¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞

Chapitre 22 - He is different

Le voyage de trois heures pour retourner à la propriété de Michael fut très silencieux. Tellement silencieux que cela en était presque alarmant...
Mais à la minute où j'arrivai chez lui, je trouvai Karen, Quincy, Frank et Elizabeth assis sur les marches devant la porte d'entrée.

Dès que je passai la porte, Karen et Elizabeth se ruèrent sur moi :
- MOON ! Oh mon Dieu, tu vas bien ! cria Elizabeth en me prenant dans ses bras.
Je souris et lui rendis son étreinte. Je n'aurais jamais cru dire cela un jour, mais j'étais heureuse d'être de retour ici.
- Tu vas bien hein ? Tu n'es pas blessée, pas vrai ? me demanda Karen avec une expression inquiète.
Lorsqu'elle me posa cette question, je sentis immédiatement une douleur au niveau de mon dos. J'avais presque oublié que Cameron m'avait blessé avec un couteau un peu plus tôt.
- Non, non je vais bien. répondis-je doucement en souriant.
Elle me sourit, et elle s'apprêta à déposer un baiser sur ma joue lorsque son regard se posa sur quelque chose ayant attiré son attention derrière moi.
Elle resta là pendant plusieurs secondes, avec une expression surprise peinte sur le visage. Je me retournai et vis Michael et Bill entrer à leur tour. Michael avait l'air toujours aussi énervé, et son visage était toujours aussi inexpressif et froid que tout à l'heure. Décidément, il semblait réellement différent. Manifestement Elizabeth, Karen et les autres l'avaient remarqué eux aussi car ils restèrent pendant plusieurs secondes à le fixer. Il ne prêta attention à personne et se dirigea directement vers la cuisine,
Elizabeth desserra son étreinte autour de moi et courut le rejoindre. Je m'assis sur les marches et pris ma tête dans mes mains, regardant mes pieds.

- Moon, qu'est-ce qui s'est passé là-bas ? me demanda Frank.
Je levai la tête vers lui et l'observai quelques secondes avant de répondre :
- Michael a tué Vin.
- QUOI ? me demandèrent-ils tous en coeur, en me regardant d'un air abasourdi. Je soupirai, moi-même j'avais encore du mal à croire ce qui venait de se produire.
J'expliquai avec le plus de détails possibles la soirée folle que j'avais passée, et ils en restèrent tous estomaqués. 
- Comment est-ce que Michael a bien pu faire ça... La dernière fois il a carrément appelé un gars de la sécurité pour bouger une mouche restée sur scène parce qu'il avait peur que quelqu'un l'écrase ! déclara Quincy.
C'est vrai que Michael avait toujours été quelqu'un d'irréprochable. Il était doux, et très sensible. Même s'il avait changé, j'étais sûr que l'adorable Michael que je connaissais était encore là, quelque part. Je n'imaginais pas à quel point il devait se sentir mal à l'idée d'avoir tué un homme.

Et tout ça, c'était de ma faute...

- Je ne sais pas... et maintenant je crois qu'il me déteste... dis-je en baissant la tête, combattant du mieux que je pouvais mon envie de pleurer.
Karen se pencha vers moi et me caressa les épaules:
- Mais non Moon, je suis sûre qu'il ne te déteste pas... Il a agi sous le coup de la frustration, il ne voulait pas que Vin t'embarque.
- Non, je l'ai provoqué, je lui ai dit des choses que je ne pensais pas et il les a mal interprétées. J'ai dit ça parce que je ne voulais pas qu'il soit blessé à cause de moi...

Ils soupirèrent et baissèrent la tête, ne sachant pas quoi répondre.

Très vite Michael et Elizabeth revinrent dans le hall. Je me forçais à ne pas le regarder, je ne voulais pas que nos regards se croisent, car j'étais sûre que ce que je verrais me ferait fondre en larmes.
- Moon ? 

J'eus un frisson en l'entendant prononcer mon nom. C'était la première fois qu'il le disait d'une manière aussi sèche et froide. Même sa voix avait changé. Je le regardai, la mâchoire serrée.

- Prépare tes affaires. Je te ramène à Atlanta. Maintenant.

Un long silence suivit sa phrase.
Les autres semblaient choqués et outrés, mais pas moi.
J'étais juste affreusement blessée.

Je me levai sans dire un mot et me dirigeai vers la chambre qu'il m'avait attribuée. Je ne pouvais même plus l'appeler " Ma chambre " à présent, parce que j'étais destinée à partir. Je sortis toutes les affaires présentes dans mon armoire et j'hésitais pendant quelques minutes à prendre avec moi toutes les robes, sacs, chaussures et autres qu'il m'avait offert mais très vite je les remis tous dans l'armoire, prenant avec moi que mes autres vêtements. En allant vers le bureau je sentis quelque chose sous mes
Je baissai la tête et trouvai la pile de lettres que m'avait écrit Michael. 

« Elles étaient sur le bureau la dernière fois... Comment sont-elles arrivées là ? »

Je m'assis en tailleur sur le lit et commençai à les feuilleter. L'une d'elles m'avait considérablement émue. Je la relis :

" Salut Moon...
Je suis tombée sur ce sac et je me suis dit qu'il pourrait peut-être te plaire alors je l'ai acheté.
J'espère que tu l'aimes bien...

Tu me manques...
Je suis vraiment désolé que tu aies à vivre comme ça, je sais à quel point tu détestes être enfermée mais je fais ça pour ton bien, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
Je t'ai promis de te protéger, tu te souviens ?

Je ne sais pas quand est-ce que je pourrai enfin rentrer à la maison, normalement dans quelques jours... Quand je serai de retour on fera une bataille d'eau mémorable !
Et je te ferai écouter quelques-unes de mes nouvelles musiques, je sais à quel point tu les apprécies, à vrai dire ça me touche vraiment de voir que tu les aime bien.
Bref tout ça pour te dire d'être patiente et que je serai de retour bientôt...

Et que je pense très fort à toi...

Yours dearly, Michael Jackson. "

Je soupirai en reposant la lettre.
Le cadeau, je m'en fichais.
Chaque fois que j'en recevais un de sa part, j'étais surtout heureuse parce que cela signifiait que Michael m'avait écrit une lettre avec, et lire ses mots me faisait énormément de bien. Je pris les lettres et les déposai dans mon sac.

Je remarquai bien vite que j'avais pleuré en lisant la lettre, sans m'en rendre compte. Je commençais à avoir peur.
J'avais peur que Michael me déteste à jamais, et que je ne puisse plus jamais revoir l'homme auquel je m'étais tellement attaché. Rien que d'y penser, je sentis d'autres larmes couler sur mon visage et ma gorge se serra. Je ne voulais pas sangloter, parce que j'avais peur d'alerter les autres. Je ravalai mes larmes, et mis une légère couche de maquillage, histoire de me donner meilleure mine.

Lorsque je jugeai le résultat plaisant, je pris mon sac sur mon épaule et sortis de la chambre.

Michael et Bill m'attendaient en bas de l'escalier. Michael me tournait le dos mais Bill me regarda, un sourire triste et un air compatissant peint sur son visage.
Karen, Quincy, Elizabeth et Frank vinrent me faire leurs adieux et ma gorge était extrêmement serrée, à tel point que j'avais du mal à respirer. Les filles me serrèrent si fort contre elles que je sentis ma cage thoracique se comprimer et elles déposèrent tellement de baisers sur mes joues que je les sentis endolories, mais cela m'importait peu.
Elles allaient horriblement me manquer.

Michael toussa bruyamment, demandant notre attention. Il me regarda dans les yeux, avec ce regard toujours aussi froid.
- On part. Maintenant.
Je soupirai en levant les yeux au ciel. Son attitude commençait sérieusement à m'agacer.
- Je suis prête. 
Il hocha la tête, je dis au revoir une dernière fois aux autres et je suivis Michael et Bill jusqu'à la voiture.

Un avion nous attendait à l'aéroport national de Los-Angeles : LAX Airport. À partir de là, nous devions prendre l'avion jusqu'à l'Harstfield-Jackson Atlanta International Airport, et enfin ils m'accompagneraient jusque chez moi, à 20 minutes en voiture de l'aéroport. Le trajet total ne durerait que cinq ou six heures.
Je m'assis seule sur la banquette arrière pendant que Bill conduisait et que Michael était assis sur le siège passager, à côté de lui.
Aucune parole ne fut prononcée pendant toute la durée du trajet qui menait jusqu'à l'aéroport mais je me sentais très angoissée, l'attitude de Michael me blessait énormément.

Je n'avais pas envie de rentrer chez moi, je m'étais habituée à ma vie ici, mais il ne me laissait pas le choix.