Chapitre 9 - Une situation incommode

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J'émergeais peu à peu de mon sommeil.
Une chanson de Led Zeppelin passait à la radio...

" There's a lady who's sure all that gliters is gold
And she's buying a stairway to heaven.
When she gets there she knows, if the stores are all closed
With a word she can get what she came for
Ooooooh, ooh ooh, and she's buying a stairway to heaven..."

- Bien dormis, Belle au bois dormant ?
Je regardai Michael avec de gros yeux. 

« Belle au bois dormant ? Sérieusement ? »

- Tu sais Michael, je suis loin de ressembler à une blonde avec un sourire charmeur, de jolies petites lèvres roses et une mignonne couronne sur la tête...

Il me jugea du regard, avant de rétorquer:

- C'est le moins qu'on puisse dire... tu es plutôt du genre à être une belle brune avec un sourire ravageur et de superbes lèvres pulpeuses... dit-il avant de se mordre les lèvres.

« Oh mon Dieu... Je déteste quand il fait ça... Enfin inutile de nous mentir en vérité j'adore quand il fait ça... »

J'émis un long soupir exaspéré et regardai par la fenêtre. Il faisait maintenant presque nuit, je m'étais endormi pendant approximativement 10 heures et je me sentais encore très fatiguée.
Un bâillement échappa à mes lèvres.

- Où va-t-on maintenant ? dis-je, histoire de rompre le silence qui s'était installé entre nous.
- Je crois qu'on va passer une petite nuit dans un hôtel, je suis fatigué et toi aussi, alors je pense qu'il vaudrait mieux qu'on se repose.
- D'accord. dis-je en hochant la tête.

Je continuais à regarder par la fenêtre et j'évitais de trop bouger.
Les pansements que Michael avait mis sur mes blessures me faisaient atrocement souffrir, j'avais saigné récemment et le sang accumulé avait formé une cloque qui s'était collé aux pansements.
Et bien sûr mes pansements étaient en train de se détacher et ne restaient sur mes blessures qu'accrochés à ma plaie.

C'était vraiment douloureux, et en plus j'avais la gorge enflée, à un tel point qu'il m'était devenue pénible pour moi de bouger la mâchoire.

Je massais doucement ma gorge espérant que le mal s'estompe mais en vain. Michael remarqua mon geste :
- Tes blessures te font mal ? me demanda-t-il avec une lueur d'inquiétude au fond du regard.
Je hochais la tête.
- Je m'en occuperais dès qu'on sera à l'hôtel.
- Non c'est bon, je m'en occuperais seule.

Je n'avais pas du tout envie qu'il me soigne, surtout ma blessure à la poitrine qui demandait à ce que je me mette torse nu et devant lui je n'oserais jamais. 
Il soupira puis se concentra sur la route.
Nous restâmes silencieux comme cela pendant plusieurs heures. Jusqu'à ce qu'il décide qu'il était trop fatigué pour conduire et qu'il valait mieux s'arrêter à l'hôtel.
Il était huit heures du soir et nous étions maintenant arrivés à Amarillo.
Une ville au nord du Texas. Je savais qu'on était plus très loin de la Californie.

- Amarillo... chuchotais-je lorsque nous passâmes la pancarte affichant le nom de la ville.
- Tu es déjà venue ici ? me demanda Michael.
- Non mais je sais que "amarillo", ça veut dire "jaune" en espagnol.
- Tu sais parler espagnol ?

Je n'avais toujours pas dit à Michael que j'étais française et étant donné que j'avais eu le temps de maîtriser le lexique et l'accent américain il ne s'en doutait sûrement pas.
Il n'avait sûrement pas examiné mes papiers.
Je n'avais pas envie d'en parler.

S'il l'apprenait je serais obligée de parler de mon passé et c'était la dernière chose dont j'avais envie.

- Quelques mots... mentis-je. J'avais passé cinq ans de ma vie à apprendre à parler espagnol, je savais beaucoup plus que quelques mots. 
Il sourit :
- On est à la moitié du chemin maintenant. Il ne nous reste plus qu'une vingtaine d'heures de route avant d'arriver. Tu verras, Los-Angeles te plairas.

¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant