Chapitre 1

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Remus Lupin passa la porte d'entrée en soupirant, il était 5h du matin et il venait de finir sa nuit de travail. Il n'avait ce job que depuis 2 semaines mais il savait que cela finirait à la fin du mois. Il ne pouvait pas aller au travail une nuit de pleine lune. Heureusement que le travail de nuit est mieux payé, remarque si je suis viré j'aurai sans doute des indemnités pensa Remus. Il enleva son manteau et posa ses clés sur la vieille commode. Il alla directement dans la cuisine pour mettre de l'eau à chauffer. Il s'assit sur le vieux canapé qui grinça, même si Remus n'était pas lourd, il allongea ses jambes et posa ses pieds sur la table branlante. Alors qu'il somnolait gentiment, le sifflement de la bouilloire le réveilla en sursaut. Il s'étira et se leva et alla verser son eau bouillante dans sa tasse. Le temps qu'il retourne dans le salon un hibou toquait déjà à la fenêtre, lui apportant le journal. Remus ouvrit négligemment à l'oiseau, prit le journal et le jeta sur la table sans trop y prêter attention. Il se laissa tomber dans le canapé, la tasse fumante entre les genoux et les mains qui massaient ses tempes douloureuses. Il but plusieurs gorgées avant de laisser son regard dériver sur le journal.

Quand il réussit à comprendre la une et qui était cette personne, il sursauta avant de se figer. Le thé brulant se renversa sur lui mais il ne bougea pas, il connaissait la douleur, et celle infligée par le thé faisait beaucoup moins mal que celle dont souffrait son cœur à ce moment-là. Il se reprit, et comme un automate, il fit sécher son pantalon, alla chercher une nouvelle tasse de thé et se rassit dans le canapé, prêt à lire le journal. Cette fois-ci il posa sa tasse sur la table et lu la une. Au fur et à mesure de sa lecture Remus tremblait de plus en plus, il ne savait pas si c'était la peur, la rage, ou des sentiments bien plus profonds ou encore un mélange de tout cela. Une fois l'article fini, il posa calmement le journal et alla prendre une longue douche, sans doute pour se noyer. Quand il redescendit il n'allait pas mieux, il avait espéré que tout cela soit un cauchemar et que la douche soit le réveil. Il refit chauffer de l'eau pour remplir une nouvelle théière. Il alla dans la chambre pour s'habiller. Quand soudain lui vint une vieille envie, celle de fumer. Il avait arrêté depuis au moins 10 ans, sans doute par overdose après les deux années passées à fumer et boire à en mourir, juste après l'arrestation de Sirius. Il retourna tous les tiroirs pour enfin trouver sa vieille blague à tabac. Soulagée de voir qu'il restait de quoi fumer, il roula une première cigarette et garda la blague avec lui. Une fois le thé prêt, il s'assit machinalement et ne sut quoi faire, à part tirer des lattes sur la cigarette. Le tabac trop sec lui brûlait la gorge alors qu'il appréciait le goût âcre. C'est tout naturellement que ses pensées dérivèrent vers l'homme qui faisait la Une. Il fut cependant tiré de ces souvenirs par un autre hibou qui toquait à la fenêtre. Curieux il ouvrit la fenêtre d'un coup de baguette magique, c'était un bel et majestueux hibou, il se demanda de qui il venait. Le hibou déposa le colis et reparti aussi vite. Perplexe Remus ouvrit la lettre qui était très brève.

« Remus. Je sais. Colis. Comme avant. Laura. »

Remus, toujours sous le choc, ouvrit le paquet. C'était un sachet de pâtes, celles pour la soupe, les lettres de l'alphabet. Il sourit quand il comprit où elle voulait en venir. C'était comme ça qu'il communiquait juste après l'arrestation de Sirius Black, car leurs courriers étaient surveillés. Même s'il se doutait que ce soit toujours le cas, remarque peut-être que oui après l'évasion de Sirius. Remus renversa toutes les pâtes sur la table et prononça la formule « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises » Aussitôt les pâtes bougèrent toutes seules, formant des phrases.

Moony, avec ce qu'il vient de se passer nos courriers peuvent être de nouveau surveillés. J'ai lu la Gazette du Sorcier. Putain de merde ! Qu'est-ce qu'il se passe là ? Je vais essayer de venir te rejoindre, malgré mon interdiction de séjour sur le territoire britannique qui est toujours d'usage. Bref, je n'en reviens pas. Je suis sous le choc, en même temps je suis presque contente qu'il s'en soit sorti. Bien sûr je me déteste tout de suite après avoir pensé cela. Je n'arrête pas de tourner en rond, en me posant pleins de questions. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Si tard. Quel est son but ? Que veut-il ? C'est en train de me rendre folle. J'essaie de ne pas y penser, mais c'est impossible. Mais surtout je pense à toi. Comment vas-tu ? Je te vois bientôt, je viens te rejoindre. Bisous, Laura.

PS : regarde au fond du colis, je me suis dit que tu en aurais besoin, moi j'ai repris. Sans vouloir te pousser à la consommation.

Dès qu'il eut lu le message les pâtes se détruisirent. Il regarda au fond du colis et vu du tabac, des feuilles et des filtres. Remus sourit, en se disant qu'elle le connaissait bien, de plus il n'aurait pas à fumer du vieux tabac bien trop sec. Par contre il s'inquiétait de sa venue sur le territoire anglais, elle était toujours interdite normalement. Il ne savait pas ce qu'il en était du contrôle des frontières, mais avec l'évasion de Sirius Black, cela avait dû être renforcé.

Alors qu'il fumait, perdu dans ses souvenirs, Remus reprit un autre de ses vices, l'alcool, en plus les deux allaient tellement bien ensemble. Il n'était que 7h du matin, mais de toute manière il ne retournerait pas au travail cette nuit, il pouvait donc bien boire. En plus il était adulte, et personne n'était là pour lui faire la morale. Sans doute même que Laura l'aurait accompagnée dans son alcoolisme. Par un sortilège il attira vers lui une bouteille de Whisky, pas encore entamée. Son cœur se serra quand il se rappela pourquoi il l'avait. C'était un cadeau de James et Lily pour lui et Sirius, pour fêter leur union et ils avaient décidés de la garder pour un jour spécial pour eux, jour qui n'était jamais venu. C'était la bonne occasion de la boire, pensa Remus. Pour un jour spécial s'en est un. Toi qui sors et moi qui sombre. Remus vida son thé cul-sec et se remplit un doigt de Whisky, qu'il but cul-sec aussi, comme le deuxième et le troisième. Au 4ème il prit son temps, de toute manière l'alcool commençait à faire son effet, cela faisait 10 ans qu'il était sobre en plus il n'avait pas d'amis avec lesquels sortir, et il n'aimait pas boire tout seul. À part dans des moments comme celui qu'il vivait.

Remus et son prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant