¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞

Chapitre 29 - « I love you Daddy ! »

Une fillette aux longs cheveux couleur ébène était assise par terre, dans une chambre immaculée de blanc. Ses grands yeux verts fixaient intensément la page du livre qu'elle feuilletait. Elle portait une petite robe en dentelle blanche et des ballerines rose bonbon. Elle lisait Peter-Pan de James Matthew Barrie.
Son père ne lui lisait jamais d'histoire.
Il ne venait jamais la voir.

Elle était toujours toute seule.

Alors elle avait pris l'habitude de lire des contes, comme ça elle se racontait elle-même ses histoires.

Soudain la porte de sa chambre s'ouvrit et un homme pénétra dans la pièce. Il était grand et semblait bien vieux.
La petite fille leva la tête vers lui et immédiatement un sourire se dessina sur son visage. Elle lâcha son livre et courut vers lui.
- Papa !
L'homme lui adressa un regard noir. L'enfant arrêta de courir, et observa son père, surprise et effrayée. Lorsqu'il la regardait comme ça, cela n'annonçait rien de bon.
- Lucinda. Combien de fois te l'ai-je dis ? Je refuse que tu m'appelles de cette manière.
Elle baissa la tête.
- Excusez-moi, monsieur Joxe...
- Voilà qui est mieux. Que lisais-tu ?

Il s'approcha du livre et immédiatement, la petite fille se mit à paniquer, elle craignait le pire.
Il prit le livre à terre et observa la couverture d'un air désapprobateur.
- Mais qu'est-ce... Comment oses-tu lire de telles idioties sous mon toit, jeune fille ? Les contes sont de banales histoires pour les bambins, Lucinda, tu n'as pas le droit de lire des choses aussi absurdes !
- Mais je les aime bien ces histoires... murmura-t-elle timidement.
L'homme s'avança vers elle, le regard noir et la mâchoire serrée. Il s'accroupit afin d'être à la même hauteur que sa fille.

- Lucinda... penses-tu que la vie est aussi simple ? Penses-tu qu'un jour un jeune garçon viendra te retrouver dans ta chambre et t'amènera dans un pays merveilleux où tu pourras faire ce que bon te sembles ?
- J'aimerai bien...
L'homme réagit immédiatement et lui asséna un énorme soufflet. L'enfant fut propulsée à terre, le visage contre le sol.
- La vie n'est pas simple Lucinda. Surtout pas pour une faible d'esprit illégitime et dégénérée comme toi. Tu n'arriveras à rien si tu penses que ta vie peut être heureuse. Ta vie sera toujours un enfer. Saches-le, tout le monde te considère comme l'enfant du diable en personne et tu seras toujours considérée comme tel.

Il jeta violement le livre sur le sol, les feuilles se détachèrent et s'éparpillèrent sur le sol.
L'homme sortit de la pièce, pendant que la jeune fille encore à terre fut prise d'une violente crise de panique. Sa gorge se resserait, et les sanglots l'empêchaient de respirer. Elle pleurait de douleur et de chagrin, mais son corps avait besoin d'oxygène. Plus les secondes passaientt plus elle se battait pour combattre ses larmes et respirer.
Ses petits ongles raclaient le sol.
Elle cherchait désespérement de l'air.
Juste un peu d'air.

De l'air...

Puis tout devint sombre.

Je m'assis et pris une très longue inspiration, laissant l'air envahir mes poumons. 

Puis lentement j'expirais. Je me sentis prise de nausée.

Je venais de me réveiller d'un horrible cauchemar et la chaleur dans la chambre était étouffante. Je descendis du lit et courus vers la salle de bain. Aussitôt je sentis que l'atmosphère était plus légère.

«Bon d'accord je sais qu'on est en hiver mais là c'est quand même peut-être exagéré, j'ai cru qu'on me faisait cuire dans un wok...»

Je versais de l'eau fraîche sur mon visage et m'assis à terre, attendant que mon pouls se stabilise et que ma nausée disparaisse. Je pensai brièvement à mon rêve de cette nuit. J'avais rêvé de  mon père, et c'était plutôt un cauchemar. Néanmoins je savais que la petite fille, c'était moi et que les événements du rêve c'étaient vraiment produit.