Chapitre 30

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Remus et Sirius n'en revenaient pas. C'était très noble comme geste. Ils se regardèrent et se comprirent. La décision appartenait à Harry. De plus cela n'était pas une idée géniale de commettre un meurtre de sang-froid devant trois enfants. Ils baissèrent leurs baguettes en même temps.

« Tu es la seule personne qui ait le droit de décider Harry. Mais pense... pense à ce qu'il a fait... » Dit Sirius, dans un dernier effort, il voulait tellement voir cette vermine mourir.

« Il ira à Azkaban. Si quelqu'un mérite d'être enfermé là-bas, c'est bien lui... »

Remus intervint, sous l'œil suspicieux d'Harry.

« Je vais simplement le ligoter. Je vous promets que je ne lui ferai rien d'autre. »

Quand Harry se fut écarté Remus fit jaillir des cordes de sa baguette pour ficeler Peter.

« Mais si jamais tu te transformes en rat, Peter, cette fois, nous tu tuerons. Tu es d'accord, Harry ? » Grogna Sirius.

Après avoir eu l'approbation d'Harry, Remus reprit les choses en main.

« Très bien. Ron je ne peux pas soigner les fractures aussi bien que Madame Pomfresh, alors, le mieux, c'est que nous vous mettions une attelle en attendant de pouvoir vous emmener à l'infirmerie. »

Il murmura le sortilège adapté avant de se diriger en direction de Snape au moment où Hermione posait la question. Il vérifia son pouls avant de rassurer les élèves, il pensait bien que cela n'intéressait en rien Sirius.

« Il n'a rien de grave. Vous avez fait preuve d'un peu trop d'enthousiasme. » Remus eut un demi sourire qu'il s'efforça de cacher. « Toujours inconscient. Il vaut peut-être mieux ne pas le réanimer avant d'être revenu au château. On va l'emmener comme ça... Mobilicorpus. »

Snape flottait maintenant comme une grotesque marionnette. Remus se proposa quand Sirius lâcha que deux personnes devraient s'attacher à cette ''chose''. Et Ron se proposa aussi. Remus vit Sirius faire apparaître deux paires de menottes, il les glissa au poignet de Ron et de Peter, puis au poignet de Peter et Remus. Tandis que Sirius attachait la menotte autour du poignet de Remus – celui-ci surveillait Peter – sa main effleura celle du loup-garou, ils se regardèrent furtivement, presque gênés. Mais dans ces quelques secondes où leurs regards se sont croisés, ils pensaient la même chose, la dernière fois qu'ils avaient utilisés des menottes, c'était bien plus agréable. Ils se reprirent très vite, c'est très incorrect d'avoir de telles pensées à un moment qui ne s'y prêtait absolument pas.

Ils furent bien contents quand Pattenrond sortit de la pièce, le panache de sa queue touffue fièrement dressé, comme un signe de ralliement.

Pour se faufiler dans le tunnel, Remus, Peter et Ron durent marcher en crabe, Remus avait toujours la baguette pointée sur le traître. Il jetait cependant souvent des regards en arrière, pour voir Sirius. Il sourit quand il vit que son ami ne faisait aucun effort pour éviter à Severus de se prendre la tête contre le plafond. Il y a certaines choses qui ne changent jamais. Ils réussirent à sortir et avancèrent en silence vers le château, Remus menaça Peter pour faire bonne figure, mais il était surtout plongé dans ses souvenirs. Dans quelques mètres Sirius serait considéré comme un homme libre. Cela faisait longtemps que Remus n'avait pas ressentie une si grande joie, un tel bonheur. Il ne se posait pas de questions par rapport à sa relation personnel avec Sirius, il s'en fichait et cela n'était pas le plus important. Le plus important était de prendre soin de son ami, tâche à laquelle Remus serait plus que ravi de participer. Un sourire aux lèvres, Remus se permit de rêver à un futur heureux, quelque chose qu'il n'avait pas envisagé depuis plus de douze ans. Tout allait pour le mieux, tout allait s'arranger. Remus se surprit à sourire franchement. Harry avait retrouvé une famille dans la personne de Sirius. Et si ces deux-là l'acceptaient, Remus serait ravi d'en faire à nouveau partie.

Il fut brutalement tiré de ses pensées quand sa peau commença à le brûler. Il leva rapidement la tête pour voir la lune briller de mille éclats. Il s'arrêta, comme pétrifié, ses jambes commençaient à trembler, tandis que ses os craquaient. Il entendit la vois de Sirius, diffuse et lointaine. Il essaya de s'éloigner d'eux, dans les quelques morceaux de conscience qui lui restait, mais les craquements de os de sa tête l'en empêchèrent. Il perdit conscience alors que tous les jurons possibles et inimaginables, les plus vulgaires possibles retentissaient dans son cerveau.

Remus et son prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant