Chapitre 4 - Leave me alone

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-Bon alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demandai-je
-Je t'emmène chez toi là.
Je le regardai d'un air ahuri: mais pourquoi est-ce qu'il veut m'emmener chez moi ? Il voulait m'enlever aux dernières nouvelles :
- À part si tu es partante pour traverser l'Amérique avec une vieille couverture sur le dos...
Il avait beau prôner mon intelligence, c'est sûrement l'homme le plus sarcastique que j'ai pu rencontrer.
- Sérieusement Michael ?
- Oui sérieusement. D'ailleurs on est presque arrivé alors commence à te bouger, j'ai pas envie que tu restes là-bas très longtemps.

J'étais vraiment tentée de lui envoyer un truc à la figure, quitte à lui endommager son beau visage. Mais il se prend pour qui ?! Certes il m'a sauvé mais c'était pour mieux me kidnapper une nouvelle fois. Je n'ai pas le choix il va falloir que je m'évade. La question c'est comment ?
Michael arrêta la voiture devant mon appartement. Je sentis une boule se former dans ma gorge. Je n'avais pas envie de m'en aller, tout ce que je voulais c'était allumer la télé me préparer un thé et me dire que tout était finit. J'ouvris la portière avant de me sentir tirée en arrière de manière brutale, ma tête frôla le levier de vitesses. Michael mit son visage au-dessus du mien et je fus immédiatement plongée dans son regard:
- Écoute-moi bien, j'ai pas vraiment envie de me répéter: tu entres là-dedans tu fais ton sac tu te douches, tout ce que tu veux mais crois-moi que si tu n'es pas là dans 30 minutes, je débarque et je te jure que tu vas passer un très sale quart d'heure, compris ?
Je soupirais :
- Compris. Tu veux bien me lâcher maintenant ?
Il ne me lâcha pas de suite. Il resta quelques secondes, son regard dur toujours plongé dans le mien. Même avec son regard dur et sérieux, je le trouvais extraordinairement beau. Mais c'était néanmoins un criminel. Un criminel beau, intelligent, et élégant cependant un criminel quand même.
Il pouvait me tuer en une fraction de seconde si l'envie le prenait. Je ne pouvais pas me laisser charmer comme ça, c'était hors de question.

J'entrais dans mon appartement. Des larmes commençaient à couler sur mes joues, je prenais brusquement conscience de tout ce qui venait de se passer: je vais partir. Je vais partir et quoi qu'il arrive, que je parte seule ou kidnappée par Michael. Je ne reverrais sûrement plus cet appartement. Je ne reverrais sûrement plus ma famille, mes amis. Ce sentiment d'abandon, celui de savoir qu'aucun d'eux ne saura peut-être jamais ce qui m'est vraiment arrivé c'était insupportable. La seule chance que j'avais c'était de m'évader. Au moins de cette manière il me restait une chance de les contacter.

Ma douche finie, je sortis un sac de ma garde-robe et mis des affaires dedans en essayant d'agir le plus rapidement possible. Il n'y avait pour moi qu'un seul moyen de sortir d'ici sans que Michael me voit, c'était de passer par la porte de derrière, celle qui se trouve au rez-de-chaussée. Tout allait bien se passer.
Il me suffisais de me dépêcher, je n'avais pas le temps de traîner.

En quelques minutes mon sac était bouclé, j'y avais mis de la nourriture, une carte routière, et beaucoup d'autres choses qui pourraient me servir pendant ma fuite.
Je m'étais habillée de manière décontracté, un jean bleu avec un t-shirt blanc et une veste en cuir. En entrant dans la salle de bain je fus foudroyée par ma propre image dans le miroir, depuis combien de temps n'avais-je pas vu mon visage ? Je venais de prendre ma douche, mes cheveux noirs encore trempés retombaient jusqu'au bas de mon dos. Des cernes violets bordaient mes yeux enflés par la fatigue.

Ces trois derniers jours s'étaient montrés très éprouvants et c'était loin d'être fini.

Un bruit sourd résonna dans le couloir, je courrai dans ma chambre, relevant un pan de mon rideau et observant discrètement la rue de ma fenêtre: la voiture de Michael avait disparu. Qu'est-ce qu'il se passe encore ?
La seconde d'après, la porte de mon appartement volait en éclats. Bon Dieu ne me dites pas que Michael en était arrivé au point de détruire ma porte d'entrée.

Mais à ma grande surprise, Michael n'était pas celui qui se tenait dans mon salon, un pistolet dans la main.

- Salut petite garce, dit Gary en pointant son arme sur moi, je t'ai manqué ?
« C'est officiel je suis maudite...»

Je me glissai dans ma chambre le plus rapidement possible, non sans que quelques balles ne me frôlent dangereusement et fermai la porte derrière moi. Que faire ? Appeler la police ? Je me ruai sur le téléphone: la ligne était coupée. J'étais coincée, une fois de plus.

« Mais ce n'est pas possible, comment je fais pour tomber dans des situations comme ça ? »

La porte de ma chambre s'ouvrit soudainement, et si brutalement que la poignée laissa une marque dans le mur. Avant que je ne puisse faire un seul mouvement, Gary s'était jeté sur moi et m'immobilisais sur le lit.
C'était la première fois que je voyais son visage, la dernière fois que nous nous étions croisés, c'était dans une ruelle en pleine nuit. Ses yeux étaient verts et une ignoble cicatrice déformait son visage, elle partait du haut de son front jusqu'au niveau de son menton. Il arborait un sourire dément, ça devait vraiment faire longtemps qu'il me cherchait manifestement.

Et ce sourire témoignait du fait qu'il n'avait pas l'intention de me vouloir du bien.

- Alors petite garce, voilà comment ça va se passer, je vais commencer par te demander où est ce petit merdeux qui t'as aidé à t'échapper ensuite je vais te faire sauter la cervelle et m'occuper de la sienne après.
- Mais dégage de là, criai-je en essayant tant bien que mal de le pousser.

Bien entendu, ceci en vain, car il n'eût aucun mal à repousser mon attaque, en prenant bien soin d'enfoncer le plus profondément possible ses ongles dans mon bras.
Sans savoir quoi faire, je me mis à crier, espérant que quelqu'un pourrait m'entendre et viendrait à mon secours. Son autre main s'aplatit sur mes lèvres, m'empêchant d'émettre un quelconque son.

- À la place de Vin, ça fait bien longtemps que je t'aurais violée.

Il s'était penché dangereusement sur moi. Je sentais son haleine sur mon visage.

Il va me tuer.

J'en suis sûre et certaine, il va me tuer. 

- Tu cherches quelqu'un, Gary ?

Michael s'était adossé tranquillement contre le mur et nous observait, le sourire aux lèvres.

¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant