Chapitre 26

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« Wormtail! » S'exclama Remus pour lui-même. Son cœur manqua plusieurs battements tandis qu'il sentait ses jambes le lâcher. Il se releva rapidement, blanc comme un linge. Son cerveau ne comprenait plus rien, comment pouvait-il être vivant ? Qu'est-ce que cela signifiait pour Sirius ? Il se repencha sur la Carte pour vérifier s'il n'avait pas rêvé. Il reçut un nouvel électrochoc en voyant le nom de Sirius Black qui heurtait de plein fouet le trio. Quand il vit l'étiquette 'Sirius Black' partir sous le Saule Cogneur avec les étiquettes 'Ronald Weasley' et 'Peter Pettigrew', il ne réfléchit pas et courut les rejoindre.

Pendant qu'il courait comme un dératé, il sentait le sang battre à ses tempes et son cœur rater des battements. Ils étaient là, Peter était vivant... Mais pourquoi ? Remus était perdu, il manqua de s'évanouir mais reprit sa course avec plus d'ardeur, les questions sans réponses raisonnaient dans sa tête, le rendaient fou. Ce n'est juste pas possible. Son cœur faillit lâcher plusieurs fois sur le trajet, et l'effort demandé par sa course n'y était pour rien. Remus à ce moment-là, se laissait totalement guidé par ses émotions.

Remus arriva finalement au pied du Saule Cogneur, le cœur au bord des lèvres, assommé. Il respira un grand coup, dégaina sa baguette et se glissa dans le tunnel. Plus il avançait plus son cœur battait avec la force du désespoir. Il arriva au rez-de-chaussée et entendit la voix d'Hermione, paniquée et stridente.

« On est ici ! On est ici avec Sirius Black ! Vite ! »

Remus se précipita à l'étage et ouvrit la porte violemment dans une pluie d'étincelles, il ne l'avait pas contrôlée, ces étincelles étaient la réponse aux sentiments que sa baguette percevait. Il s'arrêta quelques secondes pour analyser la situation. Le tableau d'Harry menaçant de sa baguette un Sirius Black au visage ensanglanté lui fit comme un coup de poignard.

« Expelliarmus ! » S'exclama Remus, il ne voulait pas qu'Harry se rende coupable de meurtre. Il rattrapa les baguettes d'un geste vif. Ses émotions le rendait vif et nerveux, il était aux aguets, il sentait le loup en lui. Il se rapprocha de Sirius, et pour la première fois depuis longtemps le regarda. Leurs regards se croisèrent et Remus eut l'impression qu'on lui transperçait le cœur, bien sûr qu'il l'aimait toujours. Il se laissa envahir quelques instants par ce sentiment, avant de refouler ce sentiment, bien qu'il transparaisse dans sa voix, pour lui demander :

« Où est-il Sirius ? »

Remus ne se préoccupait absolument pas ses élèves, Sirius Black et Peter Pettigrew étaient les seules choses qu'il avait à l'esprit. Il ne lâcha pas une seule fois Sirius du regard, il savait que l'autre pouvait y lire ses sentiments, mais lui aussi pouvait lire les siens. Il y avait toujours eu un lien spécial entre eux, plus charnel que celui que Sirius avait avec James, Remus et Sirius ne faisait qu'un dans tous les sens possibles du terme. Remus ne contrôla pas l'intensité de son regard, et ne détourna pas les yeux quand Sirius lui montra Ron. Malgré tout Remus ne comprenait pas.

« Mais, dans ce cas... » Remus murmura, il se parlait plus à lui-même qu'aux autres. « Pourquoi ne s'est-il pas montré avant ? À moins que... »

Le cerveau de Remus fonctionnait à toute puissance et d'un coup il comprit, et ses yeux s'agrandirent sous le choc, il eut cependant du mal à formuler sa pensée.

« À moins que ce soit lui qui... À moins que vous ayez changé de... sans me le dire ? »

Remus vit Sirius hocher lentement la tête en signe d'approbation, et dans le regard gris de Sirius, Remus y voyait des regrets. Remus avait baissé sa baguette et il s'était rapproché de son ami et l'aida à se relever. Remus était tellement heureux et plongé dans le regard de Sirius, regards qui se parlaient et se comprenaient bien plus qu'avec des mots. Il n'entendit même pas Harry lui poser une question. Seul Sirius comptait maintenant. Une fois Sirius debout Remus l'enlaça, inspirant grandement, la tête dans la nuque de son ami. Plus rien d'autre n'était important, l'étreinte de Sirius était la seule chose qui importait, et Remus sentit l'émotion de son ami autant que lui sentait celle du loup-garou. Ils se laissaient enivrer par la sensation de leur corps l'un contre l'autre.

Remus et son prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant