu'on vient de vivre ?

– Il est quelle heure ? demande Lila.

– Il va être quatorze heures, je réponds et elle gémit en se retournant de mon côté. Rendors-toi si t'as encore besoin de dormir.

– Non, ça va. J'ai mal au crâne et à la gorge.

– C'est ça de pleurer comme une victime. Tu gères hier ?

– C'était pas la première fois.

– C'est pas de ça dont je te parlais, je lâche.

– Je sais.

– Donc ? je m'impatiente.

Lila pince ses lèvres et sourit en coin avant de me regarder dans les yeux et d'éclater de rire en se laissant tomber sur moi. Elle enroule ses bras autour de ma nuque et plonge son nez dans mon cou en inspirant, je reste sans bouger avant de passer mes mains sous son tee-shirt pour l'entourer et rouler sur le côté.

– Je ne gère pas le fait d'avoir voulu coucher avec toi, m'avoue-t-elle, même pas du tout.

– Et le reste ?

– J'assume, ça s'est passé, je peux pas faire autrement. Et en vrai... Nabil, arrête ! elle explose de rire en sentant ma barbe la chatouiller volontairement.

– Tu disais ? je souris en me replaçant devant elle et elle lève les yeux au ciel.

– J'en avais envie, toi aussi. N'oublions pas que tu veux me sauter dessus depuis le premier jour.

– Eh allez ! Tu vas me le sortir encore longtemps.

– Fallait pas me mettre au courant, elle me fait un clin d'œil.

IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant