Chapitre 2 - Le début de la fin

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Lorsque j'ouvris mes yeux, je ne distinguais alors strictement rien autour de moi. Tout étais très sombre. Je ne remarquais qu'une petite fenêtre qui se trouvait sur le mur en face de moi. Une fenêtre condamnée avec des barreaux et dont la lumière était tellement faible qu'elle se perdait avant même d'avoir atteint le centre de la pièce.
Il faisait aussi très froid. Je me lovai autour de mes bras et fut prise d'horreur: j'étais en sous vêtements, tout mes habits m'avaient été enlevés. Mais qu'est ce qu'ils comptaient faire de moi ? Pourquoi m'avoir déshabiller ? Je restais quelques minutes comme cela à me poser des questions auxquelles il m'était impossible, ou alors très difficile, de répondre. Je sentis une fois de plus la colère et la peur m'envahir: une sensation d'inconfort extrême me hantait. J'avais très mal au ventre, et je m'étais remise à trembler.


Tout-à-coup une porte s'ouvrit et inonda la pièce dans laquelle je me trouvais de lumière. Je pouvais alors mieux voir où je me trouvais: la pièce était très petite, on aurait dit une cellule de prison... ou d'un hôpital psychiatrique.
Il y avait un petit lit en fer avec un matelas très fin, un oreiller et une couverture tout aussi fine. C'était le seul meuble dans la pièce... Rien d'autre. Les murs étaient délabrés et le sol était en béton. C'était vraiment inquiétant.

Un homme entra dans la pièce. Il ne me fallut que quelques minutes pour le reconnaître: c'était celui qui m'avait agresser.
En une fraction de secondes, je m'étais remise sur mes pieds pour lui faire face. Ma respiration était de nouveau saccadée et il faisait tellement froid dans la pièce que de la vapeur s'échappait de mes lèvres à chaque expiration. Il s'approcha de moi.
Chaque fois qu'il avançait d'un pas vers moi, je reculais moi même d'un pas jusqu'à ce que mon dos rencontre un mur et m'oblige à ne plus bouger.
Il se colla à moi et me souleva aussi aisément que si j'avais été une plume. Ses mains s'étaient resserrées sur mon cou, encore une fois j'avais énormément de mal à respirer.
- Bien dormit petite garçe ? l'entendit-je me dire. Il était à contre-jour, je n'arrivais pas à distinguer son visage.
- Mais bon sang, Lâchez moi ! dis-je en me débattant du mieux que je pouvais.
Ses mains se resserrèrent encore plus contre mon cou, cette fois j'étais terrorisée. Il venait de me priver complétement d'air, je me sentais sombrer.
- Écoutes moi bien ma petite garçe, tu vas maintenant être une gentille petite fille et arrêter de me résister, ou sinon je vais t'enfoncer un couteau dans le crâne là, maintenant, tout de suite et tu vas rester accrochée à ce mur. Jusqu'à ce que ton corps se décompose et que tes chairs puantes tombent au sol.

Rien que d'y penser, j'avais envie de vomir. Une fois de plus il puait l'alcool. Il me lâcha complétèment me faisant retomber sur sol. Je toussais bruyamment, cet idiot m'avait carrément broyé la trachée. Il sortit un objet de sa poche et me le passa entre mes seins, coupant mon soutient-gorge en deux et me laissant une impression de brulûre. Je passai mes doigts à cet endroit précis. Il venait de me couper mon soutient-gorge et ma peau par la même occasion.
- Prends ça comme un avertissement petite garçe. La prochaine fois se sera tes seins en entiers que je couperais.

Il sortit alors de la pièce me laissant là, gisant sur le sol. Bléssée. D'ailleurs une nouvelle douleur accompagna celle qui régnait désormais dans ma poitrine : ma jambe droite. Je l'avais presque oubliée, je passais ma main sur ma blessure. C'était un trou. Un trou de balle. On m'avait tiré dessus. Du sang séché se trouvait en abondance autour de la plaie. J'émis un petit gémissement plaintif, je ne voyais plus quoi faire. Le sang commençait à couler abondamment de ma poitrine. C'était vraiment douloureux.

Je rampais jusqu'au lit et me lovai dans la fine couverture. Je contemplais le vide comme ça pendant ce qui me parut une éternité.
Soudain la porte s'ouvrit à nouveau. Cette fois je ne me retournai même pas pour voir de qui il s'agissait. Je sentais que le seul fait de revoir SON visage allait me foudroyer sur place.
La porte se referma et j'entendis des pas approcher . Mais il s'agissait cette fois de pas beaucoup plus légers. Un petit bruit de cliquetis, comme des petites boucles ou anneaux de fers s'entrechoquant accompagnaient chaque pas de cette personne et une odeur de nourriture emplit la pièce.
Mon ventre gargouilla très bruyamment: j'étais affamée, mais c'était loin d'être mon soucis majeur.
La silhouette s'assit devant moi, et posa une assiette sur le lit, à côté de moi.

Plusieurs minutes passèrent ainsi sans que ni moi ni elle ne parlions. J'essayais de voir qui était la personne en face de moi, au moins si c'était un homme ou une femme mais je ne le sus que après qu'il m'ait adressé la parole.
- Faudrait que tu manges si tu ne veux pas crever de faim dans ce trou à rats. dit-il d'une voix très douce mais stricte néanmoins.
Il continuait à m'observer.
Je pris une longue inspiration et lui répondis d'une voix brisée:
- Je préfère encore mourir que de revivre ne serait-ce qu'une fois tout ce qui vient de m'arriver.
Un long silence poursuivit ma phrase. Je le sentit alors bouger et toucher ma jambe. J'essayais de résister.
- Chut, dit-il dans un murmure, tu es blessée à la jambe, laisse moi au moins te soigner.
- Comment sais-tu que je suis blessée ?
- Arrêtes de me poser des questions et laisse moi m'occcuper de ta jambe.
Mais je ne comptais pas le laisser s'en sortir avec ça
- Tu les as vu m'ammener pas vrai ?
Il ne répondit pas. il était plus occupé à essayer de voir de plus près ma jambe.
- Tu les as vu m'ammener. Tu as vu ma jambe. Tu es de leur côté.

Cette fois il ricana:
- Écoutes, là je suis en train de t'aider. Alors soit tu me laisses faire ou soit tu continues à me pomper l'air, je m'en vais, je laisse tes blessures s'infecter et toi mourir dans d'autroces souffrances. Ton sort m'interesse pas, je crois que tu me fais juste pitié.

Ses mots m'ont énormément blessée. Il ne se rend pas compte de la situation dans laquelle je suis actuellement. Des larmes coulaient sur mes joues. Heureusement qu'il faisait trop noir pour qu'il puisse les voir. Je gémîs alors que je sentais ses doigts analyser ma blessure. Il sortit une lampe torche et éclaira ma jambe.
- Le balle n'est pas ressortie. murmura-t-il à lui même, bon évite de crier je vais être obligé de la sortir à la pince.
Il guettait ma réaction. Je vais avoir mal. Très mal. Je saisis un bout de la couverture poussièreuse que j'avais sur le dos et la mordis le plus fort que je pouvais.
Ses doigts, ses longs doigts fins étaient autour d'une pince à épiler. Il était sur le point de me l'enfoncer dans ma blessure pour en ressortir la balle.
- Tu es prêtes ? me souffla-t-il. 
Avais-je vraiment le choix ?
Il enfonça le plus doucement possible la pince à épiler dans ma chair
Un cri de douleur échappa à mes lèvres. Mais quelques secondes plus tard tout était finit. Ma jambe était désinfectée et bandée. Je pensais que c'était finit. Je pensais qu'il allait partir.


Mais grâce à sa lampe torche il vit une fichue tâche de sang sur le matelas qui provenait de ma coupure sur la poitrine.
- T'es blessée autre part ? demanda-t-il.
Je ne répondis pas. Je ne voulais pas qu'il voit ma poitrine.
Il se leva et tira sur la couverture au moment où je m'y attendais le moins: je poussai un cri de surprise. Mais ça ne servait plus à rien maintenant. Il a vu ma blessure.
Il se pencha et ses doigts caressèrent les lèvres de ma plaie. J'essayais du mieux que je pouvais de cacher ma poitrine.
- Tu sais j'ai vu déjà plusieurs poitrines dans ma vie, ça sert à rien de te cacher.
Il m'énervait. J'en avais déjà marre de lui, alors que je venais juste de le rencontrer.
Il désinfecta ma blessure et nettoya le sang sur ma poitrine et mon ventre. La sensation de ses longs doigts bruns sur ma peau me donnait la chair de poule.

Lorsqu'il eût finit, il s'assit à côté de moi et me tendit l'assiette.
- Manges maintenant.
Je mourais de faim et même si je ne savais pas ce qu'il y avait dans cette assiette je n'avais pas le choix. C'était une assiette de pâtes au fromage encore chaudes. J'étais aux anges, même si je ne le lui montrais pas.
- Au fait, dit il, je m'appelle Michael. Michael Jackson.
- Merci pour le repas Michael. Moi c'est Moon. dis-je d'une voix loin d'être enthousiaste
- Tu sais où tu es ?
- Loin de là.

Soudain je le sentit se tendre. L'athmosphère devint infiniment plus lourde.
Et il prononça deux mots. Deux mots qui me glacèrent le sang et me donnèrent l'impression que mes blessures s'étaient rouvertes.

- Il revient.

¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant