chapitre 8

183 13 0
                                    

Le banquet se passa très bien, Remus discuta beaucoup avec Flitwick, il entendit cependant la remarque de Malfoy sur les Détraqueurs et soupira. Il faut croire que les Potter se trouvent tous un ennemi éternel dès leur première année à Poudlard.

À la fin du repas, Remus décida d'aller fumer une cigarette pour faire descendre tout ce qu'il avait mangé et bu. Connaissant le château comme sa poche il décida de faire un détour pour passer devant la Salle Commune des Gryffondors. Il s'arrêta cependant quand il vit tous les élèves attroupés dans les escaliers, et Dumbledore fendre la foule précipitamment. Remus ne s'approcha pas, restant en retrait, mais il entendait tout. La Grosse Dame avait été poignardé ? Il n'en revenait pas, c'était une première. Il écouta alors Peeves qui savait l'identité de la personne qui avait poignardé le tableau, et au fond de lui Remus le savait, même s'il ne voulait pas l'admettre.

« Quel sale caractère il a, ce Sirius Black ! »

Et voilà, la phrase tant redoutée, celle qui rajouta une tonne de culpabilité sur les épaules de Remus, et un poids dans la poitrine. C'est en s'essuyant les yeux que Remus remarqua qu'il pleurait. Il se sécha les yeux rapidement sous les regards des tableaux. Il partit rapidement dehors, il avait besoin d'air, de respirer, d'être seul pour exprimer ses sentiments, même s'il n'arrivait pas à les nommer, il avait besoin d'une cigarette, il avait besoin d'un verre, il avait besoin de tellement de choses... Il se précipita en direction du parc mais fut attrapé par Minerva.

« Lupin, tous les professeurs doivent chercher Black ! » Dit-elle rapidement.

« Je prends le parc, je le connais très bien ! »

Remus ne s'était arrêté que deux secondes, il se précipita dans le parc dès qu'il fut arrivé il prit une grande goulée d'air, le froid lui piquant les yeux. Il marcha au hasard dans le parc, une boule de feu à côté de lui, dans une main sa cigarette, dans l'autre sa baguette. Je le connais bien, marmonna-t-il. Quoi ? Sirius ou le parc ? Les deux. Remus grogna de colère. Il était là, quelque part dans ce château et dans ce parc, l'homme qui hantait ses moindres pas, ce souvenir qui s'accrochait, qui résistait malgré tous les efforts de Remus pour s'en défaire. « On ne se défait pas comme ça d'un Black » dit-il d'une voix sourde. Sirius Black est la pire chose qui soit arrivé dans ma vie. Et la meilleure. Mais surtout la pire.

Remus ne cherchait pas Sirius Black, cela faisait longtemps qu'il l'avait perdu et qu'il s'était perdu en même temps. Il crut apercevoir quelque chose, une ombre qui se déplaçait, il la poursuivit et ses pas l'amenèrent presque malgré lui vers le Saule Cogneur, levant les yeux sur l'arbre, Remus se surprit à pleurer sans trop savoir pourquoi. Son corps était un bouillonnement de plusieurs émotions contraires qui s'affrontaient dans une lutte sans pitié. Du soulagement de savoir que Sirius avait échappé aux Détraqueurs, de la honte et de la colère d'avoir de telles pensées. De la haine et de l'amour pour cet homme qu'il n'arrivait pas à oublier, de la tristesse et de la culpabilité. Toutes ses pensées et ses émotions se cognaient dans sa tête et dans son corps, se fracassant en larmes. Remus hurla à mort avant de s'effondrer par terre frappé par quelque chose, il ne chercha pas l'origine du coup, comme il ne chercha pas à se relever. Prostré par terre il maudit Sirius d'avoir tant de pouvoir sur lui.

Alors qu'il était par terre, frigorifié, il sentit une présence chaude, réconfortante et surtout familière. Ne cherchant pas à lutter Remus se laissa aller et accepta cette présence, tellement agréable qui l'enveloppait, il ouvrit doucement les yeux, voulant remercier cette présence. Il ne vit que deux yeux gris orage sur un visage humain. Le regard couleur orage rencontra celui ambré et ils ne se lâchèrent pas. Soudain des cris retentirent, les yeux gris disparurent, laissant Remus seul. Il voulut retenir cette silhouette, mais c'était déjà trop tard, elle s'était évanouie dans la nuit. Il se leva pour trouver la provenance de ces cris, sa tête tournait et un liquide poisseux l'empêchait de voir correctement. Croyant que c'était des larmes Remus voulut les essuyer, mais le liquide continuait de couler, tâchant de rouge sa chemise. Hébété Remus avançait comme un automate. Il retrouva finalement les propriétaires des cris qui sursautèrent en le voyant, avant de se précipiter vers lui pour l'aider. Remus les laissa faire, il ne comprenait pas ce qu'il se passait autour de lui. Il laissa les gens le guider, quand il se retrouva dans un lit il s'autorisa à fermer les yeux et à sombrer.

Remus et son prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant