Chapitre 25 - Le retour à la réalité

276 28 4
                                    

Il était cinq heures du matin mon réveil venait à peine de sonner. J'ouvris les yeux et grognais en enfonçant ma tête dans mon oreiller: j'étais épuisée j'avais passé ma nuit à réviser pour mes partiels résultats je n'avais profité que de deux heures de sommeil et il il n'y avait rien que je regrettais plus amèrement à cet instant.

Après quelques minutes je décidai de désactiver mon réveil et de me lever. Le bruit était tellement puissant que cela m'avait donné la migraine.
- Super... soupirai-je en sortant de mon lit la tête entre les mains.
Je pris un comprimé pour calmer mon mal de tête, pris une douche et bu mon café assise à ma table dans mon salon.

Cela faisait maintenant deux semaines que Michael m'avait ramenée à la maison et il me manquait terriblement. À l'université, tout le monde m'harcelait pour savoir pourquoi j'avais disparu pendant plus de deux mois sans donner aucune nouvelle. J'avais réussi à trouver une excuse valable et maintenant tout était revenu à la normale.
Enfin presque tout...
Je n'arrivais toujours pas à l'oublier, à me dire que c'était fini et qu'on ne se reverra plus jamais. Son visage, son parfum, sa voix... Tout de lui était encré en moi.
J'ai remarqué que les lettres que j'avais mises dans mon sac avant de rentrer n'y étaient plus. Je savais qu'il avait sûrement du me les prendre dans l'avion profitant du fait que je dorme. Il a dû faire ça pour que je puisse l'oublier plus facilement.

J'émis un léger ricanement : comment oublier un gars ?
Arrêtez de voir lire ou entendre des choses qui peuvent vous faire penser à lui.
Comment oublier un gars lorsqu'il s'agit de Michael Jackson ?
Prenez un aller simple pour l'Himalaya, et cloîtrez-vous dans une grotte jusqu'à votre mort.

Bien entendu je suis sûre que Michael avait dû y penser mais dès que j'allumais la télé, je ne pouvais pas tomber sur une seule chaîne qui ne parlait pas de lui...

Nous étions en décembre 1986 et maintenant que la nouvelle de son prochain album "Bad" avait été confirmée par lui, Frank, et Quincy, toutes les chaînes du pays étaient en ébullition. D'ailleurs il n'y avait pas que la télévision : la radio et les magazines étaient de mèche eux aussi. On se demandait où, quand, comment...
Beaucoup de personnes disaient que son album ne pourrait jamais être meilleur que Thriller, mais je savais par expérience que de son côté Michael ferait tout ce qui est en son pouvoir pour leur prouver le contraire. C'était un perfectionniste et non le moindre.

Mais étrangement, les médias déclaraient ne plus avoir de nouvelles de lui depuis quelques semaines. Frank et Quincy n'ont rien déclaré à ce sujet, Michael était introuvable.
Je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour lui...
Bien que Vin soit mort, Gary et Cameron étaient encore dans le coin, et ils devaient être furax je devais d'ailleurs inévitablement être la première qu'ils étaient en train de rechercher. J'étais vraiment anxieuse mais je ne pouvais pas changer mes habitudes : j'avais besoin de mon travail pour vivre, et d'aller à l'université pour mes études, il n'y avait aucune chance que j'arrête de sortir.

« Tôt ou tard, ils vont te retrouver Moon...Tu sais qu'ils t'ont enlevée alors que tu sortais du bar un dimanche matin. Ils vont revenir au bar un soir et ils vont te retrouver... Et cette fois ils vont te tuer. »

Je secouai la tête, tentant de faire taire ma conscience.
Mais cela ne servait à rien, je savais qu'elle avait raison : oui cette fois ils me tueront, et il n'y aura ni Michael, ni Bill pour me sauver.
Je pris mon sac et sortis de mon appartement.

En conduisant pour aller en cours, je n'avais pas remarqué qu'une grosse 4x4 noire me suivait de très près...


Cette journée à l'université fut vraiment épuisante.
J'étais retournée à l'appartement pour boire un café avant de me changer et d'aller travailler au bar. Nous étions samedi et aujourd'hui, je savais que j'aurais énormément de boulot.
J'espérais seulement que cela me permettrait d'oublier Michael, même pour quelques heures.
Après m'être changée, je pris mes clés qui étaient sur la table et me dirigeais vers ma voiture.

Devant l'allée, juste derrière mon véhicule, une énorme 4x4 noire était garée.
Je restais quelques minutes à l'observer, je ne l'avais jamais vue ici, auparavant. Les vitres étaient teintées je ne savais pas si quelqu'un était à l'intérieur. J'énumérais mentalement les noms de mes voisins cherchant celui qui aurait un assez bon salaire pour se payer un pareil bijou, car oui la voiture était vraiment magnifique et avait l'air très coûteuse, mais je n'en voyais aucun.

Je décidai de ne pas y prêter attention, montai dans ma voiture et en quelques minutes j'étais au bar.
- Salut Moon !
Je me retournai. Peter, le fils du propriétaire du bar, était assis à une table. Il travaillait souvent ici le week-end, il était au lycée et n'avait donc pas la possibilité de travailler les jours de semaine.
C'était un jeune garçon plutôt séduisant : grand, blond avec deux beaux yeux verts. Mais je savais qu'il n'était pas vraiment recommandable : il était ce genre de mec qui ne vivait que pour l'alcool, la drogue et les filles en manque cruel d'affection qu'il pouvait mettre facilement dans son lit.

« Attends, c'est toi qui parles de gars recommandables ?! Tu crois vraiment que t'as ton mot à dire là-dessus ? Ce gars-là c'est un petit ange comparé aux trois cinglés qui t'ont enlevée ! »

Décidément... Ma conscience était d'humeur bavarde plutôt ce soir.

- Salut Peter.
Il sourit et je fis de même. Je me plaçai derrière le comptoir et jetai un oeil sur l'horloge au fond de la salle. Il n'était que dix-huit heures. Les clients arriveraient au fil de la soirée.

Quelques heures plus tard, le bar était plein à craquer.
Je l'avais rarement vu aussi rempli. Il devait y avoir environ une centaine de personnes alors que la salle était de base plutôt petite et que nous n'étions que deux pour nous en occuper ce soir. 

Enfin deux...
J'étais seule au comptoir pour l'instant.

Je cherchais des yeux Peter : il était assis à une table, en très bonne compagnie, en face de trois jeunes filles. Le parfait genre d'allumeuses : avec une jupe leur arrivant juste en dessous des fesses, un bustier trois fois trop petit pour leurs poitrines opulentes refaites et avec un visage maquillé au pot de peinture. Vraiment dégoûtant, je ne comprendrais jamais ces filles-là.

J'étais dos au comptoir en train de remplir un verre avec du bourbon lorsqu'un clien m'interpella.
- Je pourrais avoir un Americano ma jolie ?
- Oui répondis-je rapidement sans me retourner. Je versais le Campari, le Martini et l'eau gazeuse dans un verre avant de me diriger vers le client. 

Je levai les yeux vers lui et immédiatement le verre m'échappa des mains, éclatant entre mes jambes, me blessant les pieds et m'aspergeant d'alcool.

« Oh putain... Non pas maintenant... C'est pas possible, c'est un cauchemar ! Bordel dites-moi que je rêve »

Je pressai ma main sur mes lèvres pour étouffer mon cri mais j'avais les yeux tellement écarquillés que j'étais sûr que le son pourrait ressortir par mes orbites.

Lorsqu'il vit ma réaction, son visage afficha un rictus effrayant et ses lèvres s'élargir, me laissant découvrir une rangée de dents jaunes et cariées.

- Comment on se retrouve, petite garce ?


¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant