Chapitre 1 - La nuit où tout à commencé

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Il faisait presque jour quand j'ai décidé qu'il était temps pour moi de fermer le bar. C'était un soir de novembre, le ciel avait prit cette couleur de bleu foncé et les étoiles commençaient à s'évaporer. Il devait être environs 4 heures du matin: les jours de week-end, il m'était interdit de fermer avant au moins 3h30. Je soupirais doucement alors que je nettoyais quelques tables au chiffon: j'étais épuisée. Mais j'avais pas vraiment à me plaindre: à 20 ans on est pas du genre à avoir un bon travail, vivre de manière indépendante et en même temps continuer des études prestigieuses dans l'une des meilleures universités de la côte Est des États-Unis...
Certains pensent que je suis complétement folle, c'est vrai que j'aurais pu prendre la voie de la facilité: rester en France bien au chaud chez mes parents, n'avoir qu'à travailler un minimum histoire de passer mes années d'études sans trop de problèmes et ne pas avoir à me préoccuper de quoi que se soit d'autres. Mais malheureusement je suis plutôt indépendante et je préfère m'affirmer. Je n'accepte même plus l'argent que m'envoient mes parents chaque semaine, j'en vois tout simplement pas l'intêret. Je préfère vivre par mes propres moyens.

Je sortis du bar quelques minutes plus tard. La rue était déserte, comme d'habitude vers ces horaires. Je travaillais dans un coin désert de la ville d'Atlanta, dans un quartier très mal éclairé et à l'hygiène plutôt douteuse, mais j'avais besoin de ce salaire pour vivre dans de bonnes conditions et payer mes factures donc je fermais les yeux sur ces détails.
Je me dirigeais vers ma voiture quand soudain un bruit sourd retentit derrière moi. Je me retournai immédiatement.

Rien.

Le parking était désert. C'était très bizarre. Vraiment très bizarre. Je fis quelques pas en avant, espérant trouver un chat ou un chien errant tapit dans cette obscurité quasi-complète et qui aurait pu expliquer la nature du bruit que j'ai entendu plus tôt mais même en allant presque jusqu'au bout de la rue, il n'y avait toujours rien.
Je me sentais vraiment nerveuse, quelque chose n'allait pas je le savais: ce bruit n'était pas le fruit de mon imagination, il avait forcément été provoqué par quelqu'un.
Après quelques minutes passées à me calmer et à me raisonner j'en conclus que j'étais juste vraiment fatiguée et qu'il n'y avait aucunes raisons de stresser pour rien. C'était peut-être qu'un oiseau qui en volant trop près des arbres a fait tomber une branche ou un rat essayant de trouver de quoi manger dans les poubelles.

Mais en me retournant je fus très vite convaincue du contraire: Un homme se tenait à côté de ma voiture. Il faisait trop sombre pour que je vois son visage, tout ce que je pouvais dire c'était qu'il était grand et qu'il me m'observait.
Inutile de vous dire que mon anxiété était remontée d'un coup: mes jambes tremblaient violemment et ma respiration était devenue plus qu'audible. Je décidai de me retourner et d'essayer de trouver de les semer en courant dans le sens opposé mais manifestement il n'était pas venu seul. Un autre homme se tenait de l'autre côté de la rue.

J'étais vraiment inquiète, oppressée. Ils m'avaient bloquée dans une rue, un dimanche soir, alors que j'étais seule et que je n'avais rien pour me défendre. Tout mes membres tremblaient, je n'arrivais plus à contrôler ma respiration. Je frôlais la crise de panique. Il n'y avait aucune issue.
A moins que... Il y en avait peut-être une, il me restait peut-être une chance. Une seule chance. Je savais que pas loin de l'endroit où je me tenais, il y avait une petite ruelle, c'était là que je sortais les poubelles en sortant du bar, elle menait à la rue adjacente.

Les deux hommes commençaient déjà à approcher. Ni une, ni deux je courus vers la petite ruelle. Je courus comme je n'avais jamais courus. Sans regarder derrière moi une seule seconde. Très vite l'odeur de pourriture me chatouilla le nez, mais cela ne m'empêchais pas de continuer à courir. J'étais essouflée et mes oreilles bourdonnaient ce qui m'empêchaient d'entendre quoi que se soit autour de moi. J'évitais du mieux que je pouvais les poubelles et les détrituts qui jonchaient le sol. Je savais que entre le moment où je me suis rappelée de ce chemin et celui où je me suis mise à courir, ils n'étaient qu'a quelques mètres de moi et que maintenant ils devaient être sur mes talons.
Bientôt je vis le bout de la ruelle, j'étais sur le point d'aboutir sur la rue.

Soudain une vive douleur foudroya ma jambe gauche: une sensation de brûlure qui m'arracha un horrible cri. Je me laissai m'écrouler sur le bitume. Je n'eus même pas le temps de me relever pour continuer à fuir: deux énormes et puissantes mains m'avaient retourner et me plaquaient à terre.
Un homme se tenait au dessus de moi. Il me fixait avec un regard noir et profond, son crâne était rasé et son visage carré avec des traits très durs. Il sourit et s'assit sur mes hanches, afin de mieux m'immobiliser, et tout en appuyant aussi sur ma jambe blessée, m'arrachant un autre cri de douleur.
Son sourire ne devint que plus grand encore. Il approcha son visage du mien, son haleine puait l'alcool.
« - C'est que tu cours plutôt vite petite garçe ! dit-il d'une voix haletante
- Laissez-moi ! criai-je en me débatant en vain »
Il s'assit en prenant soin de mettre tout son poids sur mon ventre me privant ainsi d'oxygène.
- Tu vas te la fermer petite garçe ? Tu ne voudrais pas réveiller tout Atlanta n'est-ce pas ?
Il m'étais impossible de répondre, je ne pouvais presque pas respirer.
- Gary, dit-il à l'intention du deuxième homme qui l'accompagnait, donne moi le ruban adhésif et le calmant.
Gary s'exécuta sans un mot, lui tendant un petit sac noir.
-Lâchez-moi ! dis-je de nouveau en ayant cette désagréable sensation de mener un combat contre mon corps tout entier à chaque fois que je tentais de prononcer un mot.
L'homme au dessus de moi sortit de sa poche un couteau et me l'appuya sur ma gorge.
-Cries encore une fois et je te tranche ta petite gorge de salope.

Je fulminais: je n'avais qu'une envie c'était de me relever et de lui ouvrir son crâne comme si j'ouvrais une noix de coco, en lui fracassant la tête contre un mur. Mais là je n'étais pas en conditions pour, je ne pouvais que me laisser faire.
Il me ligota les jambes et les bras avec du ruban adhésif et au moment où je m'y attendais le moins, me planta une seringue dans le ventre. La douleur était horrible, et me fis encore une fois crier.
- Au cas où tu ne te tiendrais pas tranquille, me dit-il avec un sourire sur le visage.
Il plaça un bout de ruban adhésif sur mes lèvres. Je tentais de bouger, mes membres étaient horriblement engourdis, je savais que la drogue qu'il venait de m'injecter commençait à faire effet: un sentiment d'abandon m'envahit, j'allais bientôt perdre connaissance. Tout autour de moi commençait à devenir flou, les bruits, les voix, les odeurs, la vue...

Je me sentis soulevée par mon agresseur et tout à coup plus rien, à part les ténèbres.

¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant