Chapitre 20 - Opération Périlleuse

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Cameron tourna son visage vers moi. 

Son regard était imprégné de haine, pendant quelques secondes j'ai cru qu'il avait deviné mes intentions.
Je retins ma respiration, attendant sa réponse :
- Vous les filles et votre obsession pour les toilettes... Bon je veux bien qu'on se stoppe mais t'as intérêt à te grouiller !

Alors qu'il disait cela, il se dirigeait vers une petite station-service.
Je cachais astucieusement le pied-de-biche dans mon dos pour pouvoir le prendre sans que Cameron le remarque.
Il s'arrêta dans un parking désert. Je réfléchissais déjà à comment faire pour l'assommer. Je savais qu'il ne fallait pas que je le tue mais juste que je le rende inconscient pendant plusieurs dizaines de minutes, et le fait qu'il soit stone allait sûrement m'être bénéfique.

- Sort de la bagnole, je t'attends ici.

J'étais tentée par l'idée de m'enfuir par la porte de derrière. Il devait sûrement y en avoir une dans la station-service, mais je savais qu'il me retrouverait trop vite.

Je n'avais vraiment pas le choix.

Je sortis de la voiture, le pied-de-biche toujours dans ma main gauche et essayai de l'attirer hors du véhicule : 
- Cameron...? Y a... un bruit pas très normal... qui vient du coffre.... viens voir !
Il grogna et rouspéta pendant plusieurs minutes mais finit par venir voir. Il tourna son dos à moi pour faire face au coffre et tout se passa très vite. Je ne savais pas exactement où et comment frapper et cela m'inquiétait énormément : si je ratais mon coup, j'étais morte.

Je saisis le pied-de-biche à deux mains et sans trop y réfléchir, je le frappais de toutes mes forces au niveau de la nuque.

Le coup fut si violent qu'un bruit de craquement assourdissant se fit entendre. Il émit un cri de surprise et s'écroula sur le coffre. Je plaçai ma main sur son cou pour vérifier son pouls. Il était encore vivant, je n'avais plus beaucoup de temps.

Je courus vers la station-service et décidai d'appeler quelqu'un. Alors que je fouillais frénétiquement dans mes poches pour trouver une pièce pouvant me permettre d'utiliser la cabine téléphonique, je me rendis compte que je ne connaissais le numéro de personne.
Je sortis ma dernière pièce de mon jean et restais pensive quelques secondes, avant d'avoir l'illumination : je portais le même jean que le jour de mon arrivée ici, il y avait sûrement encore le numéro de Karen. Elle me l'avait mis dans ma poche en m'enlaçant lorsqu'elle avait quitté la propriété. Je vérifiai dans ma poche arrière et sentis un bout de papier chiffonné.

« Oh béni soit le Seigneur... »

Je tapai sur les touches, le plus rapidement possible, plaçai le combiné contre mon oreille et retins ma respiration.

Bip... Bip... Bip..

- Allo ?

C'était elle ! Une envie de pleurer me submergea.

- Karen ? Karen, c'est... c'est Moon !
- Moon ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Écoute, j'ai pas le temps de t'expliquer, il faut que tu appelles Michael, ou Bill, ou qui tu veux et que tu leur dises que je suis...

Je pris une pause et regardai autour de moi pour voir où j'étais exactement.
Un panneau indiquait le nom d'une ville qui m'était inconnue jusqu'ici :

- Je suis dans une station-service pas loin de Rosamond.
- Rosamond ? T'es à un peu plus de deux heures de Los Angeles ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Vin m'a retrouvé, on m'a encore enlevée. Je dois te laisser Karen, il faut que je me sauve.
- Oh doux Jésus ! D'accord Moon, ne bouge pas j'appelle Michael immédiatement, par pitié fais attention à toi !

Je raccrochai et sortis de la cabine.

¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant