IL PLEURE DANS MON CŒUR | N.O.S. (PNL)

𝐐𝐔𝐀𝐓𝐑𝐄

Rien d'anormal à signaler pour Nabil. Depuis que Tarik l'avait ramené chez lui, il dormait. Le plus grand n'avait pas crié sur le plus petit, comprenant que cette nuit avait provoqué chez lui l'électrochoc tant attendu. Tarik le savait, Nabil était le plus faible des deux, il gérait moins les choses. C'était la dernière journée de Lila qui s'est rendue au travail trois heures plus tôt pour rattraper les heures perdues hier soir, ne pouvant se permettre de perdre de l'argent sur son salaire et courir partout depuis son arrivée lui permettait d'arrêter d'écouter son cerveau lui poser tout un tas de questions. Tarik avait demandé à Jasmine de passer à l'appartement de Nabil parce qu'il n'avait pas vu sa belle-sœur depuis près de deux semaines. Il venait de se réveiller après avoir dormi une dizaine d'heures et n'avait pas attendu de se faire prier pour aller sous la douche et les rejoindre au salon.

Nabil :
Sorti à 9h, j'ai dormi toute la journée, merci encore.

Lila avait senti son téléphone vibrer dans sa poche arrière et un sourire prend place sur ses lèvres quand elle y jette un coup d'œil à son écran de portable.

– T'es en train de sourire ou je rêve ? demande soudainement sa partenaire.

– Tu rêves, Clémence. Dépêche-toi de remplir les verres, répond la brune.

– C'est fou comme tu mens.

Lila lève les yeux au ciel et attrape un chiffon sous le regard de Clémence. Elle est la personne la plus proche de Lila et, puisqu'elle est sa seule amie, on peut dire qu'elle est sa meilleure amie. Elle est celle qui lui a parlé dès le début et qui l'a aidé à trouver un toit sans même la connaître vraiment. Elle ne connaît presque rien de ce qui s'est passé dans la vie de Lila avant et Clémence sait qu'elle ne lui en parlera pas. Elle est tout l'inverse de Lila, physiquement comme mentalement. Une grande blonde aux yeux verts, très extravertie, grande gueule. Tout a très vite collé entre les deux, Clémence était celle dont Lila avait besoin : drôle, sans prise de tête, sans jugement.

– Ça n'a rien à voir avec ce qui t'es arrivée hier ?

– J'étais à l'hôpital, pourquoi ça me ferait sourire ?

– Donc t'as souri ! C'est le mec qui est revenu ? T'as donné ton numéro ?

– Rien à voir. Accélère le mouvement ou c'est toi qui sers en salle. Je ne vais certainement pas te raconter ma vie au travail.

– OK, OK, mais tu finiras par me répondre, tu sais que je suis persuasive.

– Tais-toi, j'ai mal à la tête, sourit Lila.

Nabil n'avait pas attendu que Lila réponde, il savait cerner les gens et elle était trop complexe pour la comparer à ce qu'il connaissait déjà.

– Comment tu vas ? était la première question de Jasmine.

– C'est peut-être pas...

– C'est bon, Nabil le coupe, je ne vais pas dire que ça va mais je me sens un peu mieux qu'il y a quelques jours.

– C'est le principal. Écoute, lui dit-elle, Tarik m'a dit que t'avais besoin de surveillance...

– J'ai besoin de rien du tout, coupe-t-il encore la parole.  J'ai déjà un père et c'est bien suffisant.

– On en a parlé cette nuit, Nabil, grogne l'aîné, je m'en tape de ton avis.

– En attendant, je me fiche que Tarik reste ici si c'est pour ton bien.

– J'ai la dalle, balance Nabil en se levant pour couper la discussion.

Lila :
Tant mieux.
Oublie pas, mange correctement et bois beaucoup, ça aide.